Frapper l'Oint de Dieu


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Catégorie : Église et papauté

Auteur : Mark Mallett

Nombre de consultations : 1.666

Quelqu'un a estimé que je n'étais pas assez critique du Pape François dans mon article sur l'Anti-Miséricorde. « La confusion n'est pas de Dieu, » m'ont-ils écrit. Non, la confusion ne vient pas de Dieu. Mais Dieu peut se servir de la confusion pour purifier son Église et séparer le bon grain de l'ivraie. Je pense que c'est précisément ce qui se passe en ce moment...

Première publication le 15 septembre 2018 (relu et corrigé)

Le pontificat de François met en pleine lumière les prélats et laïcs qui semblaient attendre dans l'ombre de promouvoir une version hétérodoxe de l'enseignement catholique (cf. When the Weeds Begin to Head). Mais il met également en lumière ceux qui se sont laissé enfermer dans le légalisme, se barricadant derrière un mur d'orthodoxie. Il est en train de révéler ceux dont la foi est authentiquement en Jésus Christ, et ceux dont la foi est en eux-mêmes ; ceux qui sont humbles et fidèles, et ceux qui ne le sont pas.

Comment devons nous dès lors aborder ce "Pape tellement surprenant", qui semble étonner presque tout le monde [depuis le début de son pontificat] ? La réponse à cette question ne doit certainement pas être cherchée du côté de la critique irrévérencieuse et grossière qui est devenue la caractéristique de base de cette génération. Ici, l'exemple du Roi David est des plus pertinents ...

Dans le Premier Livre de Samuel, le Roi Saül était enragé de jalousie par toute l'admiration que l'on vouait à David plutôt qu'à lui. Malgré toutes les promesses contraires, Saül commença à pourchasser David dans le dessein de le tuer.

Il arriva aux parcs à moutons qui sont en bordure de la route ; il y a là une grotte, où Saül entra pour se soulager. Or, David et ses hommes se trouvaient au fond de la grotte. Les hommes de David lui dirent : Voici le jour dont le Seigneur t'a dit : “Je livrerai ton ennemi entre tes mains, tu en feras ce que tu voudras.” »

1 S 24, 3-21

Alors David « vint couper furtivement le pan du manteau de Saül. » David ne tua pas, ne frappa pas, ni ne menaça celui qui était déterminé à lui ôter la vie ; il s'est contenté de couper un morceau de son manteau. Mais ensuite nous lisons :

Alors le coeur lui battit d'avoir coupé le pan du manteau de Saül. Il dit à ses hommes : « Que le Seigneur me préserve de faire une chose pareille à mon maître, qui a reçu l'onction du Seigneur : porter la main sur lui, qui est le messie du Seigneur. » Par ses paroles, David retint ses hommes. Il leur interdit de se jeter sur Saül.

David est rempli de regret, non pas parce qu'il admire particulièrement Saül, mais parce qu'il sait que Saül a été oint par le prophète Samuel, sous la direction de Dieu, et sacré roi. Et même si David fut tenté de frapper l'oint de Dieu, il s'humilia devant le choix du Seigneur, devant l'oint de Dieu.

Saül regarda derrière lui. David s'inclina jusqu'à terre et se prosterna, puis il lui cria : J'ai refusé de te tuer, je t'ai épargné et j'ai dit : “Je ne porterai pas la main sur mon seigneur le roi qui a reçu l'onction du Seigneur.”

Honore ton père et ta mère

Le mot « pape » signifie « papa » en italien. Le Pape est essentiellement un père pour la famille de Dieu. Jésus a voulu que Pierre devienne le premier « papa » de l'Église quand Il lui confia les « Clés du Royaume », le pouvoir de « lier et de délier », et déclara qu'il serait une « pierre » (lire The Chair of Rock). En Matthieu 16: 18-19, Jésus reprend l'image qu'avait utilisée Isaïe lorsque le Roi David remit son royaume entre les mains d'Eliakim :

Il sera un père pour les habitants de Jérusalem et pour la maison de Juda. Je mettrai sur son épaule la clef de la maison de David : s'il ouvre, personne ne fermera ; s'il ferme, personne n'ouvrira. Je le planterai comme une cheville dans un endroit solide ; il sera un trône de gloire pour la maison de son père.

