Source : vaticannews.va
L'Evangile de ce 5e dimanche de Carême, en Saint Jean, narre un épisode survenu peu de jours avant la mort de Jésus, au moment de la Pâque juive. A cette occasion, plusieurs Grecs présents à Jérusalem s'approchent de l'apôtre Philippe, et demandent à voir le « grand prophète » dont tout le monde parle. Mais la réponse de Jésus a de quoi surprendre. « L'heure est venue où le Fils de l'homme doit être glorifié », affirme-t-Il, semblant ignorer la requête qui lui est présentée. Mais en réalité, ces mystérieuses paroles donnent la « vraie réponse », analyse le Pape, car celui qui « veut connaitre Jésus doit regarder vers la croix, où Il révèle sa gloire ».
Entrer dans les plaies du crucifié
Et c'est à cela que nous invite l'Evangile d'aujourd'hui : « tourner notre regard vers le crucifix, qui n'est pas un objet ornemental ou un accessoire de mode, mais un signe religieux à contempler et à comprendre ». Le Pape, sortant de son texte, a alors interpellé la foule : « comment est-ce que je regarde le crucifix ? Comme une oeuvre d'art ? (...) », avant d'inviter à regarder plutôt la croix « à l'intérieur », c'est-à-dire « à entrer dans les plaies de Jésus, dans son coeur » ; c'est là que « nous apprendrons la grande sagesse du mystère du Christ, la grande sagesse de la croix », c'est là encore que « se dévoile le mystère de la mort du Fils de Dieu comme acte suprême d'amour, source de vie et de salut » pour toute l'humanité.
Jésus est le grain de blé tombé en terre
Pour expliquer le sens de sa mort et de sa résurrection, Jésus utilise une éloquente comparaison : « si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jn 12, 24). Le Christ veut ainsi faire comprendre que son sacrifice est un « acte de fécondité », à l'image de ce grain de blé qui, « pourrissant dans la terre, génère une vie nouvelle ». Et le Pape de préciser : « avec l'incarnation, Jésus vient sur la terre, mais cela ne suffit pas ; Il doit aussi mourir, pour racheter les hommes de l'esclavage du péché, et leur donner une vie nouvelle réconciliée dans l'amour ».
Que signifie « donner sa vie » ?
Quel enseignement tirer aujourd'hui de cette image ? Pour le Pape, le dynamisme du grain de blé doit se réaliser également en nous, disciples du Christ : « nous sommes appelés à faire nôtre la loi pascale de perdre la vie pour la recevoir, éternelle et nouvelle ». Mais que signifie concrètement « perdre la vie » ? s'interroge le Souverain Pontife : cela veut dire « penser moins à soi, à ses propres intérêts, et savoir ‘voir' et aller à la rencontre des besoins de notre prochain, surtout les derniers ». Accomplir avec joie des actes de charité » à l'attention des plus faibles : voilà la « façon la plus authentique de vivre l'Evangile », selon le Pape, voilà le « fondement nécessaire pour que nos communautés grandissent dans la fraternité et l'accueil réciproque ».
Manuella Affejee - Cité du Vatican