Il peut paraître fort sévère d'inclure la « lâcheté » parmi les autres causes de damnation. Mais quand je repense aux événements de l'année écoulée — le manque absolu de direction spirituelle, l'absence d'hommes et de femmes courageux dans les domaines de la médecine, de la science, de la politique et des médias (y compris les médias catholiques), permettant à une poignée d'idéologues de piétiner allègrement la science objective ; quand je vois la façon dont le grand public a massivement capitulé devant la peur ; la façon dont les géants des médias sociaux se sont comportés comme de frêles créatures incapables de tolérer le moindre débat ; la façon dont certains se sont mis à dénoncer leurs voisins ; la façon dont les sympathiques gérants de magasins se sont transformés en maniaques du contrôle ; et la façon dont nos bergers ont abandonné leur troupeau dans le souci de préserver le statu quo... je pense que l'on peut comprendre à présent cette question de Jésus :
... le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?
Luc 18: 8
Comprenez-moi bien, je ne suis pas assis confortablement chez moi dans une attitude moralisatrice en me disant être plus courageux que les autres. Au contraire, j'implore continuellement le Seigneur de me donner la grâce de persévérer jusqu'à la fin, demandant à mon épouse de prier pour que je sois plus courageux. Car chaque jour qui passe, alors que nous voyons l'élite dirigeante persévérer dans sa volonté d'éliminer nos libertés au nom de la « sécurité » de la population, dans le cadre de leur « Grande Réinitialisation [1], il devrait être évident pour tous que les jours de l'Église en Occident — du moins en tant qu'entité légale autorisée — sont comptés. Alors que les gouvernements continuent d'adopter des législations immorales et scandaleuses, de sacrifier d'innocents bébés, de renverser la loi naturelle, d'idolâtrer le politiquement correct et, manifestement, de discriminer les églises (en particulier pendant le confinement), la hiérarchie — à l'exception, une fois encore, d'une poignée de bergers courageux — reste enfermée dans un silence désespérant. Il nous est bien difficile de ne pas nous décourager lorsque nous nous apercevons que les apôtres eux-mêmes ont fui le jardin de Notre Gethsémani.
Vous allez tous être exposés à tomber, car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées.
Mc 14: 27
Peut-être avons-nous encore la présomption de penser que nous pouvons faire des courbettes à nos dirigeants actuels — continuer à leur donner la communion [ndtr, ou de céder aux mesures sanitaires iniques et abusives] dans l'espoir que cela apaisera leur soif de pouvoir et permettra à notre paroisse de continuer de bénéficier des aides de l'État pour une année de plus. Mais je pensais que nous, l'Église catholique, existions pour sauver les âmes, quel qu'en soit le prix ? En de nombreux endroits, l'Église a cessé d'exercer son leadership quand des évêques se sont mis à refuser de donner les « derniers sacrements » de même que le sacrement du baptême, de la confession, de l'Eucharistie, au moment où les fidèles en avaient le plus besoin. Un prêtre était tellement terrifié à l'idée de quitter son presbytère de peur de contracter le COVID-19 qu'il a pratiquement tout annulé. Oui, il m'arrive de penser à un autre passage des Écritures ces jours-ci :
« Si quelqu'un veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l'Évangile la sauvera. Quel avantage, en effet, un homme a-t-il à gagner le monde entier si c'est au prix de sa vie ? Que pourrait-il donner en échange de sa vie ? Celui qui a honte de moi et de mes paroles dans cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l'homme aussi aura honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père avec les saints anges.
Mc 8: 34-38
Certains pourraient objecter, « c'est facile à dire pour vous. » Détrompez-vous, la menace qui pèse sur ceux qui exposent la pseudo-science et les mensonges flagrants qui entourent la réponse actuelle à la pandémie est réelle. La cancel culture (dénonciation et mise au ban de la société, ndtr) est réelle. Et la haine envers le catholicisme grandit d'heure en heure. Cependant, en dépit de l'hystérie croissante de la foule en colère armée de fourches et de torches allumées, je préfère être mal jugé par les hommes que de l'être par Dieu. Je préfère pouvoir me tenir devant Son Trône un jour et lui dire : « Eh bien, je n'ai pas beaucoup impressionné mes frères et sœurs en humanité, mais j'ai essayé de T'être fidèle. »
Tandis qu'une cinquième église vient d'être réduite en cendres en l'espace de deux semaines hier au Canada — un magnifique joyau architectural où j'ai eu l'occasion de donner un concert il y a plusieurs années — me revient en mémoire ce que j'avais écrit il y a un peu plus d'un an, dans Exposer cet Esprit Révolutionnaire, pendant les émeutes en Amérique :
Soyez sur vos gardes. Parce que — souvenez-vous de ces mots — vous allez voir vos églises catholiques défigurées, vandalisées et certaines réduites en cendres dans très peu de temps. Vous verrez vos prêtres obligés de se cacher. Pire encore, certains catholiques contribuent déjà à la réalisation de cette autre prophétie de Jésus :
… cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois ; ils se diviseront : le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère.