Isaïe 22: 21-23

Tout cela pour dire que Papa Francesco est, objectivement et avec certitude, « l'oint de Dieu ». Il est dès lors surprenant que certains catholiques remettent en question la validité de son élection. Pas un seul cardinal, y compris l'audacieux, courageux et entièrement orthodoxe contingent africain n'a, ne fut-ce que suggéré que cette élection était invalide. Et le Pape Émérite Benoît XVI n'a pas non plus laissé entendre qu'il fut contraint de quitter la Chaire de Pierre, grondant même ceux qui persistent à croire de telles absurdités. (cf Se tromper de cible)

« Il n'y a pas le moindre doute quant à la validité de ma renonciation au ministère pétrinien. La seule condition à la validité de ma renonciation est la pleine liberté au moment de ma décision. Les spéculations sur sa validité sont tout simplement absurdes. ... Mon seul et unique objectif est de soutenir le pontificat du [Pape François] dans la prière. »

— PAPE EMERTE BENOIT XVI, Cité du Vatican, 26 février 2014 ; Zenit.org

Donc, que l'on aime ou non la personnalité, le style, les manières, la façon de diriger l'Eglise, le silence, l'audace, les faiblesses, les forces, la coiffure, la calvitie, l'accent, les choix, les commentaires, les décisions disciplinaires, les nominations, les bénéficiaires de ses honeurs, etc. : il a reçu l'onction de Dieu. Qu'il soit un bon pape, un mauvais pape, un dirigeant scandaleux, un chef courageux, un homme sage ou un sot, cela ne fait aucune différence – tout comme cela importa peu à David, au bout du compte, que Saül n'était pas droit. François a été validement élu Pape, en tant que 266ème successeur de Saint-Pierre, et est par conséquent l'oint de Dieu, la « pierre » sur laquelle Jésus-Christ continue de bâtir Son Église. La question n'est donc pas « Que fait le Pape ? » Mais « Que fait Jésus ? » (cf. Jesus, the Wise Builder)

La question n'est pas d'être ‘pro-' Pape François ou ‘anti-' Pape François. La question est de défendre la foi Catholique, et cela signifie défendre l'Office de Pierre dont le Pape a la charge en tant que son successeur.

— Cardinal Raymon Burke, The Catholic World Report, 22 janvier 2018

Et cela n'a-t-il pas été ainsi à travers toute l'histoire de l'Église que le Pape, successeur de Pierre, a été à la fois Petra et Skandalon — à la fois le rocher de Dieu et une pierre d'achoppement ?

–PAPE BENOÎT XVI, de Das neue Volk Gottes, p. 80ff

Et ainsi, celui qui occupe l'Office de Pierre mérite le respect approprié. Mais aussi nos prières et notre patience, car il peut parfaitement pécher et commettre des erreurs comme le reste d'entre nous. Nous devons éviter une sorte de papolâtrie qui voudrait canoniser le Saint-Père et accorder l'infaillibilité à chacune de ses paroles et opinions. L'équilibre ne peut être trouvé qu'à travers une foi solide en Jésus.

C'est une question de respect. Votre père biologique peut être un alcoolique. Vous n'avez pas besoin d'honorer son comportement ; mais il est toujours votre père, et par conséquent, sa position mérite le respect approprié. [1] Le jour du jugement, il aura à rendre compte de ses actes — et nous de nos paroles.

Je vous le dis : de toute parole sans fondement que les hommes auront proférée, ils rendront compte au Jour du Jugement. Car c'est d'après tes paroles que tu seras justifié et c'est d'après tes paroles que tu seras condamné.

Mt 12: 36, 37

Ainsi, il est si douloureux de lire la façon dont certains catholiques ont non seulement arraché un pan du manteau de dignité du Saint-Père, mais ont laissé leurs langues fourchues s'en prendre impitoyablement à sa réputation. Ici, je ne parle pas de ceux qui ont légitimement remis en question ou critiqué avec douceur la façon souvent familière qu'a le Pape d'approcher les questions dogmatiques, ou son manque de prudence en ce qui concerne son soutien à la théorie du « réchauffement climatique », ou l'ambiguïté d'Amoris Laetitia. Bien plutôt, je vise ceux qui prétendent avec insistence que François serait un communiste, un moderniste sournois, un imposteur libéral, un franc-maçon infiltré et un ennemi complotant la ruine de l'Eglise catholique. Je parle de ceux qui l'appellent d'un ton moqueur « Bergoglio » au lieu d'utiliser son titre approprié. Ceux qui rapportent presque uniquement les faits controversés et sensationnels. Ceux qui spéculent sans cesse sur le fait que le Pape voudrait changer la doctrine quand bien même il ait explicitement dit qu'il ne le pouvait pas [2], et au contraire la réaffirmée (lire Pope Francis On...) ; ou qu'il va introduire des pratiques pastorales qui, dans les faits, ébranleront la doctrine alors qu'il a pourtant formellement réprimandé ceux qui cèdent à...

