Vivons-nous des temps apocalyptiques ? Partie 2 : questions et réponses


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Catégorie : Réflexions sur les signes des temps

Auteur : Michael O'Brien

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Nous devons faire aujourd'hui un choix. Ne pas choisir est un choix. Le genre d'Église que nous aurons bientôt dans ce pays dépendra beaucoup du choix que nous ferons. À moins que nous ne commencions à voir avec précision la nature du problème, et que nous nous repentions vraiment pour la part que nous y avons jouée, l'Église est finie dans notre pays. À moins d'un changement extraordinaire de notre coeur, elle est finie.

Deuxième partie d'une conférence de Michael O'Brien à la basilique Saint-Patrick, Ottawa, le 20 septembre 2005.

Pour lire la première partie : Vivons-nous à une époque apocalyptique? (partie 1)

Première publication sur ce blog le 30 octobre 2018

Source : studiobrien.com – « Are We Living in Apocalyptic Times? (part 2) : Question Period » (archives)

Illustration : Look Up par Michael O'Brien : On y voit des personnes fuyant la Cité des hommes, recouverte de ténèbres et d'une brume de confusion. Le désastre est sur le point de frapper cette ville, que beaucoup tentent de quitter pour se retrouver dans la désolation d'une radicale insécurité, où ils sont tentés par une autre forme d'obscurité. Ne regardant que vers la terre et vers leurs propres ressources, ils perdent espoir. Cependant, certains d'entre eux regardent vers le ciel, et ils y voient alors les secours divins : les anges qui descendent pour nous venir en aide, et le Christ qui est toujours parmi nous. (Commentaire de l'auteur)

Traduction Pierre et les Loups

Question : Je lisais récemment une citation de Jean-Paul II dans laquelle il disait que nos consciences sont comme de beaux instruments de musique qui doivent être continuellement accordés. Je suis particulièrement frappé par cette nécessité que nous retrouvions la docilité d'un petit enfant, l'ouverture de notre coeur au Saint Esprit pour Lui permettre d'affiner notre conscience. Pouvez-vous répondre à cela à la lumière de ce que vous avez dit ce soir ?

O'Brien : Je suis entièrement d'accord avec ce que le Saint Père disait, et qu'il exprimait mieux que tout ce que je pourrais dire. L'image de notre conscience ayant besoin d'être réglée comme un violon est appropriée, car la création de la vie humaine est, tout comme la création musicale, un processus co-créatif. Dans les deux domaines, nous répondons à une grâce qui nous est donnée d'en haut. Notre conscience a constamment besoin d'être resserrée, comme les chevilles d'un instrument à cordes, car les cordes ont toujours tendance à se relâcher. C'est la soumission de cet instrument bien-aimé au maître compositeur et musicien qui va propager cette beauté musicale — la musique de nos vies — à travers le monde.

Il est intéressant que vous utilisiez le mot docilité au Saint Esprit. C'est un terme très important. Dieu ne veut pas que nous soyons passifs comme des marionnettes. Il veut que nous soyons sensibles et réactifs, dans un dialogue intime entre deux amoureux, entre Dieu et la créature qu'Il aime tant. La docilité est fondamentalement différente du quiétisme passif, ou de son contraire, l'activisme.

Question : Je suis curieux de savoir pourquoi vous n'avez pas évoqué des sujets tels que les avertissements d'une prochaine illumination divine des consciences, d'un châtiment à l'échelle mondiale, ou les mille ans de paix. Il s'agit d'une partie importante des messages de nombreux voyants et visionnaires de notre époque.

O'Brien : Je suis très familier de ces thèmes, que l'on retrouve souvent dans les révélations privées actuelles — un grand avertissement à venir, une illumination des consciences, et un châtiment qui frappera le monde, si l'humanité ne se repent pas, suivis de mille ans de paix. Je peux dire, en tant qu'il s'agit d'une opinion personnelle, toujours soumise au discernement de l'Église, que je crois que nous approchons (et beaucoup de gens le pressentent déjà) d'une illumination des consciences à l'échelle planétaire, une révélation intense et accélérée de l'état actuel de nos âmes, telles que Dieu les voit véritablement. Si l'humanité dans son ensemble doit bientôt vivre un moment aussi éclairant, ce sera un choc qui nous fera tous réaliser que Dieu existe vraiment, et ce sera notre moment de choix — soit persister à vouloir être nos propres petits dieux, refusant de reconnaître l'autorité du seul vrai Dieu, soit accepter la miséricorde divine et vivre pleinement notre véritable identité en tant que fils et filles du Père. Si l'humanité ne fait pas ce dernier choix, il s'ensuivra une purification du monde. Les modalités, dates et heures exactes sont des sujets sur lesquels je ne me prononce pas, que ce soit par écrit ou oralement, parce que je ne connais tout simplement pas la réponse. Je veille et prie. Je ne rejette pas les prophéties, mais ce n'est pas ma tâche d'en parler ; je laisse cela au Magistère de l'Église.

Question : Mais les mille ans de paix se trouvent dans les Saintes Écritures, n'est-ce pas ? Ca va arriver !

O'Brien : Les « mille ans de paix » décrits au chapitre 20 du livre de l'Apocalypse auront lieu comme annoncé. Nous devons méditer sur ces passages, prier et étudier ce que l'Église enseigne au sujet de cette mystérieuse période. De nombreux voyants et écrivains proposent actuellement différents scénarios sur le sujet. Certains sont clairement erronés, et contiennent des erreurs théologiques, d'autres encouragent la croyance en un véritable millénarisme et d'autres proposent un millénarisme modifié. Ces deux interprétations des Écritures ont été condamnées par l'Église. Dans leurs formes les plus grossières, ils suivent l'ancienne hérésie du chiliasme — doctrine religieuse qui soutient l'idée d'un règne terrestre du Messie pendant mille ans, après que celui-ci aura chassé l'Antéchrist, et régnant sur un royaume de délices sensoriels excessifs. Les spéculations millénaristes modifiées modérèrent quelque peu le côté "plaisirs charnels", mais continuent de proposer un paradis pleinement réalisé en ce monde. Ces scénarios reviennent maintenant sous des formes moins hédonistes et sont parfois promus parmi des catholiques de bonne volonté.

