Traduction d'un article de Mark Mallett publié sur Countdown to the Kingdom
Quoi qu'il arrive, ne vous écartez pas des enseignements du Magistère authentique de l'Église de Mon Jésus.
— Notre Dame à Pedro Regis, 3 février 2022
Mes enfants, priez pour l'Église et pour les saints prêtres afin qu'ils restent toujours fidèles au Magistère authentique de la foi.
— Notre Dame à Gisella Cardia, 3 février 2022
Plusieurs lecteurs nous ont contactés ces deux dernières années au sujet de cette phrase, se demandant ce que l'on entend exactement par « le Magistère authentique ». Existe-t-il un « faux magistère » ? S'agit-il de personnes ou d'un faux conseil, etc. ? D'autres ont émis l'hypothèse qu'il se réfère à Benoît XVI, et que le pontificat de François est invalide, etc.
Qu'est-ce qu'un magistère ?
Le mot latin magister signifie « enseignant » d'où nous tirons le mot magistère. Le terme est utilisé pour désigner l'autorité enseignante de l'Église catholique, conférée aux Apôtres par le Christ, [1] et transmise au fil des siècles par succession apostolique. Le Catéchisme de l'Église catholique (CEC) nous dit :
La charge d’interpréter de façon authentique la Parole de Dieu, écrite ou transmise, a été confiée au seul Magistère vivant de l’Église dont l’autorité s’exerce au nom de Jésus-Christ, c’est-à-dire aux évêques en communion avec le successeur de Pierre, l’évêque de Rome.
— CEC, n° 85
Nous trouvons la première preuve de la transmission de cette autorité magistérielle lorsque les Apôtres choisissent Matthias pour succéder à Judas Iscariot.
Qu'un autre prenne sa charge.
(Actes 1: 20)
Et quant à la tradition perpétuelle, il ressort de toutes sortes de documents, et de la plus ancienne histoire de l'Église, que l'Église a toujours été gouvernée par des évêques, et que partout les apôtres ont établi des évêques.
— Un abrégé de la doctrine chrétienne, 1759 après JC ; réimprimé chez Tradivox, Vol. III, chap. 16, p. 202
De cette autorité enseignante, le point le plus important est qu'un pape et les évêques en communion avec lui sont essentiellement gardiens de la Parole de Dieu, de ces « traditions que nous vous avons enseignées, soit de vive voix, soit par lettre. » (Saint Paul, 2 Th 2: 15)
... ce Magistère n’est pas au-dessus de la parole de Dieu, mais il la sert, n’enseignant que ce qui fut transmis, puisque par mandat de Dieu, avec l’assistance de l’Esprit Saint, il écoute cette Parole avec amour, la garde saintement et l’expose aussi avec fidélité, et puise en cet unique dépôt de la foi tout ce qu’il propose à croire comme étant révélé par Dieu.
— CEC, n° 86
Le Pape n'est pas un souverain absolu, dont la pensée et la volonté font loi. Le ministère du Pape est la garantie de l'obéissance envers le Christ et envers Sa Parole.
— Pape Benoît XVI, Homélie du 7 mai 2005 ; Basilique de Saint-Jean-de-Latran ; Vatican.va
Deux aspects du Magistère
Le Catéchisme se réfère principalement à deux aspects du Magistère des successeurs apostoliques. Le premier est le « magistère ordinaire ». Cela fait référence à la manière ordinaire dont le pape et les évêques transmettent la foi dans leur ministère quotidien.
Le pontife romain et les évêques en "docteurs authentiques, pourvus de l’autorité du Christ, prêchent au peuple à eux confié la foi qui doit être crue et appliquée dans les mœurs". Le magistère ordinaire et universel du Pape et des évêques en communion avec lui enseigne aux fidèles la vérité à croire, la charité à pratiquer, la béatitude à espérer.