... la tentation de l'angélisme destructeur, qui au nom d'une miséricorde trompeuse bande les blessures sans d'abord les soigner ni les traiter; qui s'attaque aux symptômes et pas aux causes et aux racines. C'est la tentation des « bien-pensants », des timorés et aussi de ceux qu'on appelle « progressistes et libéralistes ».

— PAPE FRANÇOIS, Vatican.va, 18 octobre 2014

Le Cardinal Müller (ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi) a critiqué vertement les évêques qui interprètent Amoris Laetitia d'une façon hétérodoxe. Mais il a également déclaré que l'interprétation des évêques argentins — que le Pape François a approuvée — se trouve toujours dans les limites de l'orthodoxie dans des circonstances « concrètes » plus rares. [3] C'est-à-dire que François n'a pas changé la doctrine transmise à travers la Sainte Tradition (ni ne le peut), même si l'ambiguïté résultant de son pontificat a créé une tempête de confusion, et même si cette « directive pastorale » ne fait pas l'unanimité. (...)

Mais pourquoi, demandent certains, le Pape nomme-t-il des « libéraux » à la Curie ? Et pourquoi Jésus a-t-il nommé Judas ? [4]

Il en institua douze pour qu'ils soient avec lui... Il établit... Judas Iscariote, celui-là même qui le livra.

Mc 3, 13-19

Alors encore une fois, pourquoi le Pape François a-t-il également nommé des « conservateurs » ? Le Cardinal Müller occupait sans doute la deuxième position la plus influente dans l'Église en tant que Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, et a été remplacé par Mgr Luis Ladaria Ferrer, qui fut précédemment nommé à divers postes au Vatican par Jean Paul II et Benoît XVI. Le cardinal Erdő, qui a une grande dévotion à Marie et a été nommé Rapporteur général pendant le Synode sur la Famille. Le cardinal Pell (récemment reconnu coupable d'agression sexuelle sur mineurs par la justice australienne, bien que clamant son innocence et ayant le soutien du Vatican, ndtr) tout comme le cardinal orthodoxe canadien, Thomas Collins, furent nommés superviseurs pour le nettoyage de la corruption au sein de la Banque du Vatican. Et le cardinal Burke à été, pour sa part, nommé préfet de la Signature apostolique, le Tribunal suprême de l'Église.

Mais rien de tout cela n'a fait cesser cette « herméneutique de la suspicion » qui conteste chacune des actions et paroles du Pape, ou sélectionnant uniquement ce qui leur convient et ne rapportant que les actions les plus controversées de François, tout en ignorant presque complètement les déclarations souvent touchantes et parfois franches de François qui réaffirment et défendent fidèlement la foi catholique. Il en est résulté ce que le théologien Peter Bannister décrit comme « l'intensification de la réaction hostile envers le Pape et la dureté sans précédent du langage adopté [par ses détracteurs]. » [5] J'irais jusqu'à dire qu'il s'agit de calomnie dans certains cas, comme par exemple pour ce lecteur qui m'a demandé, « êtes-vous maintenant convaincu que Bergoglio est un imposteur, ou avez-vous besoin de plus de temps ? » Ma réponse :

« Je ne porterai pas la main sur mon seigneur [le Vicaire du Christ], car il a reçu l'onction du Seigneur et est un père pour moi. »

Comment honorer l'oint de Dieu

Chaque fois que les médias nous sortent un nouvel article polémique (et souvent mensonger) sur le Pape François (y compris, ce qui est triste à dire, certains médias catholiques), ma messagerie est bombardée de courriels me demandant si je l'ai lu, ce que j'en pense, ce que nous devons faire, etc...