Selon les enseignements de la plupart des Pères de l'Église, y compris des Pères apostoliques, les « mille ans de paix » représentent un nombre symbolique, indiquant une période plus ou moins longue d'extraordinaires conversions et de restauration en Jésus Christ, qui se situerait à un certain moment après l'étape cruciale du combat apocalyptique (la montée au pouvoir puis la chute de l'Antéchrist) et avant le déchaînement final de Satan et sa destruction ultime. Les « mille ans » se situent entre la destruction de l'Antéchrist et l'anéantissement final de toute la puissance de Satan. Ce n'est qu'à la fin des temps, à la "toute fin", si vous préférez, que Satan est jeté dans l'étang de feu, où l'Antéchrist et le faux prophète auront à ce moment déjà été précipités. Viennent ensuite les nouveaux cieux et la nouvelle terre, où Dieu fera descendre la ville céleste, la Nouvelle Jérusalem.

Si le livre de l'Apocalypse est un vaste panorama couvrant toute la période allant de l'Incarnation à la descente de la Nouvelle Jérusalem, nous devons veiller à ne pas appliquer des modèles strictement linéaires à une vision multidimensionnelle. Comment et de quelle manière les éléments symboliques deviendront littéraux n'est pas encore clair. Pour cette raison, la chronologie précise de toutes ces choses annoncées, la durée de la période de « mille ans », devrait être méditée dans le coeur dans un esprit de prière (tout comme la Sainte Vierge Marie « méditait » les prophéties de Siméon « dans son coeur »), mais nous ne devrions pas être trop prompts à considérer n'importe quelle interprétation privée comme définitive. Je ne sais tout simplement pas ce qui va se passer en termes spécifiques et je me retiens dès lors d'ajouter mes propres spéculations à ce sujet déjà fortement discuté. Nous devons écouter la sagesse et le discernement de l'Église universelle conduite par Saint Pierre. Encore une fois, je pense que nous saurons ce que nous devons savoir quand nous devrons le savoir.

Question : Êtes-vous en train de suggérer que nous ne devons pas écouter les révélations privées ?

O'Brien : Je ne le suggère pas du tout. J'avertis simplement que nous devons exercer un discernement plus prudent que cela ne l'a été jusqu'ici, en demandant à Dieu de nous faire les dons de la prudence et de la sagesse. Saint Paul nous donne les critères de discernement des révélations privées. Dans sa première lettre aux Thessaloniciens, il écrit : « Ne méprisez pas les prophéties ». Puis il ajoute : « Mais éprouvez chaque esprit ». Ne contristez pas le Saint Esprit, mais examinez attentivement tout ce qui passe à travers des instruments humains. Ainsi, notre approche vis-à-vis des révélations privées prétendument reçues du Ciel devrait être la suivante : méditez ces choses dans votre coeur et priez pour recevoir le discernement, mais ne soyez pas trop rapide à leur accorder une espèce d'autorité magéstérielle. De nos jours, l'Église nous a également donné des directives pour nous aider à évaluer l'authenticité d'une révélation privée, et les grands saints en ont fait de même. Saint Jean de la Croix, Sainte Thérèse d'Avila, Sainte Catherine de Sienne, Saint Ignace de Loyola et d'autres saints ont tous écrit au sujet du rôle légitime des locutions intérieures et des autres phénomènes similaires dans la vie spirituelle. Cependant, ils soulignent que ceux-ci doivent être évalués avec prudence, car notre imagination humaine ainsi que les tromperies de l'ennemi peuvent simuler de telles grâces ou, au contraire, contaminer des grâces légitimes au moyen d'interprétations subjectives.

Le fossé entre une « parole » authentiquement inspirée par Dieu, dans une révélation privée, et l'interprétation de cette parole par l'esprit humain peut parfois être énorme.

Et en ce qui concerne les « inspirations spirituelles trompeuses », rappelez-vous que notre adversaire, le diable, possède une longue expérience dans l'observation des êtres humains. Il possède un doctorat en psychologie.

Question : En évoquant des sujets apocalyptiques, n'encoure-t-on pas le risque de propager la peur et le pessimisme ? Il me semble que les encycliques de Jean-Paul II promeuvent une nouvelle évangélisation, ce qui implique qu'il n'a pas pensé à l'éventualité d'une apocalypse dans un proche avenir.

O'Brien : Je suis d'accord pour dire que l'un des thèmes principaux des encycliques de Jean-Paul II est l'évangélisation. Il nous a enseigné qu'en tant que chrétiens, nous devons continuer à évangéliser le monde, comme nous y sommes tous appelés, jusqu'au retour glorieux de Notre Seigneur. Dans le même temps, je vous renvoie également au fil apocalyptique présent dans plusieurs de ses enseignements, ainsi qu'au discours qu'il a prononcé en 1976 lors de sa visite aux États-Unis.

Un disciple du Christ ne doit jamais se dire « Nous avons encore beaucoup de temps devant nous, inutile de nous soucier de la fin des temps. » D'un autre côté, il faut éviter la position contraire : « Nous sommes en pleine apocalypse, tout est fini, cachons-nous ! » Ce sont précisément les attitudes que je souhaite éviter.

S'il y a un message dans lequel il est dit que les océans inonderont des parties entières de la terre ; que, d'un moment à l'autre des millions de personnes périront... il ne sert plus à rien de vouloir publier ce message secret ... (Le Saint Père prit son Rosaire et dit :) Voici le remède contre toutes ces calamités ! Priez, priez et ne demandez rien d'autre. Mettez tout dans les mains de la Mère de Dieu !

— Saint Jean-Paul II, Fulda, Allemagne, novembre 1980, publié dans le magazine allemand Stimme des Glaubens ; lire Fatima, et la Grande Secousse (ajout)

La vision catholique authentique en ce qui concerne le développement de l'histoire ne doit jamais être réduite à ce genre de scénarios extrêmes : un messianisme laïc plongé dans le jargon religieux ou une orthodoxie fervente qui abandonne l'appel à annoncer l'Évangile aux nations jusqu'au tout dernier moment. Cependant, les Écritures saintes et le Catéchisme nous apprennent qu'il arrivera un moment dans l'histoire où tous nos efforts seront suspendus pendant un bref laps de temps suite à un déchaînement massif du mal, à l'époque de l'Antéchrist et également à la toute fin de l'histoire, juste avant le retour final du Christ. Pour cette raison, nous devons adopter une approche multidimensionnelle : nous travaillons tant que luit la lumière, comme nous y exhorte le Seigneur, tout en restant conscients que, à la fin des temps, seule une intervention divine conduira l'humanité entière à fléchir le genou devant l'autorité de Dieu. Il est donc tout à fait logique qu'un Pape nous appelle à une évangélisation pleine d'espérance tout en nous exhortant à rester éveillés et attentifs aux "signes des temps".