— CEC, n° 2034
Il y a ensuite le « magistère extraordinaire » de l'Église, qui exerce le « degré suprême » de l'autorité du Christ :
Le degré suprême dans la participation à l’autorité du Christ est assuré par le charisme de l’infaillibilité. Celle-ci s’étend aussi loin que le dépôt de la Révélation divine ; elle s’étend encore à tous les éléments de doctrine, y compris morale, sans lesquels les vérités salutaires de la foi ne peuvent être gardées, exposées ou observées.
— CEC, n° 2035
La mission du Magistère est liée au caractère définitif de l’alliance instaurée par Dieu dans le Christ avec son Peuple ; il doit le protéger des déviations et des défaillances, et lui garantir la possibilité objective de professer sans erreur la foi authentique. La charge pastorale du Magistère est ainsi ordonnée à veiller à ce que le Peuple de Dieu demeure dans la vérité qui libère.
— CEC, n° 890 (ajout)
Néanmoins, les évêques n'exercent pas, à titre individuel, cette autorité. Celle-ci est réservée aux conciles œcuméniques [2] ainsi qu'au Pape quand il définit infailliblement la vérité révélée. La question de savoir quelles déclarations de l'un ou l'autre doivent être considérées comme infaillibles...
... [devient claire suivant] la nature des documents, l'insistance à proposer une doctrine et la manière même [dont elle est exprimée.]
— Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Donum Veritatis n° 24
L'autorité enseignante de l'Église s'exerce le plus souvent dans des documents magistériels tels que lettres apostoliques, encycliques, etc. Et comme dit précédemment, lorsque les évêques et le pape s'expriment dans leur magistère ordinaire à travers des homélies, des allocutions, des déclarations collégiales, etc., ceux-ci sont également considérés comme un enseignement magistériel, tant qu'ils enseignent ce qui « a été transmis » (car ils ne sont pas infaillibles).
Il y a cependant des mises en garde importantes.
Les limites du Magistère
En prenant le pontificat actuel comme exemple...
... si vous êtes troublé par certaines déclarations que le Pape François a faites dans ses récents entretiens, ce n'est pas de la déloyauté, ou un manque de romanità (ndtr, esprit de soumission envers l'autorité du Pontife romain) que de désapprouver certaines paroles prononcées lors de tels ou tels entretiens improvisés. Naturellement, si nous sommes en désaccord avec le Saint Père, nous le faisons avec le plus profond respect et la plus grande humilité, conscients qu'il se peut que nous ayons nous-mêmes besoin d'être corrigés. Cependant, les entretiens du Pape n'exigent ni l'assentiment de la foi, qui est réservé aux enseignements ex cathedra, ni la soumission intérieure de l'intelligence et de la volonté, qui est accordée aux déclarations faisant partie de son magistère non infaillible mais néanmoins authentique.
— Père Tim Finigan, professeur de théologie sacramentelle au Séminaire de St John, Wonersh; extrait de The Hermeneutic of Community, “Assent and Papal Magisterium”, 6 octobre 2013 ; http://the-hermeneutic-of-continuity.blogspot.co.uk
Et qu'en est-il de la sphère sociale ? Est-ce le rôle de l'Église de s'exprimer dans ce domaine ?
Il appartient à l’Église d’annoncer en tout temps et en tout lieu les principes de la morale, même en ce qui concerne l’ordre social, ainsi que de porter un jugement sur toute réalité humaine, dans la mesure où l’exigent les droits fondamentaux de la personne et le salut des âmes.
— CEC, n° 2032
Et encore,
... le Christ a doté les pasteurs du charisme d’infaillibilité en matière de foi et de mœurs.
— CEC, n° 890
Ce dont l'Église n'a pas la prérogative, c'est de se prononcer avec autorité sur la manière qu'elle juge la meilleure de conduire les affaires relatives à l'ordre social. Prenez la question du « changement climatique », par exemple.