L'apostolat que j'exerce a couvert à ce jour trois pontificats. Indépendamment de celui qui est assis sur la Chaire de Pierre, j'ai rappelé sans relâche la Tradition et l'enseignement bimillénaire de l'Église Catholique, la Sainte Écritures, et la sagesse des Saints : qui tous nous disent que nous devons demeurer en communion avec nos évêques et le Saint-Père, la pierre sur laquelle l'Église est bâtie (cf. He 13: 17) — car il est celui ayant reçu l'onction de Dieu. Oui, je peux entendre Saint Ambroise crier : « Là où est Pierre, là est l'Eglise ! » Et cela inclut tous ces papes infâmes, corrompus et mondains. Qui peut mettre en doute les paroles de Saint Ambroise quand, 2000 ans plus tard, l'Église et le dépôt de la foi demeurent parfaitement intacts, même s'ils furent attaqués à différentes périodes par les « fumées de Satan » ? Il semblerait que les faiblesses personnelles de nos papes n'accablent pas Jésus ni Sa capacité à bâtir Son Église.

Il importe peu dès lors que je pense que François ou Benoît XVI ou Jean-Paul II sont de bons ou de mauvais papes. Ce qui importe, c'est que j'écoute la Voix du Bon Berger à travers la leur, car Jésus a dit aux Apôtres, et donc à leurs successeurs :

Celui qui vous écoute m'écoute ; celui qui vous rejette me rejette ; et celui qui me rejette rejette celui qui m'a envoyé.

Luc 10: 16

Premièrement, la bonne approche à adopter vis-à-vis de la papauté est celle de la douceur et de l'humilité, de l'écoute, de la réflexion et de l'introspection. Elle consiste à prendre les Exhortations apostoliques et autres [documents magistériels], et à écouter les directives que nous donne le Christ à travers ceux-ci.

Le père Robert Gahl, prêtre de l'Opus Dei et professeur agrégé de philosophie morale à l'Université pontificale Sainte-Croix de Rome, a mis en garde contre une « herméneutique de la suspicion » qui conclut que le Pape « commet des hérésies plusieurs fois par jour » et a plutôt exhorté adopter « une herméneutique charitable de la continuité » en lisant François « à la lumière de la Sainte Tradition. »

ncregister.com, 15 février 2019

Tant de personnes m'écrivent en disant : « Mais François sème la confusion ! » Mais qui exactement est troublé ? 98% de la confusion dans les médias proviennent d'un travail de journalisme vraiment mauvais et biaisé, d'individus qui sont journalistes et non pas théologiens. Beaucoup sont confus parce qu'ils lisent les titres des journaux, et non les homélies ; des bribes d'exhortations et non pas les exhortations elles-mêmes. Ce qu'il nous faut faire, c'est nous asseoir aux pieds du Seigneur, inspirer profondément, nous taire et écouter. Cela demande un peu de temps, de l'effort, de lecture et surtout beaucoup de prière. Car dans la prière, vous acquerrez une vertu très précieuse et qui se fait rare de nos jours : la sagesse. Car la Sagesse vous apprendra comment réagir en ces temps périlleux, en particulier quand les bergers ne guident par leurs troupeaux aussi bien qu'ils le devraient.

Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas actuellement une véritable confusion et même des interprétations hérétiques. Oh que oui ! Il semblerait qu'une fausse église soit en train de se lever ! Il existe aujourd'hui des interprétations opposées et contraires d'Amoris Laetitia d'une conférence épiscopale à l'autre, ce qui est ahurissant, pour ne pas dire malheureux. Cela est tout simplement inconcevable. La caractéristique première du catholicisme est son universalité et son unité. Toujours est-il que dans les siècles passés, il y eut aussi des moments où de larges pans de l'Église tombèrent dans l'hérésie et la division au sujet de certains points de la doctrine. Même à une époque plus récente, le Pape Paul VI fut loin d'être soutenu lors de la publication de sa magnifique Encyclique sur la contraception, Humanae Vitae.

Deuxièmement, depuis quand est-ce devenu chose acceptable de présumer le pire de quelqu'un ? Notre génération commence à laisser transparaître un manque d'immersion dans la spiritualité des Saints. Cette spiritualité, vécue si activement en France, en Espagne, en Italie et ailleurs, qui poussa les saints à supporter avec patience les fautes des autres, à ne pas s'arrêter à leurs faiblesses et à utiliser plutôt ces occasions pour méditer sur leur propres pauvretés. Une spiritualité qui inspira ces saintes âmes, voyant certains de leurs frères trébucher, à offrir pour eux des sacrifices et des prières, voire si besoin une douce correction. Une spiritualité qui savait faire confiance et s'abandonner complètement à Jésus même lorsque le désordre régnait dans la hiérarchie. Une spiritualité qui, en un mot, vivait, assimilait et faisait rayonner l'Évangile. C'est Sainte Thérèse d'Avila qui disait : « Ne laissez rien vous troubler. » Car le Christ n'a pas dit : « Pierre, bâtis mon Église ! », mais plutôt : « Tu es Pierre, et sur cette pierre Je bâtirai mon Église. » C'est l'oeuvre du Christ, ne laissez donc rien ni quiconque vous troubler (lire Jesus, the Wise Builder).