Les papes tout au long du 20ème siècle l'ont fait avec efficacité. Benoît XVI, en tant que Cardinal et ensuite en tant que Pape, a fréquemment fait référence à des passages du livre de l'Apocalypse en les reliant à la situation du monde moderne. Les Papes ne nous proposent aucun scénario qui s'exclueraient mutuellement, comme si l'appel évangélique s'opposerait à l'avertissement eschatologique. Ils nous offrent les deux. Ainsi, notre approche à chaque génération devrait être une intégration des deux courants de vision. Ou, si vous préférez, nos deux yeux ne voyant qu'une seule réalité. Combinés l'un à l'autre, ils nous offrent une faculté de perception en profondeur. Et c'est l'approche que j'essaie toujours d'encourager.

En gros, notre principale faiblesse à ce stade est une apathie généralisée parmi les croyants ; par contraste, ceux qui succombent à une croyance apocalyptique fondée sur la peur sont une petite minorité. Notre mission est de regarder en avant avec l'espérance chrétienne, comme l'ont fait nos derniers Papes, avec les yeux grands ouverts sur la nature unique de notre époque. Je crois que l'encyclique de Jean-Paul II sur la miséricorde divine, intitulée Dives in Misericordia et publiée en 1980, indique la juste compréhension que nous devons avoir de l'état du monde, ainsi que de la miséricorde et de la justice. Je doute qu'il ait opposé cet enseignement à celui de Redemptoris Missio. La retraite de carême qu'il prêcha au Vatican en 1976, pour le Pape Paul VI et la Curie romaine, et publiée dans un livre sous le titre « Le signe de contradiction » mérite également d'être lue dans le contexte du sujet qui nous intéresse. [Karol Wojtyła montre comment nous sommes appelés à être dans le monde des signes de contradiction, si notre fidélité au Christ est réelle. — theologieducorps.fr, ndt]

Question : Je me demande si nous ne nous égarons pas, souvent, avec toutes ces pratiques dans notre vie spirituelle. Ce qui importe vraiment, c'est de savoir si nous orientons notre vie vers Dieu ou vers notre propre égo. (...) Parce que le péché fondamental est de se mettre à la place de Dieu.

O'Brien : Je suis d'accord, le problème fondamental est celui du choix. Faisons-nous un choix fondamental pour Dieu ou pour nous-mêmes ? Bien que nos choix s'expriment de diverses façons dans nos vies, et qu'il y ai une multitude de manières d'exprimer ce choix fondamental, nous n'avons pas besoin de le compliquer. Vous posez peut-être aussi la question de la manière dont nous prions, en particulier de notre vie spirituelle. Pour moi, ce sont autant de langages d'amour entre l'homme et son Créateur. Ainsi, que l'on soit marial ou charismatique, ou les deux, ou que l'on prie de l'une ou l'autre des nombreuses manières qui s'offrent à nous, tout cela n'est qu'un unique flux d'amour, tant qu'il y a une véritable communication du coeur avec la Sainte Trinité, tantôt qui Lui parle, tantôt qui L'écoute. Personnellement, je prie tous les jours le chapelet de la Divine Miséricorde. Nous prions le chapelet tous les jours en famille. Je crois fermement au rôle unique de la Mère de Dieu en ces derniers temps. En tant que Mère de l'Église, en tant que la Femme du chapitre 12 du livre de l'Apocalypse, en tant que la Nouvelle Ève, elle joue un rôle unique dans la défaite de l'ennemi, en confondant sa malice et ses mensonges, et en fin de compte en lui écrasant la tête. Nous vivons des temps de confusion. Les ténèbres se répandent dans l'esprit des hommes ; ils ne sont plus certains de ce qui est réel et de ce qui ne l'est pas, de ce qui est vrai et de ce qui est faux, et nous avons donc tous grand besoin de revenir aux fondements : l'enseignement de l'Église, les Écritures saintes, la vie des saints, la simplicité et la clarté de notre façon de vivre. Si notre vie spirituelle — si nos vies — sont bâties sur ces fondements, nous aurons bien assez de lumière.

Question : Pouvez-vous nous parler du mouvement Solidarité en Pologne (Solidarność) et du Saint-Père Jean-Paul II qui, avec l'aide de Notre Dame, est parvenu à tuer la Bête du communisme soviétique qui a ôté la vie à plus de quarante millions de personnes.

O'Brien : Il faudrait tout un livre pour développer la réponse à votre question. Mais laissez-moi dire brièvement que la puissance de la prière, unie à notre consécration à la Mère de Dieu, unie à notre volonté de vivre courageusement en accord avec la loi morale peut faire barrage et vaincre n'importe quel adversaire. La chute de l'empire soviétique, ainsi que celle du régime corrompu de Marcos aux Philippines, ne furent pas des révolutions menées par l'effusion de sang. Ce furent des révolutions de prière, des « révolutions essentiellement mariales ». Elles réussirent l'impossible contre toute attente, sans tirer un seul coup de feu ni un seul missile. Et c'est un signe pour nous tous.

Question : L'Antéchrist est-il l'avortement ? (sic)

O'Brien : Je pense que vous me demandez si l'avortement est le fruit de l'esprit de l'Antéchrist. Oui, je le crois. Satan est menteur et homicide depuis les origines, nous disent les Écritures. Dans l'avortement, nous trouvons toujours le mensonge et le meurtre combinés. Le mensonge proclame que l'enfant dans le ventre maternel n'est pas humain, ou s'il est humain, qu'il n'a aucun droit absolu à la vie. Ce mensonge est une tentative de justifier le meurtre — un terme que l'Eglise comme les gouvernements définissent universellement comme étant le fait de retirer injustement une vie humaine. De nombreux pays occidentaux ont institutionnalisé l'avortement en tant que droit — le meurtre en tant que droit — et dans des pays comme le nôtre (le Canada), les citoyens sont obligés, par le biais des impôts, de financer ces meurtres. Sur tant de questions, les hommes appellent aujourd'hui le mal bien et le bien mal. C'est là un signe des temps significatif.

Malheur à ceux qui appellent le mal bien et le bien mal, qui font des ténèbres la lumière et de la lumière les ténèbres ...

Isaïe 5: 20

Question : Donc, si la famille d'une fille qui s'est fait violer essaie de l'aider à faire un choix entre avorter ou garder l'enfant, vous dites que la bonne décision est, pour elle, d'avoir le bébé et de regarder au-delà des embarras et de la détresse que cela causerait, financièrement et émotionnellement, etc. Leur choix serait-il un choix pour Dieu ?