Encore une fois je répète que l’Église n’a pas la prétention de juger des questions scientifiques ni de se substituer à la politique, mais j’invite à un débat honnête et transparent, pour que les besoins particuliers ou les idéologies n’affectent pas le bien commun.
— Pape François, Laudato si ', n° 188
... l'Église n'a pas de compétences scientifiques... L'Église n'a pas reçu de mandat du Seigneur pour se prononcer sur les sujets scientifiques. Nous croyons en l'autonomie de la science.
— Cardinal Pell au sujet de "Laudato si", 20 juillet 2015 ; cath.ch
Sur la question de savoir si l'on est moralement obligé de se faire vacciner, là aussi, l'Église ne peut que fournir un principe directeur moral. La décision médicale réelle de se faire vacciner relève de l'autonomie personnelle qui doit prendre en considération les risques et les bénéfices. Ainsi, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (CDF) déclare explicitement :
... toutes les vaccinations reconnues comme cliniquement sûres et efficaces peuvent être utilisées, avec la conscience certaine que le recours à de tels vaccins ne signifie pas une coopération formelle à l’avortement duquel dérivent les cellules avec lesquelles les vaccins ont été produits... En même temps, il est évident pour la raison pratique que la vaccination n'est pas, en règle générale, une obligation morale et que, par conséquent, elle doit être volontaire... En l'absence d'autres moyens pour arrêter ou simplement pour prévenir l'épidémie, [le bien commun] peut recommander la vaccination...
— « Note sur la moralité de l'utilisation de certains vaccins anti-Covid-19 », n° 3, 5 ; vatican.va; une « recommandation » n'est pas la même chose qu'une obligation
Par conséquent, lorsque le Pape François déclarait, lors d'un entretien télévisé...
Je crois que moralement tout le monde doit recevoir ce vaccin. C'est le choix moral car il s'agit de votre vie mais aussi de la vie des autres. Je ne comprends pas pourquoi certains disent que cela pourrait être un vaccin dangereux. Si les médecins vous présentent cela comme une chose bonne ne comportant aucun danger particulier, pourquoi ne pas le prendre ? Il y a un déni suicidaire que je ne saurais expliquer, mais aujourd'hui, les gens doivent se faire vacciner.
— PAPE FRANÇOIS, entretien pour le programme d'information italien TG5, 19 janvier 2021 ; ncronline.com
... il exprimait une opinion personnelle qui n'est nullement contraignante pour les fidèles, car il sort très vite du cadre de son magistère ordinaire. Il n'est ni médecin ni scientifique ayant autorité pour déclarer (surtout au tout début du déploiement de ce nouveau produit vaccinal) que ces injections sont « sans aucun danger particulier » ou que la létalité du virus était telle qu'on y était obligé. [3] Au contraire, les données ont prouvé qu'il avait tragiquement tort. [4]
Voici un cas évident où le « Magistère authentique » ne s'applique pas. Si le Pape François donne des prévisions météorologiques ou soutient une solution politique plutôt qu'une autre, nul n'est contraint de se soumettre à son opinion personnelle. Un autre exemple est l'approbation par François de l'accord de Paris sur le climat.
Chers amis, le temps est compté ! ... Une politique de tarification du carbone est essentielle si l'humanité souhaite utiliser avec sagesse les ressources de la création... les effets sur le climat seront catastrophiques si nous dépassons le seuil de 1,5° C défini dans les objectifs de l'Accord de Paris.