Troisièmement : et si le Pape devait entreprendre certaines actions, y compris au nom de la "pastorale", qui soient sources de scandale ? Ce ne serait pas la première fois. Non, la première fois fut lorsque Pierre renia le Christ. La seconde fois fut quand Pierre se comporta d'une manière avec les Juifs, et d'une autre avec les païens. Et ainsi Paul, « quand [il vit] que ceux-ci ne marchaient pas droit selon la vérité de l'Évangile », corrigea Pierre. [Gal 2:11, 14] Maintenant, si le Pape François devait adopter une pratique pastorale qui dans les faits ébranlerait la doctrine — et plusieurs théologiens pensent que c'est le cas — cela ne nous donne pas le droit de balancer subitement toutes sortes d'insultes à la face du Saint-Père. Bien plutôt, ce serait un autre moment douloureux à la « Pierre et Paul » pour le Corps du Christ. Car le Pape François est avant tout votre frère et le mien en Jésus Christ. Son bien et son salut ne sont pas seulement importants, Jésus nous a aussi appris à considérer le bien de notre prochain comme encore plus important que le nôtre.

Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.

Jean 13: 14

Quatrièmement, si vous craignez qu'en « suivant le Pape François » vous risquez d'être conduit dans un total égarement, vous êtes déjà égaré dans une certaine mesure. D'une part, si le Pape est le « faux prophète » du Livre de l'Apocalypse comme le prétendent certains, alors le Christ s'est contredit : Pierre n'est pas un roc et les portes de l'Enfer ont prévalu contre le peuple des fidèles. Il est également significatif que dans presque toutes ses apparitions authentiques, approuvées ou crédibles, au cours du siècle dernier, Notre Sainte Mère ait appelé les fidèles à prier pour et à rester en communion avec le Saint-Père. L'apparition approuvée de Fatima, par exemple, incluait une vision montrant le Pape martyrisé pour la défense de la foi — et non pas le Pape détruisant la doctrine. Notre Dame nous conduirait-elle dans un piège ?

Non, si vous craignez d'être trompé, rappelez-vous l'antidote donné par Saint Paul pour résister à l'apostasie, à l'Antéchrist, et à la « puissance d'égarement » que Dieu enverra sur ceux qui « n'ont pas accepté l'amour de la vérité » [2 Thess 2:1-10] :

... tenez bon, et gardez ferme les traditions que nous vous avons enseignées, soit de vive voix, soit par lettre.

2 Th 2: 15

La plupart d'entre vous possèdez une copie du Catéchisme de l'Eglise catholique. Sinon, procurez-vous en une. Vous n'y trouverez pas la moindre confusion. Tenez la Bible dans votre main droite et le Catéchisme dans votre main gauche, et tâchez de vivre en accord avec ces vérités. Pensez-vous que le Pape ou les évêques troublent la foi de votre famille et de vos amis ? Soyez dans ce cas pour eux la voix de la clarté. Après tout, le Pape François nous a explicitement encouragés à lire et à connaître le Catéchisme, alors utilisez-le. Je sais pour ma part ce qu'il me faut faire, malgré les défauts, les lacunes et les erreurs du Pape. Il n'a pas prononcé une seule parole qui m'empêche de vivre pleinement selon la vérité révélée, de proclamer pleinement cette vérité et de devenir pleinement saint (en attirant autant d'âmes que possible à ma suite). Toutes les théories, suspicions, suppositions, prédictions et conspirations sont une perte de temps — une distraction rusée et trompeuse qui empêche des chrétiens pourtant bien intentionnés de vivre l'Évangile et d'être une lumière pour le monde.

FLEURQuand j'ai rencontré le Pape Benoît XVI il y a plusieurs années, je lui ai serré la main, l'ai regardé droit dans les yeux et lui ai dit : « je suis un évangéliste du Canada et je suis heureux de vous servir. » [6] J'étais heureux de le servir parce que je savais, sans le moindre doute, que la mission de Pierre est de servir l'Église, de servir le Christ — je savais que Pierre est l'oint de Dieu.