O'Brien : Choisir la vie, c'est choisir le chemin que Dieu nous a tous commandé de suivre. Oui, toutes sortes de difficultés peuvent résulter de la naissance de cet enfant. Mais si notre Seigneur nous apprend quelque chose sur le rôle de la Croix dans nos vies, ou sur l'union de nos propres souffrances aux siennes, c'est celle-ci : même les souffrances les plus sévères, qui peuvent parfois être le résultat de nos propres péchés, ou le résultat des péchés commis contre nous, peuvent être transformées et rendues fécondes. En effet, cela peut même apporter un grand bien, si nous y accordons suffisamment de temps, si nous ne perdons pas courage et ne nous précipitons pas sur des solutions hâtives. La communauté chrétienne est appelée à se rassembler autour des femmes qui souffrent de la sorte, confrontées au choix de détruire leur enfant ou de lui donner la vie. Tuer un enfant parce que sa conception est le résultat d'un acte de viol malfaisant ne fait qu'aggraver un mal en y ajoutant un autre mal. Cet enfant n'a commis aucun mal. L'enfant dans le ventre maternel est une âme immortelle.

Il y a quelques années, après l'une de mes conférences, une belle jeune femme d'une vingtaine d'années s'est approchée de moi et m'a un peu parlé d'elle. Elle étudiait à l'université, était manifestement intelligente, réfléchie et dotée d'une forte foi catholique. Elle m'a également dit qu'elle avait été conçue suite au viol de sa mère, alors adolescente. Elle a poursuivi en me disant qu'un grand amour et une relation profonde les unissent, sa mère et elle. Le temps finit par apaiser la douleur et guérir les blessures de ses origines. Sa mère épousa un homme bon et ensemble ils ont eu une famille nombreuse et heureuse. Sa mère a fait le choix de la vie et, avec le temps, son choix pour la vie porta une grande fécondité ; la vie engendrant plus de vie, la vie propageant la vie. La jeune femme s'exprimait avec un visage radieux, un visage plein d'amour — elle était tellement reconnaissante pour la vie qu'elle avait reçue, pour le choix que fit sa mère.

Question : Pouvez-vous nous suggérer quelques pistes que nous devrions suivre pour renforcer l'Église dans ce pays ?

O'Brien : L'Église universelle nous appelle à nous tourner vers la Sainte Eucharistie avec une attention et une foi renouvelées. Cela inclut la pratique de l'adoration eucharistique. Jean-Paul II avait demandé que des chapelles d'adoration soient disponibles pour la prière dans toutes les paroisses du monde. Il encouragea également la dévotion et la consécration au Coeur Immaculé de Marie. De ce fondement spirituel viendront les solutions à nos multiples problèmes. Vous vous souvenez peut-être du fameux songe de Saint Jean Bosco à propos de la grande épreuve que devrait traverser l'Église au XXème siècle. Dans ce rêve, le monde est dans la tourmente et l'Église est attaquée comme jamais auparavant, ce qui est symbolisé dans le songe par un navire secoué de toutes parts sur une mer agitée par une forte tempête, tandis que des bateaux ennemis lui tirent dessus. Mais un Pape guide le navire entre deux colonnes qui se tiennent debout au milieu de la tempête. Au sommet de l'une des colonnes se trouve la Sainte Eucharistie, et au-dessus de l'autre colonne se trouve la Sainte Vierge. Le Pape attache solidement le navire à ces deux piliers, puis les navires ennemis s'entretuent et la tempête finit par s'apaiser. Les colonnes de sécurité pour nos âmes, pour notre Église particulière au Canada et pour l'Église catholique universelle sont notre union au Christ à travers Son Corps et Son Saint Sang dans l'Eucharistie, ainsi que la dévotion à Notre Dame, la Sainte Mère de Dieu, Mère de l'Église. la Nouvelle Ève qui, avec le Christ, aide à inverser le péché d'Adam et Ève.

Question : [à peine audible, la personne s'interroge sur la condition de décadence des "démocraties" en Occident, en particulier leur trahison des principes moraux sur lesquels furent fondées ces nations autrefois chrétiennes. Il se demande également si la condition d'affaiblissement des églises locales n'a pas contribué à cela.]

O'Brien : Depuis quelque temps maintenant, nous sommes consternés, horrifiés et en colère contre la dégérénescence de notre pays et contre la situation de nos églises particulières. J'avoue avoir dépensé beaucoup d'énergie inutilement par mes propres frustrations et irritations face à cette situation. Tout en prenant de l'âge (et les années filent à grande vitesse), j'ai appris que ce type de réaction est tout sauf productive, en fait c'est même souvent contre-productif. Même si nous avons le devoir de résister à la culture de mort omniprésente aujourd'hui, nous devons le faire avec un esprit clair et serein, et un coeur fermes. En même temps, nous devons comprendre que le travail essentiel qui nous attend est de construire la civilisation de l'amour, chacun selon son propre charisme, en fonction de notre état de vie et de notre vocation dans l'Église. Tout le monde peut aider à construire cette civilisation et cela commence là où les civilisations commencent toujours : dans nos âmes individuelles et dans nos familles. Rien ne nous empêche de constituer des cellules saines au sein du corps agonisant de notre société. Nous pouvons le faire parce que nous appartenons à un autre Corps, un Corps vivant et éternel. Si nous sommes suffisamment nombreux à le faire, nous pouvons changer le monde, l'un après l'autre, une personne à la suite de l'autre.

Nos grandes erreurs politiques et ecclésiales dans ce pays ont été commises toutes les fois où nous avons essayé d'accomplir le bien dans l'ordre social en utilisant l'approche même que le Catéchisme condamne en tant que messianisme sécularisé (CEC 676). Même si nous, en tant que chrétiens, l'avons fait involontairement, nous avons contribué au processus de révolution sociale, qui est en définitive futile. Nous devons maintenant revenir à la compréhension hiérarchique de la création et de la façon dont l'autorité de Dieu agit véritablement. Dieu est une Personne et nous sommes des personnes vivant dans le Corps qu'Il a engendré pour nous. Il s'agit d'un univers personnaliste responsable devant Dieu, et c'est pour cette raison que nous devons abandonner définitivement nos engouements pour les projets collectivistes.

Question : Voulez-vous dire que nous ne devrions pas être impliqués dans la justice sociale ?