— PAPE FRANÇOIS, 14 juin 2019 ; Brietbart.com
La taxe carbone est-elle la meilleure solution ? Que penser de la pulvérisation de particules dans l'atmosphère, comme le proposent certains scientifiques ? Et est-ce qu'une catastrophe est réellement sur le point de s'abattre sur nous (selon Greta Thunberg, le monde va imploser dans environ six ans [5]) ? Malgré ce que les médias nous disent, il n'y a aucun consensus [6] ; de nombreux experts du climat et scientifiques de renom réfutent absolument l'hystérie aussi bien climatique que pandémique que le Pape a embrassée aveuglément. Sur la base de leur expertise, ils sont pleinement en droit d'être respectueusement en désaccord avec le Saint-Père. [7]
Le changement climatique est devenu une puissante force politique pour de nombreuses raisons. Premièrement, il est universel ; on nous dit que tout sur Terre est menacé. Deuxièmement, il invoque les deux facteurs de motivation humains les plus puissants : la peur et la culpabilité... Troisièmement, il existe une puissante convergence d'intérêts parmi les principales élites qui soutiennent le « récit » climatique. Les écologistes propagent la peur et collectent des dons ; les politiciens semblent sauver la Terre de la catastrophe ; les médias jouent sur le terrain du sensationnel et du conflit ; les institutions scientifiques lèvent des milliards de dollars de subventions, créent de tout nouveaux départements et attisent une frénésie de scénarios effrayants ; les entreprises veulent paraître vertes et cherchent à obtenir d'énormes subventions publiques pour des projets qui, en temps normal, représenteraient des désastres économiques, tels que les parcs éoliens et les panneaux solaires. Quatrièmement, la gauche considère le changement climatique comme un moyen parfait de redistribuer la richesse des pays industrialisés vers le monde en développement et la bureaucratie de l'ONU.
— Pr Patrick Moore, Phd, co-fondateur de Greenpeace ; « Pourquoi je suis un sceptique du changement climatique », 20 mars 2015, Institut Heartland
Étant donné que les dirigeants mondiaux ont explicitement déclaré que le « changement climatique » et le « COVID-19 » sont utilisés dans le but précis de redistribuer la richesse (c'est-à-dire le néo-communisme avec un chapeau vert) par le biais d'une « Grande réinitialisation », le Pape a sans doute été dangereusement induit en erreur, au point qu'il a donné le sentiment à beaucoup qu'ils étaient moralement obligés de recevoir une injection qui tue, désormais de manière manifeste, des centaines de milliers de personnes et en blesse des millions d'autres. [8]
... il est important de noter que la compétence de nos prélats réside dans les questions relatives à « la foi, la morale et la discipline de l'Église », et non dans les domaines de la médecine, de l'immunologie ou de la vaccination. Dans la mesure où les quatre conditions précitées [9] n'ont pas été remplies, les déclarations ecclésiales relatives à la vaccination ne constituent pas un enseignement de l'Église et ne sont pas moralement contraignantes pour les fidèles chrétiens ; elles constituent uniquement des « recommandations », des « suggestions » ou des « opinions », car elles dépassent le cadre de la compétence ecclésiale.
— Rév. Joseph Iannuzzi, STL, S. Th.D., Bulletin, Automne 2021
Il faut rappeler que les papes peuvent commettre et commettent des erreurs. L'infaillibilité est réservée aux enseignements ex cathedra (« depuis la chaire » de Pierre). Aucun pape dans toute l'histoire de l'Église n'a jamais commis d'erreurs ex cathedra — un témoignage de la solidité de la promesse du Christ : « Lorsque l'Esprit de vérité viendra, il vous conduira dans la vérité tout entière. » [10] Suivre « le Magistère authentique », dès lors, ne signifie pas approuver chaque mot sortant de la bouche d'un évêque ou d'un pape, mais seulement ce qui relève de leur autorité.
[En février 2022], lors d'une audience générale, le Pape François déclarait :
... pensons à ceux qui ont renié la foi, qui sont apostats, qui sont les persécuteurs de l'Église, qui ont renié leur baptême : ceux-là aussi sont-ils à la maison ? Oui, ceux-là aussi. Tous. Les blasphémateurs, tous autant qu'ils sont. Nous sommes frères. C'est la communion des saints. La communion des saints maintient ensemble la communauté des croyants sur la terre et dans le Ciel. Et sur la terre, les saints, les pécheurs, tout le monde.