Pitié, mon Dieu, pitié pour moi ! En Toi je cherche refuge, un refuge à l'ombre de Tes ailes, aussi longtemps que dure le malheur.

Ps 56 (57) : 2

... Qu'on ne s'excuse point en disant : « Je ne fais pas injure à la Sainte Eglise, je ne me révolte pas contre elle, je n'en ai qu'après les vices des mauvais pasteurs » Un tel homme, élevant son esprit contre son chef et aveuglé par l'amour-propre, ne voit pas la vérité, ou plutôt, il voit bien, mais fait semblant de ne pas voir, pour étouffer les reproches de sa conscience. S'il était sincère, il verrait bien, et même, il voit bien que ce ne sont pas les hommes qu'il persécute, mais le Sang de mon Fils. A Moi l'injure, comme à Moi le respect! ... A qui laissa-t-il les clefs de ce Sang ? Au glorieux apôtre Pierre et à tous les autres qui sont venus et qui viendront après lui jusqu'au dernier jour du jugement. Tous ont donc et auront la même autorité que Pierre, et aucune de leurs fautes n' amoindrira cette autorité.

– Sainte Catherine de Sienne, extrait du Livre des dialogues ; télécharger le PDF ici

Ceux-là se trompent donc dangereusement qui croient pouvoir s'attacher au Christ Tête de l'Eglise sans adhérer fidèlement à son Vicaire sur la terre.

— Mystici Corporis Christi (Sur le corps mystique de Jésus-Christ), 29 juin 1943 ; n° 41 ; Vatican.va

Mark Mallett
Striking God's Anointed One


[1] Cela ne veut pas dire que l'on doit se soumettre aux abus ou à une situation de violence, mais plutôt honorer son père de la meilleure façon possible, que ce soit par la prière, le pardon et même en proclamant la vérité avec charité.
[2] cf. Les cinq corrections
[3] cf. Vatican Insider, January 1, 2018
[4] cf. Manger au même plat que le traître
[5] “Pope Francis, the hermeneutic of conspiracy and the ‘Three F's'”, Peter Bannister, First Things, 21 janvier 2016
[6] cf. A Day of Grace

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Commentaire laissé par patrick - Marie le

PACE E BENE

re-Bonjour, et MERCI !!!!!

Comme confirmé récemment, je vous suis entièrement dans votre analyse et certains pans de l'Eglise
avaient besoin de "réformes" ce que notre Saint Père s'est engagé à faire, demandant à plusieurs reprises de prier pour lui....

D'ailleurs s'il a choisi ce nom de François ce n'est pas pour rien et si nous n'en voyons pas toujours le
bien fondé immédiatement, je suis certain que le successeur de Pierre et donc de Jésus a entièrement
raison !!!

Pour appui de ce qu'il fait, dans quelques réformes je vous joins un petit texte de Bernanos :

"On ne réforme L’Église qu’en souffrant pour elle, on ne réforme L’Église visible qu’en souffrant pour L’Église invisible.
On ne réforme les vices de L’Église qu’en prodiguant l’exemple de ses vertus les plus héroïques.
Il est possible que Saint François d’Assise n’ait pas été moins révolté que Luther par la débauche et la simonie des prélats.
Il est même certain qu’Il en a plus cruellement souffert. Mais Il n’a pas défié l’iniquité, Il n’a pas tenté de lui faire front, Il s’est jeté dans la pauvreté, Il s’y est enfoncé le plus avant qu’Il a pu, avec les siens, comme dans la source de toute rémission, de toute pureté.
Au lieu d’essayer d’arracher à L’Église les biens mal acquis, Il l’a comblée de trésors invisibles, et sous la douce main de Ce Mendiant, le tas d’or et de luxure s’est mis à fleurir comme une haie d’avril."

-- BERNANOS --

Aussi prions pour Le Saint Père et OBÉISSONS-LUI !!!!
C'est DIEU LUI-MÊME qui nous le demande !!!

En Union de Prières.
patrick-Marie

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Nous devons aider le Pape. Nous devons rester avec lui comme nous le ferions avec notre propre père.

— Cardinal Robert Sarah, 16 mai 2016, Lettres du Journal de Robert Moynihan

L'Église est représentée sur la terre par le Vicaire du Christ, c'est-à-dire le pape. Et qui est contre le pape est ipso facto hors de l'Église.

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