O'Brien : Ce n'est pas du tout ce que je dis. Cependant, je pense que nous devons faire preuve de plus de discernement quant aux moyens utilisés pour promouvoir la justice dans le monde. Trop souvent, nos bonnes intentions dans ce domaine du travail apostolique ont été utilisées par d'autres pour promouvoir des objectifs contraires aux Évangiles. Notre bonne volonté et notre naïveté sont parfois devenues des instruments manipulés par des agents du messianisme sécularisé.

Un véritable disciple du Christ intègre les aspects immanents et transcendants de la restauration du monde dans le Christ. Dans ce pays, nous avons négligé de manière écrasante l'aspect transcendant, avec toutes les exigences de ses absolus moraux, et avons au contraire de plus en plus projeté la fausse notion selon laquelle servir les pauvres et oeuvrer pour la justice est, en soi, l'Évangile. Il va sans dire que nos sacrifices et notre énergie doivent être consacrés au service des pauvres et à la justice, mais cela ne doit pas se faire aux dépens de la vérité. Un tel service est une partie essentielle de la nouvelle évangélisation, mais il ne peut jamais se réduire à cela. Tragiquement, la conscience dans la vie de nos églises au Canada a été dominée par de fausses constructions mentales s'excluant l'une l'autre : une personne est supposée être soit immanentiste soit piétiste, soit libérale soit conservatrice, soit anthropocentrique soit théocentrique, soit compatissante soit légaliste. Ces fractures dans notre façon de penser se propagent dans toutes les directions, mais elles découlent toutes d'une unique source qui est le mensonge.

Le Christ nous appelle à être des hommes et des femmes d'amour et de vérité. L'Amour intégré à la Vérité. Vivre de cette manière demande beaucoup de courage, dans notre vie privée et dans nos engagements vis-à-vis des divers aspects de la vie publique. Les personnes de principe et courageuses ont grand besoin, de nos jours, de participer à toutes les dimensions de la vie publique. Les électeurs chrétiens ont également le devoir d'élire des représentants du gouvernement qui ne sont pas des marionnettes passives de la « dictature du relativisme moral ».

Question : Mais comment un politicien peut-il rester assez longtemps en place pour parvenir à apporter suffisamment de bien à la société ? S'il est amené à devoir faire certains compromis sur certaines questions dans le but de promouvoir de bonnes politiques, cela ne vaut-il pas mieux que de ne pas avoir le moindre pouvoir ?

O'Brien : Cela vaut-il mieux ? Cela semble être le raisonnement le plus répandu à notre époque, et cela a été institutionnalisé par des « catholiques pratiquants » de notre gouvernement. Je crois que chaque fois que nous cédons à l'argument erroné du "moindre mal", nous pouvons peut-être réduire certains maux à court terme, mais nous en encourageons de plus insidieux à long terme — y compris jusqu'à favoriser le mal à grande échelle.

Si les principes moraux sont compromis à la base d'une société, qu'est-ce qui empêche l'érosion et, en définitive, la destruction de tout ce dont le peuple, par caprice, décide de se débarraser — une population qui est en train de devenir de plus en plus vulnérable face aux manipulations des médias et à la propagande laïque ? Rien ne s'oppose à cette dynamique si ce n'est les principes moraux vécus avec un courage moral. Chacun de nous doit se poser la question suivante : « Suis-je prêt à tout perdre pour défendre un principe ? »

Comment avons-nous perdu tant de nos batailles pour la vérité dans ce pays ? Nous avons perdu la plupart de nos batailles parce que des hommes fondamentalement de bonne volonté ont succombé à une fausse interprétation de l'argument du "moindre mal". Ils ont cru être de bonnes personnes et, à ce titre, se sont dit qu'ils ne devaient pas perdre leur siège au Parlement, ni perdre leur voix dans quelque sphère d'influence où ils se trouvaient. Ils étaient convaincus que le compromis était le seul moyen de préserver ce qui restait de bien. Ils ont compté beaucoup trop sur la stratégie et beaucoup trop peu sur la grâce. Ils n'ont pas voulu être ce que le prophète Siméon appelait un « signe de contradiction ». Ils n'ont pas pu supporter d'être des signes amenés à devenir objets de rejet. Ils se sont dit qu'ils étaient réalistes et en sont venus à croire que ceux qui défendaient fermement des principes étaient des idéalistes voués à l'échec.

Et c'est ainsi que cela s'est passé, et c'est ainsi que cela continue : du plus haut jusqu'au plus bas niveau de notre société, érosion, érosion, érosion !

Et quelle est la conséquence de ce prétendu "réalisme", de cette approche supposée du "moindre mal" ? Une société dévastée, une vie de famille en désintégration à un degré jamais vu dans l'histoire de l'humanité, une Église divisée et compromise, aussi bien au Canada que dans tout l'Occident, une apostasie croissante sans précédent dans l'histoire de l'Église. Des vies humaines détruites, un grand nombre de personnes éradiquées — des enfants assassinés — environ quarante mille par an dans la seule province de l'Ontario.

A présent, les personnes âgées et handicapées physiques sont à leur tour menacées. Si nous avions plus de temps ce soir, je vous décrirais en détail l'expérience éclairante vécue par ma famille élargie lorsqu'un de leurs membres, atteint de la maladie d'Alzheimer, faillit de peu être assassiné dans un hôpital catholique. Cette tentative de meurtre institutionnalisé ne fut empêchée qu'au dernier moment par un coup de la Providence divine. Laissez-moi au moins vous dire ceci, que les religieuses qui possèdent et administrent cet hôpital ont été convaincues qu'il était moralement acceptable de retirer l'eau et la nourriture d'une femme en bonne santé, mettant ainsi délibérément fin à sa vie, parce qu'elles avaient été rassurées par un membre théologien de leur équipe, une femme diplômée de l'Université St Paul, qu'un tel acte n'était pas mauvais. On ne leur avait tout simplement jamais appris ou elles ignoraient les directives du Vatican en la matière. À quel point cette ignorance est-elle répandue et à quel point est-elle encouragée et justifiée par une théologie nuancée et une mauvaise ecclésiologie. De telles lacunes ont des conséquences réelles sur les vies humaines — et la conséquence principale de cette théologie corrompue et de cette ecclésiologie désordonnée est en grande partie la croissance accélérée de la culture de mort.

