Transhumanisme : la fin de la Femme ?


Commentaires (2)

Catégorie : Vie, Famille & Mariage

Nombre de consultations : 663

Le XXème siècle a bouleversé la famille, la contraception moderne a permis de se défaire des lois biologiques et libérer les choix de construction de la vie familiale. Les techniques de fécondation ont également créé de nouvelles façons de concevoir des enfants. Le XXIème siècle pourrait être celui de nouvelles avancées dans les processus de fécondation, l’ectogenèse, c’est-à-dire la fécondation hors du ventre de la mère. L’ectogenèse, une technique de fécondation dont la porte fut entrouverte avec la fécondation in vitro, ouvrant à l’être humain de nouvelles perspectives sociétales. Périodiquement l’humanité en se cherchant, se réinvente, se déconstruit et produit un monde de plus en plus artificiel, déshumanisant, déconnecté du réel.

Un article de Info Chrétienne écrit par Eric Lemaitre, socio économiste chargé de cours en économie à l’Ecole Supérieure d’Ingénieurs de Reims et Coordinateur du Courant pour une Ecologie Humaine.

L’utopie est en marche, bientôt un utérus artificiel ?

« La distinction progressive entre sexualité et natalité ».

Aldous Huxley auteur du livre ‘Le meilleur des mondes’ écrivait dans la seconde préface de son livre rédigé en 1932 :

« À tout bien considérer il semble que l’Utopie soit plus proche de nous que quiconque ne l’eût pu imaginer, il y a seulement quinze ans. À cette époque je l’avais lancée à six cents ans dans l’avenir. Aujourd’hui il semble pratiquement possible que cette horreur puisse s’être abattue sur nous dans un délai d’un siècle ».

Dans ‘Le meilleur des mondes’, Aldous Huxley imaginait déjà l’ectogenèse , que nous appelons dans la modernité l’utérus artificiel c’est-à-dire un processus de gestation en dehors du corps humain c’est-à-dire faire des enfants sans grossesse, sans accouchement. Or selon Henri Atlan médecin biologiste, philosophe et écrivain français, pionnier des théories de la complexité, les avancées biotechnologiques laissent raisonnablement présager que l’utérus artificiel pourrait voir le jour dans un très proche avenir. Selon le biologiste l’évolution de notre époque, en matière de reproduction du genre humain, est caractérisée par « la distinction progressive entre sexualité et natalité ». Ainsi après la fécondation in vitro, voici l’ectogenèse, c’est-à-dire l’utérus artificiel .

Corroborant notre propos, voici ce que déclare Henri Atlan dans un article publié dans le monde en avril 2005 :

« Certains disent d’ici 10 à 20 ans. Je pense que cela prendra encore 50 ans, ou plus. Mais la mise au point de l’utérus artificiel semble inéluctable. Cette technique, appelée ectogenèse, développée au départ pour des raisons thérapeutiques dans le cadre des traitements de la stérilité, des avortements à répétition ou de la protection des grands prématurés, permettra de développer une nouvelle forme de procréation. Extérieure à la femme. Artificielle.
Ce sera une nouvelle date historique dans l’histoire du corps humain. Un intense débat de société l’accompagnera, sans aucun doute. Nous entrerons dans une problématique qui, à mon sens, rappellera celle de la contraception, ce qui pourra sembler paradoxal, puisqu’il s’agira d’une nouvelle façon d’enfanter. Les femmes auront la liberté de faire des enfants sans grossesse, sans accouchement.
Personne n’est dupe, beaucoup de femmes choisiront d’enfanter de cette manière. Il sera aussi difficile d’empêcher la popularisation de l’ectogenèse, qu’il l’a été d’interdire les méthodes de contraception et l’avortement. L’argument irréfutable sera celui de la libre disposition par chaque femme de son corps. Beaucoup d’entre elles se diront : pourquoi ne pas éviter les risques, les déformations et les désagréments associés à l’enfantement. La fonction maternelle telle que nous la connaissons depuis l’origine de l’espèce humaine, va changer de nature.
C’est l’aboutissement d’une volonté à la fois médicale, thérapeutique et philosophique, de se détacher de certains impératifs biologiques, et d’en éviter les dangers. La séparation entre procréation et sexualité, déjà largement commencée au XXe siècle, ne fait que s’accentuer ».

Une telle avancée relative à la procréation de l’enfant dans un « utérus » assurant les multiples fonctions d’un utérus humain ne peut nous laisser indifférents d’un point de vue éthique, moral, et spirituel.

Sur le plan éthique, la dignité humaine doit être au cœur même de toute réflexion, l’argument de l’aide à la naissance en ayant recours à l’ectogenèse, pose aussi le problème de la relation au corps humain, l’être humain évoluant dans un utérus artificiel est ici réduit à une matière connectée à une autre matière, c’est réduire le fœtus humain à la dimension de l’objet manipulable.

