Commentaire laissé par Philippe le
"Cela implique concrètement que les portes des sacrements ne doivent pas non plus être fermées pour n'importe quelle raison". Cela est particulièrement vrai pour le sacrement qui est lui-même "la porte" : le baptême. ... L'Eglise n'est pas un péage, c'est la maison du Père, où il y a une place pour chacun, avec tous ses problèmes".
"Il explique ensuite que l'Église catholique enseigne que le baptême reçu sans repentir pour des péchés graves, bien qu'il confère un caractère sacramentel indélébile, n'accorde pas la grâce sanctifiante."
Les évangiles ne disent pas autre chose en effet, tous sont invités mais pour être élus et avoir part à la vie éternelle, il faut se convertir :
Cela peut être rapproché de cette parabole de Jésus en Mt 22: 1-14 :
Jésus se mit de nouveau à leur parler et leur dit en paraboles : « Le royaume des Cieux est comparable à un roi qui célébra les noces de son fils. Il envoya ses serviteurs appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne voulaient pas venir. [...] Alors il dit à ses serviteurs : “Le repas de noce est prêt, mais les invités n'en étaient pas dignes. Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce.” Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu'ils trouvèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives. Le roi entra pour examiner les convives, et là il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce. Il lui dit : “Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ?” L'autre garda le silence. Alors le roi dit aux serviteurs : “Jetez-le, pieds et poings liés, dans les ténèbres du dehors ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.” Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. »
On peut voir ainsi que tous sont invités, tous appelés, mais Dieu attend que celui qui reçoit les sacrements (ici le baptême) soit en état de grâce (qu'il porte le vêtement blanc de la pénitence et de l'absolution de ses péchés). On comprend ainsi que l'Église doit accueillir tous les pécheurs, sans les condamner, appeler toutes les âmes, les bons et les mauvais. Mais elle a aussi le devoir de les appeler à la pénitence.
Je pense aussi à ce passage des Écritures relatif à la Sainte Eucharistie, à laquelle tous sont invités mais le sort n'est pas le même suivant l'état de pénitence de l'âme :
1 Co 11: 27-29 Et celui qui aura mangé le pain ou bu la coupe du Seigneur d'une manière indigne devra répondre du corps et du sang du Seigneur. On doit donc s'examiner soi-même avant de manger de ce pain et de boire à cette coupe. Celui qui mange et qui boit mange et boit son propre jugement s'il ne discerne pas le corps du Seigneur.
Chaque âme qui désire avoir part aux sacrements, à la table du Seigneur, à Son Royaume, a donc la responsabilité devant Dieu de s'examiner en conscience, sachant que le salaire qu'elle recevra de Dieu sera différent si elle reçoit ce sacrement en état d'impénitence ou en état de grâce. L'Église et les prêtres ont quant à eux le devoir d'appeler les pécheurs à la pénitence sans pour autant fermer la porte de la Miséricorde de Dieu, qui est ouverte à tous. Je pense qu'il faut comprendre ainsi le message de miséricorde de François même si on aimerait plus d'insistance sur la nécessité du repentir.
Je conclus par cet extrait de la séquence Lauda Sion Salvatorem rédigée par saint Thomas d'Aquin qui confirme ces propos :
Bons et mauvais le consomment,
mais pour un sort bien différent,
pour la vie ou pour la mort.
Mort des pécheurs, vie pour les justes ;
vois : ils prennent pareillement ;
quel résultat différent !