La théologienne qui encouragea le plus proche parent à tuer sa mère était une brave personne. Elle avait des compétences humaines en abondance. Elle savait comment gérer les membres d'une famille désemparée et confuse. Les réunions que nous avons eue avec elle et les autres membres du personnel, qui furent nécessaires pour sauver la vie de la mourante, constituèrent un exercice laborieux dans lequel il fallut se frayer péniblement un chemin à travers une véritable boue mentale et spirituelle, sans parler du défi consistant à voir au-delà du charme, de la voix douce, du diplôme sur le mur et des arguments vagues, supposés faire autorité, avancés par cette théologienne. Bien sûr, elle n'avait aucune autorité pour violer les droits de Dieu et les enseignements de l'Église, mais à peu près tout le monde supposait qu'elle en avait une. Le prétendu "magistère alternatif" de certains théologiens n'est qu'un aspect de la maladie engendrée par une fausse ecclésiologie dans ce pays. Les théologiens, y compris ceux qui sont dans l'erreur, jouissent d'une autorité de facto, tandis qu'ils ne souscrivent qu'en paroles au Magistère authentique de l'Église universelle. Les conséquences de telles nuances sont des pertes de vies humaines innocentes, qu'il est aujourd'hui impossible de dénombrer.

Voilà ce que nous tendons à oublier. Voilà aussi ce dont nous devons nous souvenir lorsque nous réfléchissons aux questions d'ordre apocalyptique. L'apocalypse n'est pas un univers abstrait, c'est un monde rempli d'êtres humains bien réels. Comme le Seigneur le dit à l'Eglise de Sardes : « Sois vigilant, raffermis ce qui te reste et qui allait mourir. » (Ap 3: 2)

Le pontificat de Jean-Paul II et celui de Benoît XVI nous ont donné le potentiel d'un nouveau printemps d'espérance. Quand j'étais encore un jeune homme, je n'ai jamais rencontré de jeunes croyants tels que les jeunes disciples du Christ que je rencontre aujourd'hui partout. Ils sont notre espoir, notre avenir. Ils sont l'Église sortant du tombeau et s'attelant à la nouvelle évangélisation. Laissons donc dépérir l'expérimentation libérale mortifère, et réorientons toutes nos énergies et nos ressources pour soutenir cette renaissance de la foi dans notre pays.

L'une des premières choses que nous devrions commencer à faire c'est prier et jeûner pour les évêques et les prêtres, qui subissent d'intenses pressions spirituelles et sociales. Un autre domaine crucial est la vie familiale. La plupart des familles de chrétiens fidèles luttent désespérément pour survivre. Dans ce pays, il semble que seules les personnes qui violent leur fertilité peuvent prospérer. Si vous violez votre propre chair en demandant à un chirurgien de couper la source même des forces procréatives de l'homme et de la femme données par Dieu, ou en vous empoisonnant avec des produits chimiques pour atteindre le même but, ou en utilisant l'une ou l'autre des nombreuses savantes manières que l'humanité a éllaborées pour faire comprendre à Dieu qu'Il ne nous a pas faits correctement, et que Son dessein n'est pas "réaliste", vous pouvez alors aller de l'avant et réussir magnifiquement votre vie dans cette société. Depuis une génération maintenant, l'Église au Canada et à travers le monde occidental est dominée par des théologiens, des éducateurs et des religieux qui soit soutiennent que la contraception et la stérilisation ne sont pas intrinsèquement mauvaises, soit admettent que ce n'est pas « l'idéal » mais maintiennent qu'une personne qui la pratique n'est pas coupable tant qu'elle agit conformément à sa « conscience personnelle ». Ces erreurs sont sur le point de détruire l'Église au Canada et ont contribué de manière significative à la ruine de la nation.

Dans une économie qui favorise le double revenu et aucun enfants (ou au mieux, deux enfants), les jeunes époux catholiques qui sont fidèles aux commandements de Dieu et aux enseignements de l'Église entrent dans le royaume de la souffrance croissante. La plupart ne réussiront pas aussi bien, matériellement parlant, que ceux qui ont succombé à l'argument du "moindre mal" dans ses innombrables manifestations. À moins que le salarié au sein d'une famille ne soit un professionnel disposant d'un revenu élevé, ou que la famille ait le bonheur d'avoir un oncle riche qui a le désir de subventionner leur fidélité, la famille s'en trouvera rudement éprouvée et tentée. Le coeur, l'âme, l'amour des époux l'un envers l'autre et pour leurs enfants deviendront des "problèmes". J'ai discuté de cela au fil des ans avec des centaines de familles qui, s'efforçant d'être totalement fidèles au Christ, se sentent prises au piège dans l'économie diabolique de cette révolution sociale.

L'Église de ce pays n'a pas cessé de dialoguer avec la révolution, et elle devient de moins en moins convaincante à mesure qu'elle use de paroles mielleuses et de propos nuancés. Nous parlons si gentiment à nos adversaires depuis si longtemps qu'il semble que nous ne sachions plus comment faire preuve de conviction et de clarté. Ainsi, les catholiques du Canada ont créé tout autour d'eux une religion inefficace de la gentillesse, un culte de la gentillesse, et ont par conséquent joué un rôle déterminant dans la construction d'un immense et peut reluisant charnier, discrètement camouflé derrière des façades de cliniques et d'hôpitaux. Cela s'est produit parce qu'une telle compassion a été confondue avec l'authentique charité chrétienne.

Voyez les jeunes dispersés dans cette salle ce soir. Ce sont de véritables héros et héroïnes. Ils sont l'Eglise, ils sont l'avenir et nous devons leur donner une saine nourriture. Ils sont le Corps du Christ revenant à la vie dans cette zone désolée, et si nous négligeons de les nourrir, nous devrons en rendre compte au Jour du Jugement Dernier. Nous devons faire aujourd'hui un choix. Ne pas choisir est un choix. Le genre d'Église que nous aurons bientôt dans ce pays dépendra beaucoup du choix que nous ferons. À moins que nous ne commencions à voir avec précision la nature du problème, et que nous nous repentions vraiment pour la part que nous y avons jouée, l'Église est finie dans notre pays. À moins d'un changement extraordinaire de notre coeur, elle est finie. Au cours de sa longue histoire, l'Église s'est éteinte dans de nombreuses régions du monde. Pensez à l'Afrique du Nord, qui fut autrefois la gloire de la chrétienté, pensez à d'autres églises particulières — elles ne sont plus ! Pourquoi supposerions-nous que Notre Seigneur investirait massivement dans la préservation d'une culture comme la nôtre ; pourquoi nous imaginerions-nous qu'Il continuerait de faire prospérer cette civilisation ? Il se peut qu'Il le fasse, s'il y a encore « dix hommes justes » parmi nous. Il se peut qu'Il le fasse s'il y a un retour massif des coeurs vers Sa sainte volonté. Ou il peut ne pas le faire. Il ne nous appartient pas de peser cette question, à laquelle Dieu seul peut répondre. Notre tâche est de rester fidèles.