Sur le plan moral, l’ectogenèse pose le problème de la trajectoire d’un individu. Devrions-nous changer la trajectoire génétique et donc l’évolution de l’enfant et son rapport au vivant. N’est-ce pas là une façon d’apprendre à l’enfant, d’être lui-même déconnecté du monde des êtres vivants en lui apprenant dès sa gestation, l’apprentissage de la société cyborg. Sur un plan moral c’est toute la construction psychique de l’enfant qui est posée, né hors du ventre de la mère mais enfanté par la machine qui a été en quelque sorte sa matrice nourricière, qui lui a offert sa protection. L’ectogenèse pourrait être demain une fabrique de barbares, parce que cet enfant n’a pas appris ce qu’est être humain.

Sur le plan spirituel, il nous semble nous chrétiens, que Dieu dans son immense sagesse a pris soin d’offrir à l’enfant l’environnement du ventre d’une maman, Jésus lui-même a été conçu dans le ventre de sa mère (Luc 2:7) . Mais tout ce monde technicien qui nie le rapport à la transcendance, se développe de nos jours, se dessine en parallèle avec l’affaissement de la culture, le délitement des discours philosophiques ou religieux, qui racontaient à l’Homme ses origines, son passé, sa filiation à une histoire, qui lui relataient qui il est, cette culture lui donnait du sens. Mais d’un coup d’un seul la science vient saccager le rapport au spirituel, l’homme est issu d’une machine, débarrassé de toute antécédence.

Lire la suite sur Info Chrétienne.

Notez cet article :
(1 note reçue)
1/1012345678910

Cet article m'inspire...


de la joie
0


du courage
0


de la tristesse
2


de la peur
3


de la colère
0

Commenter Imprimer

Commentaires des internautes

Remarque : Les commentaires ci-dessous n'engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement l'opinion de l'auteur de ce blog.

Partagez votre opinion

Commentaire laissé par Peyo brebis le

Fichtre, il va falloir en inventer des machines pour remplacer une maman qui n’existe plus.

Une machine à bercer, à chatonner, à caresser, à soigner, à vêtir, à nourrir, à consoler, … bref une machine à aimer.

Je vois déjà les industriels capitalistes se frotter les mains et les banquiers usuriers estimer leurs bénéfices.

Les arbres généalogiques porteront-ils des utérus artificiels ? La fête des mères sera-t-elle remplacée par la fête des utérus artificiels ? Pour visiter sa grand-mère, visitera-t-on l'utérus artificiel qui a mis au monde son père ou sa mère ?

La vie est une création de Dieu. La vie est donc devenue une obsession pour l'homme athée, qui se veut dieu. Il veut la maîtriser totalement, pour avoir l’illusion de pouvoir se passer de Dieu.

L'Univers est aussi création de Dieu. Le rêve de l'homme athée est de créer un Univers de plus en plus artificiel, de plus en plus éloigné de Dieu.

Le rêve de l'homme athée est un cauchemar pour les autres êtres humains.

Ce commentaire vous a-t-il été utile ? (1 internaute sur 1 a trouvé ce commentaire utile)

Répondre

Réponses apportées à ce commentaire :

Commentaire laissé par Anne-Françoise le 20/12/2023 à 12:15

Pour compléter votre réponse je dirais aussi que l'enfant qui n'a pas une gestation dans l'utérus maternelle n'aura donc pas les la voix de sa mère, les caresses et les ressentsi qu'ont un fœtus la voix de la mer, les caresses sur le ventre, et même jusqu'à tout ce qu'il peut entendre à travers la paroi abdominale à travers l'utérus tout cela il ne le connaîtra pas car on ne fait, comment un fœtus pour a-t-il ressentir dans un instrument artificiel ce que sa propre mère a ressenti elle-même avant lui? Nous sommes nous déjà posé cette question. D'interrogation que nous-mêmes qui avons grandi et évoluer dans l'utérus de notre maman, peut-être bien sûr que nous ne nous en souvenons pas mais pourtant je pense qu'il y a une certaine résilience inconsciente qu'un enfant dans un utérus artificiel n'aura pas et ici j'insiste sur le mot artificiel (car on dit intelligence artificielle mais on ne dit pas images artificielle par exemple,: on dit une réalité augmentée or c'est tout sauf une réalité quand au terme augmenté il n'a pas ici de raison d'être) et puis de toute façon je me demande aussi comment réagirontces enfants lorsqu'ils auront atteint l'âge de raison ?
Certes il y a des cas désespérés de fausses couches ou de descentes d'organes
Je ne vois nulle part ici la problématique de la gestation pour autrui c'est-à-dire les mères porteuses car c'est aussi un très grand drame d'avoir une femme qui attend un enfant et puis qui contre une certaine somme-qu'elle honte un end'fqnr ne se vend pas- aura un attachement indéfectible et aura vraiment beaucoup de mal à se séparer de ce petit être qui a grandi dans son ventre alors imaginer les problèmes récurrents qui se sont d'ailleurs déjà produits: la mère biologique refuse parfois de rendre cet enfant à laquelle forcément elle s'est attachée durant 9 mois et donc à ce moment-là il peut y avoir une confrontation d'une tristesse absolue puisque la maman qui n'en est pas tout à fait une ou alors par procuration veut récupérer cet enfant porté par une autre et qui risque donc d'avoir aussi l'ADN de la mère porteuse... alors que pensez-vous de tout cela et quel est votre avis puisque dans un avenir pas très lointain il y aura de plus en plus de mamans qui voudront
requérir à cette méthode.
Je sais ce, qu'est une douleur de mise au monde, il y a bien sûr des cas extrêmes, des stérilité.
Personne ne sait se mettre à la place de ces mamans et certainement pas moi....
Mais ne va t on pas de pair avec l'hosexualite où les "couples" auront recours à cette méthode ?
Tout pose question en effet.
Il y a, une des escalade de la dignité humaine proprement dite.