— Audience générale, 2 février 2022, Vatican.va
Ces propos sont manifestement en contradiction avec l'enseignement de l'Église et notre capacité à perdre la communion avec Dieu et les saints par le péché, voire pire encore, par la renonciation délibérée à notre baptême. Le Père Roch Kereszty, moine cistercien et professeur de théologie retraité de l'Université de Dallas, a rapidement souligné qu'il s'agissait « d'une exhortation paternelle, et non d'un document contraignant ». En d'autres termes, même des erreurs peuvent être commises dans le magistère ordinaire du Pape, et celles-ci nécessitent une clarification ultérieure, ce que le Père Kereszty tenta de faire, [11] ou même une correction fraternelle de la part d'autres évêques.
Mais quand Pierre est venu à Antioche, je me suis opposé à lui ouvertement, parce qu'il était dans son tort... Quand je vis que ceux-ci ne marchaient pas droit selon la vérité de l'Évangile, je dis à Pierre devant tout le monde : « Si toi qui es juif, tu vis à la manière des païens et non des Juifs, pourquoi obliges-tu les païens à suivre les coutumes juives ? »
Gal 2: 11-14
Par conséquent,
... en tant que seul et unique magistère indivisible de l'Église, le pape et les évêques unis à lui portent la très grave responsabilité de faire en sorte qu'aucun signe ni enseignement ambigu ne proviennent d'eux, au risque de troubler les fidèles ou de les bercer d'un faux sentiment de sécurité.
— Gerhard Ludwig Cardinal Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi ; First Thing, le 20 avril 2018
Les dangers auxquels nous sommes confrontés
Il y a actuellement beaucoup de tensions et de divisions dans l'Église, non seulement en ce qui concerne la pandémie récente, mais aussi concernant les enseignements de l'Église. Bien que les questions relatives à la santé soient importantes, je crois que Notre Dame est plus préoccupée par le salut de nos âmes.
Par exemple, l'un des principaux cardinaux du synode en cours a suggéré que les actes homosexuels ne doivent plus être considérés comme un péché. [12] Il s'agit d'un écart manifeste par rapport à 2000 ans d'enseignement magistériel sur « la foi et la morale » et ne fait pas partie du « Magistère authentique ». C'est ce genre de changements proposés par ce cardinal et plusieurs évêques allemands qui est précisément ce que Notre Dame nous a appelés à rejeter et à ne pas suivre.
Un autre danger est le murmure continu suggérant que l'élection du Pape François était invalide. Certains ont essayé de sous-entendre que la soi-disant « Mafia de Saint-Gall », formée lors de l'élection de Benoît XVI, mais dissoute lors de celle de François, a activement influencé le résultat des deux dernières élections de manière à invalider canoniquement le processus (lire L'élection du Pape François était-elle invalide ?). D'autres ont dit que la démission de Benoît XVI n'était pas correctement rédigée en latin et qu'il restait donc le vrai pape. A ce titre, soutenaient-ils, Benoît XVI représentait « le Magistère authentique » de l'Église. Mais ces arguments ont pataugé dans des détails qui nécessiteraient probablement qu'un futur concile ou un pape décide s'il y avait un quelconque bien-fondé à leurs arguments. Je conclurai simplement sur deux points à ce sujet.
Le premier est que pas un seul cardinal ayant voté aux deux derniers conclaves, y compris parmi les plus « conservateurs », n'a ne fut-ce que laissé entendre que l'une ou l'autre des élections était invalide.
Le second est que le Pape Benoît XVI a déclaré explicitement et à plusieurs reprises quelles avaient été ses intentions :
Il n'y a pas le moindre doute quant à la validité de ma renonciation au ministère pétrinien. La seule condition à la validité de ma renonciation est la pleine liberté au moment de ma décision. Les spéculations sur sa validité sont tout simplement absurdes... [Mon] seul et unique objectif [est] de soutenir le pontificat du [Pape François] par la prière.