Vous, les jeunes, vous êtes si beaux. Vous n'avez pas idée à quel point vous êtes beaux. Nous, les aînés et les personnes âgées serons appelés bientôt à rendre compte de la manière dont nous vous avons protégés, enseignés, nourris et préparés pour le nouveau printemps qui arrive. Ce printemps a bel et bien commencé, et il peut fleurir et porter des fruits abondants pour l'éternité, que notre époque soit celle où se révélera l'Antéchrist ou non.

Michael D. O'Brien
Are We Living in Apocalyptic Times? (part 2) : Question Period (archives)

+ + +

La période de questions et la réflexion finale qui ont suivi font suite à une conférence donnée par Michael O'Brien à la basilique Saint-Patrick, à Ottawa, au Canada, le 20 septembre 2005. Pour le texte complet de sa conférence, cliquez sur le lien ci-dessous :

Vivons-nous à une époque apocalyptique? (partie 1)

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Commentaire laissé par Roger AUBERT le

Pour prendre le problème à la base de ces jeunes dits héroïques, il y a à bien se rendre compte que depuis 2 générations, le catéchisme questions-réponses a été supprimé par nos évêques et remplacé par rien... Donc, si vous trouvez à la sortie de la messe du dimanche, un chrétien qui puisse vous réciter ne serait-ce que le premier commandement de Dieu: "Tu adoreras Dieu seul et tu l'aimeras plus que tout", vous aurez plus de chance que moi.
J'ai fait le catéchisme en paroisse et en école catholique pendant 40 ans.... JAMAIS, je n'ai entendu un sermon, pardon, une homélie sur les fins dernières et donc a fortiori sur l'enfer. Le jour où j'en ai parlé, monsieur le curé est venu me trouver avec une maman pour me le reprocher.... Je lui ai répondu entre autre, pourquoi ne reprendriez-vous pas le style de sermons du curé d'Ars ??? Bah! bah! bah! Aujourd'hui, ça ne passerait plus! m'a-t-il répondu. Mais le TSVM Marie a bien montré l'enfer aux enfants de Fatima... ... ... ... Résultat la maman a eu bien des problèmes: un de ses enfants s'est suicidé... Plus de repères, mais que des repaires, car on cache ses fautes, on ne les confesse plus et on fait des communions sacrilèges à la pelle en toute bonne conscience. les enfants baptisés ne sont plus catéchisés et tous ceux que je connais dérivent en cohabitations juvéniles. Organiste, voilà des années que je ne joue plus de mariages à l'église... et les prêtres ne disent rien rien, rien... sauf si je commence à dire quelque chose... Je me serais même retrouvé en hôpital psychiatrique si le Ciel n'était pas intervenu ! Alors, un jeune reste seul, même en paroisse, ignorant ses lacunes et ses erreurs, même en milieu catholique fervent...
Il m' a fallu des années d'enseignements à la bergère du groupe charismatique, qui parce qu'elle est de bonne volonté parvient à admettre conseils, messages, remarques et à moduler sa mentalité faussée: ex.: manie de déformer le Je vous salue Marie par spontanéité disent-ils! Il me faut corriger les homélies du vicaire général qui a pignon sur rue... "Dieu ne se prend pas au sérieux. Dieu ne nous prend pas non plus au sérieux", disait-il dimanche dernier...
Que d'anecdotes haut en couleur. Un jour, ma belle-soeur voulu communier comme moi, à genoux et sur la langue. A la fin de la messe, monsieur le curé se précipite vers elle, à côté de moi et l'interpelle: "Qu'est-ce qui vous a pris de communier sur la langue ? - Mais, mon beau frère communie comme ça! - Lui, c'est pas pareil, lui, on en a besoin! (Je suis l'organiste de la paroisse! OUPS!
Le pire des châtiments, c'est l'aveuglement.
Demandons à ces jeunes héroïques, de se laisser catéchiser, ne serait-ce qu'avec les vieux catéchismes questions-réponses diocésains d'autrefois. Donnons-leur de petits livrets : "Comment se confesser" donnons-leur de quoi faire un bon examen de conscience en rapport avec leur âge. J'en ai composé, il suffit de les imprimer, de les mettre au fond des églises (la permission de M. le curé peut être un problème) - il ne veut pas donner d'heures fixes sur le bulletin hebdomadaire... Il faut le lui demander après la messe, se confesser devant tout le monde.... Un de mes élèves, adolescent, se confessait un jour au cours d'une confession communautaire... 3 mètres derrière lui, les gens attendaient leur tour et le prêtre âgé et sourd lui disait: "Plus fort" ! L'héroïsme, c'est savoir être humble... or, pour un oui ou pour un non, on applaudit à tour de bras dans nos paroisses... le guitariste qui a accompagné les chants, les parents qui viennent présenter leur bébé à baptiser etc etc... TOUT est à revoir... On passe devant l'autel en discutant, sans génuflexion... etc... Mais quand on envoie "Seigneur, bénis-les, afin que ta puissance éclate sur le mal" On n'est pas blessé de tout cela. C'est relever la tête et être VEILLEUR de ce qui advient: la civilisation de l'Amour.

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Commentaire laissé par Roger AUBERT le

A propos de l'avertissement: voici ce qu'en dit Jésus le dernier jour du sermon sur la montagne: lignes 8 et 9 -

« Ce ne sont pas ceux qui me disent : « Seigneur ! Seigneur ! Qui entreront dans le Royaume des Cieux, mais ceux qui font la volonté de mon Père. Eux seuls entreront dans le Royaume de Dieu. Il viendra un jour où Moi qui vous parle, après avoir été Pasteur, je serai Juge. Que mon aspect actuel ne vous flatte pas. Aujourd’hui ma houlette rassemble toutes les âmes dispersées et elle est douce pour vous inviter à venir aux pâturages de la Vérité. Alors, la houlette fera place au sceptre du Roi Juge et ma puissance sera bien différente. Ce n’est pas avec douceur, mais avec une justice inexorable que Moi, alors, je séparerai les brebis nourries de la Vérité de celles qui mélangèrent Vérité et Erreur ou se nourrirent seulement de l’Erreur.

Une première fois (ceci désigne l’Avertissement ou Illumination des consciences tout proche NDLR) et une autre encore (à la fin du monde dans mille ans NDLR) j’aurai ce rôle.