Luc 12: 53
Alors que j'ai dû combattre un terrible esprit de découragement la semaine dernière face à l'incroyable manque de courage que je perçois chez les autres hommes de mon âge, je prends également conscience de la grâce et de la miséricorde dans tout cela. Jésus ne fera rien et ne permettra rien qui ne puisse, d'une manière ou d'une autre, contribuer au salut des âmes — même s'Il doit permettre que l'infrastructure de l'Église soit réduite en cendre. (ndtr: lire La Prophétie à Rome) Le statu quo est devenu un poison qui menace la foi de l'Église. Le libéralisme tel que prôné par le « Père James Martins » et ses semblables est non seulement toléré, mais acclamé. Et malheur aux prêtres qui proclameraient la vérité de l'Évangile ; malheur à eux s'ils témoignent de leur foi avec passion ; malheur au laïc sans maîtrise en théologie qui oserait prêcher l'Évangile ; et malheur à ceux qui prendraient les prophéties et apparitions de Notre Dame trop au sérieux, sous peine de paraître émotionnellement instables à notre génération hyper-rationnelle et ô combien scientifique.
Excusez mon sarcasme, mais je suis fatigué. Pour autant je ne suis pas résigné. Comment dire « non » à Celui qui m'a dit « oui » sur la Croix — la Victime ultime de la culture de l'ostracisation (cancel culture) ? Oui, c'est ainsi que Satan fonctionne ; il rugit, intimide et ostracise : il ostracise Dieu. Mais Dieu a ressuscité des morts et mis une limite au pouvoir de Satan qui est désormais fortement en sursis. Lui et tous ceux qui font preuve de tant de lâcheté au lieu d'agir avec un saint courage.
En fait, ce qui m'a tant inspiré récemment, ce ne sont pas du tout les hommes d'église, mais cette poignée de scientifiques et de médecins que l'on peut entendre dans mon documentaire qui, en dépit de la culture de l'ostracisation anti-intellectuelle à laquelle ils sont confrontés, ont héroïquement élevé la voix. L'un est athée ; d'autres sont agnostiques ; un autre bouddhiste, etc. et pourtant, ils ont commencé à s'exprimer par rapport au bien et au mal — quelque chose que l'on n'entend plus depuis trop longtemps à l'ambon de nos églises. Même l'athée militant, Richard Dawkins, a défendu l'Église avec plus de force que nombre de ses membres.
Pour autant que je sache, aucun chrétien ne fait exploser des bâtiments. Je n'ai connaissance d'aucun kamikaze chrétien. Je ne connais aucune dénomination chrétienne majeure qui croit que la peine pour l'apostasie est la mort. J'ai des sentiments mitigés par rapport au déclin du christianisme, dans la mesure où le christianisme pourrait être un rempart contre quelque chose de pire.
— The Times (remarques de 2010) ; republiée sur Brietbart.com, le 12 janvier 2016 (lire en français sur belgicatho.be ainsi que cet article plus récent, celui-ci avec un autre athée, Michel Onfray : L'athée Michel Onfray regrette le christianisme)
Eh bien, ce « quelque chose de pire » paraît évident pour ceux qui ont des yeux pour voir : « La Grande Réinitialisation » — le communisme mondial (lire La Grande Réinitialisation et La prophétie d'Isaïe au sujet du communisme mondial) saisissant l'opportunité de crises fabriquées de toutes pièces et se servant d'un appareil de propagande parfaitement réglé et de la lâcheté d'une Église qui a perdu de vue sa mission.
Le Seigneur va bientôt remuer les choses — une Grande Secousse est sur le point d'agiter le monde. Le Saint-Esprit arrive dans une « nouvelle Pentecôte » et je crois que beaucoup de ceux qui aujourd'hui ont peur de leur propre ombre ressortiront plus forts dans leur foi pour faire face à cette « confrontation finale » de notre ère. Mais cela ne change pas ce qu'eux et moi avons à faire dès aujourd'hui (car demain ne viendra peut-être pas pour nous et beaucoup d'âmes ont besoin d'entendre la vérité aujourd'hui). En lisant la vision de saint Jean Bosco ci-dessous, demandez-vous à bord de quel navire vous souhaitez vous trouver ?)
Vision de Saint Jean-Bosco
À ce stade, une grande convulsion se produit. Tous les navires qui jusque-là avaient combattu contre le navire du Pape sont dispersés ; ils s'enfuient, entrent en collision et se brisent en morceaux l'un contre l'autre. Certains coulent et essaient d'en couler d'autres. Plusieurs petits navires qui avaient combattu vaillamment pour le Pape se précipitent pour être les premiers à s'attacher à ces deux colonnes [de l'Eucharistie et de Marie]. De nombreux autres navires, s'étant retirés par crainte de la bataille, observent prudemment de loin [les lâches] ; les épaves des navires brisés ayant été éparpillées dans les remous de la mer, ils s'avancent à leur tour résolument vers ces deux colonnes, et les ayant atteintes, ils s'attachent avec hâte aux crochets qui pendent de celles-ci et se retrouvent ainsi en sécurité, unis au navire principal, à bord duquel se trouve le Pape. Sur la mer règne un grand calme.
Sortons donc de derrière les haies de notre lâcheté et imitons la bravoure des saints qui nous ont précédés. Défendons le Christ et Son Église. Levons-nous pour défendre le bien, la justice, la bonne science, la bonne politique, le bon peuple, mais surtout, le véritable Évangile — sans lequel même le « bien » ne peut être sauvé.
Ne prenez aucune part aux activités des ténèbres, elles ne produisent rien de bon ; démasquez-les plutôt...
Eph 5: 11
Faites-le quel qu'en soit le coût et faites-le avec beaucoup d'humilité, de douceur et d'amour. Mais pour l'amour de Dieu et des âmes, faites-le résolument. L'heure est venue pour les plus grands saints de l'histoire de se lever. La seule question qui demeure est celle-ci : Où sont-ils ?
Mark Mallett
The Place for Cowards