Ce commentaire vous a-t-il été utile ?

Ecrire un commentaire

Veuillez utiliser le formulaire suivant pour nous soumettre votre commentaire.

Veuillez noter que pour éviter tout abus, votre adresse IP sera enregistrée lors de la validation de ce formulaire. Nous la conserverons pendant maximum 12 mois.

 Champs obligatoires

Votre adresse e-mail ne sera pas visible sur le site et ne servira pas à vous envoyer de publicité. Elle sert uniquement à vous prévenir en cas de réponse. Votre adresse e-mail restera confidentielle.
@

Souhaitez-vous être tenu informé des réponses apportées à votre commentaire ?

Veuillez résoudre le calcul suivant : 7 + 4 = ?
Vous pouvez vous aider de la calculatrice ci-contre.

Recommander cet article

Le formulaire ci-dessous vous permet de recommander l'article Transhumanisme : la fin de la Femme ?.

 Champs obligatoires

@
@
Veuillez résoudre le calcul suivant : 7 + 4 = ?
Vous pouvez vous aider de la calculatrice ci-contre.

Articles similaires

Invoquons des fruits de sagesse pour ceux qui ont des responsabilités politiques afin qu’ils respectent toujours la dignité humaine

le

522 lectures 0 commentaire

Message Urbi et Orbi du pape François, ce jour à Saint-Pierre de Rome :

« Nous chrétiens, nous croyons et nous savons que la résurrection du Christ est la véritable espérance du monde, celle qui ne déçoit pas. C'est la force du grain de blé, celle de l'amour qui s'abaisse et qui se donne jusqu'au bout, et qui renouvelle vraiment le monde. Cette force porte du fruit aussi aujourd'hui dans les sillons de notre histoire, marquée de tant d'injustices et de violences. »

Lire la suite

« Un Dissident » : un roman qui aborde l’immense défi du transhumanisme et de l’homme augmenté

le

719 lectures 0 commentaire

Dans « Un Dissident », paru aux éditions Albin Michel, on entend des questions redoutables : comment certaines entreprises organisent-elles une économie transhumaniste sans nous demander notre avis ? Comment résister à ce mouvement qui semble inéluctable ? Comment rester connecté au réel ? La technologie peut-elle nous apporter le bonheur ? Où et comment peut-il y avoir un risque totalitaire ?

Un roman oui, mais un roman pas comme les autres ! L'abbé de Chaillé reçoit François-Régis de Guenyveau, un tout jeune auteur qui aborde d'une façon originale l'immense défi du transhumanisme et de l'homme augmenté.

Lire la suite

Le meilleur des mondes, c’est maintenant ?

le

944 lectures 1 commentaire

L’humanité en abandonnant la foi comme fondement de la société a du même coup abandonné toute conscience ontologique. On ne part plus de l’invisible qui sous-tend le monde pour en tirer une manière d’exister ou un principe de vie mais on se contente de vivre une existence tendue vers l’efficacité et la rentabilisation de l’être au service de la communauté dirigée par l’impératif économique. Impératif froid et brutal qu’un certain Jésus appela autrefois Mammon. Choisir entre Dieu et Mammon, c’est aujourd’hui choisir entre deux approches différentes du monde, l’un ou la vie vaut en tant que vie, imparfaite mais tendue vers une verticalité infinie et l’autre où l’on supporte de moins en moins l’imperfection au sein d’un univers purement horizontal.

Lire la suite