Et malheur à ceux qui, entre la première et la seconde comparution devant le Juge ne se seront pas purifiés, ne pourront pas se purifier du poison. La troisième catégorie ne se purifiera pas. Aucune peine ne pourrait la purifier. Elle n’a voulu que l’Erreur et restera dans l’Erreur. Et pourtant, alors, parmi eux, il y en aura qui diront en gémissant : « Mais comment, Seigneur ? N’avons-nous pas prophétisé en ton nom, et en ton nom chassé les démons, et fait en ton nom de nombreux prodiges ? »

Ensuite je peux préciser bien des choses. L'Avertissement aura lieu avant que les vaccinations - disons plutôt les injections soient obligatoires d'une part. (messages du Ciel)
D'autre part, les prophéties ne vont pas au-delà de 2050 nous a affirmé le futur H. V de la Croix. Après tous les événements réduisant drastiquement la population mondiale, la France aura à réévangéliser le monde. Cela prendra une génération a prophétisé le Père Lamy. C'est elle qui hérite de la vocation du peuple juif... les déportés à Babylone, libérés par Syrus vainqueur de Nabukodonosor en 609 avant J.C. ont émigré pendant 6 siècles... c'étaient les Celtes dont les Francs etc ... Saxon = Isaac son = fils d'Isaac sont issus. Nos rois étaient d'ascendance davidique... guérissaient de la maladie des écrouelles etc etc... J'ai l'arbre généalogique complet. Grâce au Ciel, on a retrouvé Tolbiac ou l TSVM est apparue des centaines de fois de 1872 à 1877 et à mon amie Odette exactement 100 ans plus tard en 1977... ce qui a évité et fait reculer la 3ème guerre mondiale par la reprise de pèlerinages arrêtés par la persécution et la désinformation. ça fait le pendant horizontal à Dozulé. Documents complets à votre disposition (... ... ... ).
Ensuite, l'humanité existe sur 7000 ans: les 4000 du Père - fermeté éducative - les 2000 ans du Fils rédempteur donc miséricorde et nous entrons dans le dernier millénaire du Saint-Esprit sanctificateur... Le paradis terrestre retrouvé... Puis après un bref et violent retour de Satan, le jugement dernier - fin du monde.... Mais des millions d'humanités existent existeront dans les milliards de galaxie. Jésus, Saint Jean et Saint Paul nous en parlent en termes voilés, car Jésus a dit: "J'aurai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pourriez pas les comprendre....
VOILA: Dans la parabole du bon Pasteur, à un autre niveau d'explication, les 99 brebis restées dans la bergerie représentent toutes les humanités de l'univers exemptes du péché originel. La brebis perdue, c'est notre humanité qu'est venu sauver Jésus en mourant sur la Croix... ce qui nous a valu Marie qui a elle seuls (O Felix culpa) rend gloire à Dieu plus que tous les anges et les élus réunis. Et toutes les millions d'humanités en auront un surcroît de bonheur indicible... Même Satan, contre son gré travaille ainsi à la gloire de Dieu, et avec les damnés, "glorifieront" si je puis dire, éternellement sa justice.
St Jean dans l'Apocalypse nous parle des 4 animaux devant le trône. Ce qui représente les 4 évangélistes... Mais à un autre niveau d'explication, cela représente les 4 humanités dans notre galaxie où il y a les 4 soleils Procyon, Algol, Vega et Sirius.
Lire "Le mystère des étoiles du Dominicain Jourdain Pi né le 7 janvier, tiens, tiens, astronome, qui avec sa soeur a visité l'univers, le 7ème Ciel (St Paul est allé au 3ème Ciel) le purgatoire et l'enfer... Il a fait son séminaire à Besançon et la voyante missionnée pour retrouver le Frankenbourg, (château où ste Clotilde a obtenu la conversion de Clovis), m'a tout fait visiter... Ce serait trop long de tout dire ici, mais pour ma fête, j'ai le cadeau de pouvoir vous écrire. Roger

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Commentaire laissé par Roger AUBERT le

On ne peut donner que ce que l'on a et qu'on a reçu de Dieu, les talents à développer. Or, sans Dieu, nous ne pouvons rien faire. Il y a 2 dimensions: l'horizontale ou action de l'homme de bien et la verticale qui est l'action de Dieu par la prière, les souffrances offertes. DONC, il faut prier comme si l'action était inutile et AGIR comme si la prière était insuffisante. le mot AMEN signifie que tout ce qu'on vient de dire, c'est Dieu qui va le réaliser.... mais pas sans nous, car il veut que nous méritions. Nous combattons, mais c'est Dieu qui donne la victoire... "Des oeuvres vous en ferez même de plus grandes" car nous pouvons ainsi sauver des âmes en complétant dans notre corps par exemple ce qui manque aux souffrances du Christ.
Conclusion: Ne négligeons pas le moins du monde la prière: c'est par le pardon qu'on s'aperçoit que les choses s'arrangent. "Des âmes brilleront comme des étoiles durant toute l'éternité pour avoir simplement prié". "Une louange répare mille blasphèmes" mais c'est peu par rapport à la montagne d'iniquité. Il a fallu rappeler aux auteurs du catéchisme de l'Eglise catholique de rajouter le chapitre manquant. Ils avaient oublié le plus important: celui concernant la prière... Vous rendez-vous compte...
Tiens, je vais vous dire un benedicite dit un jour par Jésus. Barthélemy avait préparé le repas...
"Père, nous te remercions pour ce repas que tu mets devant nous. Nous te remercions pour l'amour avec lequel tu crées ce que nous mangeons et ce que nous buvons. Que ton amour grandisse en ceux qui vont prendre cette nourriture, de même que leur reconnaissance et leur acceptation de ton amour dans ce repas que tu leur donnes. Père, la nourriture que tu donnes aux hommes, c'est la nourriture de l'amour, la nourriture qui est bonté, la nourriture qui remplira nos âmes pour l'éternité".
Extrait de "A travers les yeux de Jésus" un des 3 volumes (...) révélé à Alan Ames qui j'ai entendu témoigner à Domrémy. C'est encore mieux que Maria Valtorta (certes non) mais différent en ce sens que les épisodes ne sont pas dans l'Evangile, mais s'insèrent très bien dans tous les contextes, les complètent, les cimentent sans laisser de vides... Que de leçons... comment il éduque les apôtres bien imparfaits... comment les événements s'agencent incognito, providentiellement, semblant fortuit pour préparer la leçon dans tous les contextes possibles... Quand on voit comme c'est dense, on danse ... de joie.

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