— Pape émérite Benoît XVI, Cité du Vatican, 26 février 2014 ; Zenit.org
Et encore une fois, dans l'autobiographie de Benoît XVI, l'intervieweur papal Peter Seewald demanda explicitement si l'évêque de Rome à la retraite avait été victime de « chantage et de complot ».
C'est un total non-sens. Non, c'est en fait une affaire simple... personne n'a cherché à me faire chanter... Si on avait essayé de le faire, je serais resté parce qu'il ne faut pas partir sous la pression. Et il n'est pas vrai non plus que j'aurais renoncé à ma charge en cédant à un chantage quelconque. En effet, Dieu merci, j'étais dans l'état d'esprit paisible de celui qui a surmonté la difficulté. L'état d'esprit de celui qui peut, tranquillement passer le gouvernail à celui qui vient après.
— Benoît XVI, Dernières conversations: avec Peter Seewald (éditions fayard) ; traduction depuis l'anglais (Bloomsbury Publishing) ; p. 24
Certains sont tellement déterminés à détrôner François qu'ils sont prêts à suggérer que le Pape Benoît XVI était simplement en train de mentir lors de cet entretien — un prisonnier virtuel du Vatican. Que plutôt que de donner sa vie pour la vérité et pour l'Église du Christ, Benoît XVI préférait soit sauver sa propre peau, soit, au mieux, protéger un secret qui ferait plus de dégâts. Mais si tel était le cas, le vieux pape émérite aurait été en état de très grave péché, non seulement pour avoir menti, mais pour avoir soutenu publiquement un homme qu'il aurait su être, par défaut, un antipape. Loin de sauver secrètement l'Église, Benoît XVI l'aurait mise en grave danger.
Au contraire, le Pape Benoît XVI fut très clair lors de sa dernière audience générale, lorsqu'il démissionna de ses fonctions :
Je ne porte plus le pouvoir de la charge pour le gouvernement de l'Église, mais dans le service de la prière, je reste, pour ainsi dire, dans l'enceinte de saint Pierre.
— 27 février 2013 ; vatican.va
Une fois de plus, huit ans plus tard, Benoît XVI réaffirmait sa démission :
C'était une décision difficile mais je l'ai prise en pleine conscience et je crois que j'ai bien fait. Certains de mes amis qui sont un peu « fanatiques » sont toujours en colère ; ils ne voulaient pas accepter mon choix. Je pense aux théories du complot qui l'ont suivie : ceux qui ont dit que c'était à cause du scandale Vatileaks, ceux qui ont dit que c'était à cause du cas du théologien conservateur lefebvrien, Richard Williamson. Ils ne voulaient pas croire que c'était une décision consciente, mais ma conscience est claire.
— 28 février 2021 ; vaticannews.va
Tout cela pour dire que nous pourrions avoir un pape, comme l'Église a connu par le passé, qui vend sa papauté, entretient [avec l'argent de l'Église] des enfants dont il est père, augmente sa richesse personnelle, abuse de ses privilèges et de son autorité. Il pourrait nommer des modernistes à des postes importants, inviter des Judas à sa table, et même Lucifer à la Curie. Il pourrait danser nu sur les murs du Vatican, se faire tatouer le visage et projeter des animaux sur la façade de la Basilique Saint-Pierre. Et tout cela créerait un tohu-bohu, le scandale, la division et une profonde et douloureuse tristesse. Et cela servirait d'épreuve aux fidèles quant à savoir s'ils mettent leur foi en un homme, ou en Jésus-Christ. Cela les éprouverait quant à savoir si Jésus était réellement sérieux en promettant que les portes de l'Enfer ne prévaudraient pas contre Son Église — ou si, peut-être, le Christ lui-même n'était pas un menteur.
Cette épreuve leur permettrait de savoir s'ils continueraient ou non à suivre le Magistère authentique, même au prix de leur vie.
Mark Mallett
What is the “True Magisterium”?
[Notes de fin de pages : voir au bas de l'article original]
