Photo : Le pape François à côté d'une statue de Martin Luther placée dans la salle Paul VI du Vatican. Octobre 2016
Traduction : Pierre et les Loups
Ross Douthat du New York Times admet avoir utilisé le terme "schisme" il y a longtemps, comme une possibilité théorique — qu'il considère aujourd'hui (à juste titre) comme peu probable [pour l'Église en Amérique]. Mais à présent, le Pape François parle calmement de la perspective d'un schisme et dit même que cela ne l'effraie pas — ce qui est effrayant en soi.
Comment en sommes-nous arrivés si loin, si vite ? Comment en sommes-nous parvenus au point où le journal le plus prestigieux du pays (le New York Times) avance l'idée selon laquelle les catholiques américains pourraient se séparer de l'Église universelle, et que le Pape considère cette éventualité comme une probabilité sérieuse ?
Les critiques américains du Pape ont-ils menacé de rompre avec Rome ? Jamais ! Bien au contraire, les critiques les plus éminents de ce pontificat insistent sur le fait qu'ils font tout ce qui est en leur pouvoir pour préserver l'unité de l'Église universelle, pour maintenir leur fidélité à « tous ceux qui détiennent et enseignent la foi catholique qui nous vient des apôtres. » Le cardinal Raymond Burke, souvent cité comme chef d'une faction rebelle, s'est en fait engagé de façon répétée et catégorique à rester fidèle au pontife romain. On ne saurait provoquer un schisme en défendant la doctrine officielle de l'Église.
(Ce qui peut, par contre, provoquer un schisme est le fait pour des évêques d'organiser une réunion dans le but de tenter de modifier les enseignements de l'Église universelle, en ignorant les avertissements du Saint-Siège appelant à abandonner ce projet, source de divisions — comme le font en ce moment les dirigeants de la Conférence des évêques allemands. Pourtant, lorsque le New York Times parle d'un danger de schisme, la menace proviendrait [selon eux] de « certains conservateurs — en particulier aux États-Unis, » plutôt que des "progressistes" turbulants allemands.)
Je pose donc à nouveau la question : Comment en est-on arrivé à discuter d'une prétendue menace de schisme américain ? Et si vous suivez les conversations en cours sur les sites Internet catholiques, vous connaissez la réponse. La question a été soulevée — et promue, répétée et présentée comme une menace imminente — par les défenseurs [progressistes] les plus actifs et les plus agressifs du pape.
Ce qui soulève une autre question : Pourquoi ces [catholiques progressistes] sont-ils si désireux de parler de rupture avec le Pape ? Et encore une fois, je pense connaître la réponse.
Pourquoi le Président Lincoln a-t-il ordonné aux forces confédérées de bombarder Fort Sumter (cf. Guerre de Sécession) ? Parce qu'il savait que la guerre était imminente et qu'il souhaitait que la première offensive vienne des États du Sud. De façon similaire, les catholiques les plus "progressistes" reconnaissent qu'ils ne peuvent pas manigancer les changements radicaux qu'ils souhaitent sans provoquer au préalable une scission dans l'Église. Ainsi, ils veulent que les catholiques "orthodoxes" soient les premiers à se séparer [de Rome], leur laissant ensuite le champ libre pour mettre en œuvre leur propre agenda révolutionnaire.
Permettez-moi donc de conclure par un pressant appel à mes frères et soeurs catholiques, et plus particulièrement à mes amis les plus enthousiastes sur Internet. Ne mordez pas à l'hameçon. Nous ne voulons pas d'un schisme. Nous voulons — et œuvrons et prions pour — la préservation de l'unité catholique, une unité qui nous maintient en pleine communion non seulement avec l'Évêque de Rome et avec nos concitoyens catholiques du monde entier, mais également avec tous les fidèles catholiques des générations qui nous ont précédées. C'est notre Église : l'Église des apôtres et des saints et des martyrs, l'Église des pauvres pécheurs que nous sommes. Nous ne partons pas. Sûrement pas ; nous restons !
Publié sur le site de LifeSiteNews avec la permission de CatholicCulture.org.
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Source : leforumcatholique.org
National Catholic Register nous informe que les évêques allemands se pressent d'appliquer leur programme mis en évidence en Mars de cette année. Ils ont décidé de créer une assemblée synodale qui pourra contraindre l'Église allemande à appliquer les réformes qu'ils ont décidé de mettre en œuvre. A savoir :
- traiter le problème des abus sexuels avec la remise en cause du célibat [des prêtres]
- l'autorité et la séparation des pouvoirs
- l'enseignement de l'Eglise sur la moralité sexuelle (LGBT)
- le mode de vie sacerdotal
- la réduction du pouvoir clérical conjointement au dévellopement du rôle des femmes au service des offices ecclésiastiques
L'Eglise catholique se délite donc et si les mesures sont adoptées bientôt (durant cet automne) on ne pourra que constater de facto la rebellion de l'Église allemande devant l'Eglise instituée par le Christ. Il s'agit ni plus ni moins d'une prise de pouvoir puisque les évêques auront une voie minoritaire dans cette assemblée. C'est bien nier l'Institution divine.
(...)
En juin, le Pape François a adressé une lettre à l'ensemble de l'Église en Allemagne, mettant en garde les évêques contre les « plans et mécanismes » qui pourraient se révéler « tout sauf utiles pour un chemin commun » pour l'Église. Le Pape a déclaré que toute "voie synodale" devrait faire l'objet d'une réflexion approfondie.
« Ce que cela signifie concrètement et comment cela se développe devra certainement être examiné de manière encore plus approfondie. », a écrit le Pape, rappelant aux Allemands que la synodalité « consiste à sortir ensemble avec toute l'Église sous la lumière du Saint-Esprit ».
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En dépit de l'appel du Pape à une réflexion plus approfondie sur les mécanismes synodaux et un accent mis sur l'évangélisation fidèle, des responsables de la conférence des évêques allemands ont confié à la CNA (Catholic News Agency) que la conférence en était à la phase finale de la rédaction du document constitutif.
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Alors que la réunion amazonienne est destinée à traiter un éventail de questions pastorales concernant la région, y compris des préoccupations environnementales, une grande attention a été accordée à la proposition d'autoriser une exception limitée au célibat sacerdotal dans la région en ordonnant des soi-disant viri probati, ou laïcs mariés, réputés avoir fait leurs preuves.
Le Pape François a insisté sur le fait que l'ordination des hommes mariés ne devrait pas être au centre de la réunion amazonienne. Mais un évêque allemand, Mgr Franz-Josef Bode, vice-président de la conférence des évêques allemands, a déclaré dans un entretien en 2018 que si l'ordination sacerdotale d'hommes mariés est autorisée pour les régions éloignées, les évêques allemands demanderont la même autorisation.
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Le pape François a demandé aux évêques allemands de procéder en communion avec l'Église universelle. Les statuts de l'Assemblée synodale indiquent clairement que les évêques ont l'intention d'adopter des résolutions contraignantes sur des questions touchant à l'enseignement universel de l'Église.
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