Commentaire laissé par Simon le
Le mérite des textes du théologien Benoît XVI et du cardinal Sarah est de proposer une réflexion sur ce qui est en jeu et ce qui ne l’est pas dans le célibat du prêtre. Elle aide à saisir pourquoi son inestimable beauté suppose une vie spirituelle soutenue pour le vivre comme pour le comprendre.
Le doute s’empare sur la nature du livre publié sous la signature de Benoît XVI et du cardinal Sarah. Il semble avant tout vouloir instaurer un rapport de forces et souligner une différence de perspectives avec le pape François. Pourtant, quiconque connaît la position du pape François sur le don que représente le célibat sacerdotal ne peut imaginer qu’il instaure de nouvelles normes pour l’Église universelle. Il disait : « Je préfère donner ma vie avant de changer la loi sur le célibat. Personnellement, je pense que le célibat est un don pour l’Église. Je ne suis pas d’accord pour permettre le célibat optionnel, non. » Prétendre le contraire serait vouloir semer le doute sur la capacité de François à maintenir la riche tradition de l’Église.
Dans un temps de scandales et de procès comme le nôtre, le décalage entre une défense de positions théologiques ou ecclésiologiques et l’état général de l’opinion peut avoir des effets d’offuscation assez dévastateurs. Surtout en France. Rappelons, puisque l’occasion s’y prête, quelques éléments de nature à mieux comprendre ce qui est en jeu et ce qui ne l’est pas dans le célibat d’un prêtre.
Le prêtre : son rôle
De façon schématique, le prêtre est celui par qui l’Église reçoit de Dieu et donne aux fidèles ce que l’humanité ne peut jamais se donner à elle-même : le Pain de la vie éternelle, le Corps ressuscité du Seigneur Jésus dont la présence est la nourriture des âmes immortelles. Ce don de la présence du Seigneur est rendu rituellement accessible dans le sacrement de l’autel. L’autel en chaque église est le signe du sacrifice de Jésus-Christ. Le prêtre est donc avant tout le serviteur de l’amour du Christ lequel se donne dans la célébration des sacrements (qui sont au nombre de sept).
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Face à des fidèles qui perçoivent peu la signification des sacrements et qui sont immergés dans une société où la séduction et la sexualité sont à tous les coins de rue ou de clics, le célibat du prêtre est perçu comme une incongruité. La possibilité d’en rester au strict rôle du prêtre (ministre des sacrements) et de le dispenser d’être aussi le signe de Celui qu’il représente même en dehors de la célébration de la messe (son identification au Seigneur Ressuscité dans l’Esprit saint) reste une option que les tenants d’une fidélité à la Tradition de l’Église ne veulent pas. C’est le sens du « lien ontologico-sacramentel » que défend le cardinal Sarah.
Le mérite de cette réflexion, finalement jamais close mais jamais grave, sera de redécouvrir pourquoi le sacerdoce est essentiel à la vie de l’Église et pourquoi son inestimable beauté suppose une vie spirituelle soutenue pour le vivre comme pour le comprendre.
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