Pourquoi le Bon Larron n'est-il pas allé au Purgatoire ?


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Catégorie : Encouragements spirituels

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Le Purgatoire est un « lieu » de souffrance et de purification des âmes sauvées par le Christ, préalable à leur entrée glorieuse au Ciel « où rien de souillé ne peut pénétrer » (Ap 21. 27). Le pardon des péchés nous rétablit en amitié avec Dieu, mais en dépit de ce pardon, nous demeurons pécheurs dans tout notre être (et donc, en révolte contre Dieu) ; le Purgatoire a pour fonction par conséquent d'achever notre transformation intérieure, notre sanctification, de manière à nous ajuster à la vie du Ciel où plus aucun mal ne se commettra.

Source : http://www.totus-tuus.fr/

Dans cette perspective, il apparaît que l'âme sauvée qui aura commis dans sa vie terrestre de nombreux péchés aura à souffrir de grands tourments, tandis que celle au contraire qui se sera efforcée au mieux de parvenir à la sainteté intérieure par la prière, la pénitence, les oeuvres de justice et de charité, aura à en souffrir de moindres. Cela, la raison peut le comprendre : plus je pèche, et plus le mal s'enracine en moi ; plus il sera difficile, long, et pénible de le déloger. A contrario, plus je lutte ici-bas contre mes penchants mauvais, plus j'accoutume mon âme à la vertu ; et plus il me sera facile de me laisser envahir par la Sainteté de Dieu – vers laquelle j'aurais tendu toute ma vie –, lorsque celle-ci se manifestera au dernier jour.

Mais voilà que [certains catholiques nous font] cette observation très judicieuse : «  La Miséricorde de Dieu est vraiment TRES TRES grande. Il y a des gens qui ont loupé leur vie et qui ont fait beaucoup de mal et qui, pourtant, sont allés droit au ciel sans passer par le Purgatoire. Un illustre exemple : le bon larron (…). La Miséricorde de Dieu est quelque chose de vraiment insondable qui dépasse notre entendement.  »

(...)

Il est clair, si l'on en croit l'Ecriture, que le Bon Larron n'est pas allé au Purgatoire. Dans l'Evangile de Luc, Jésus lui déclare en effet : « Amen, je te le dis : aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » (Lc 23. 43). « Aujourd'hui », dit Jésus…

Le Bon Larron n'est pourtant pas un homme très recommandable. Nous ne savons pas grand-chose sur lui, si ce n'est que l'Evangéliste l'appelle « malfaiteur » (le terme « bon larron » n'est pas biblique), qu'il est condamné à mort avec Jésus, et qu'il considère avoir mérité cette condamnation : « Pour nous, dit-il au « mauvais larron », c'est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons » (Lc 23. 41).

Qui étaient-ils [ces deux larrons ?] Des « droits communs » ? des politiques ? D'ordinaires brigands opérant sur la route de Jéricho à Jérusalem, ou des zélotes, agresseurs des soldats d'occupation… ? ou les deux à la fois ? Des durs comme Barrabas ? Entrés dans la résistance ? Qu'importe ! Au langage injurieux du révolté qui apostrophe Jésus, on saisit qu'ils ne sont pas des enfants de choeur » (Mgr Guy Gaucher).

Nous voilà donc en présence d'un brigand, criminel de surcroît, directement envoyé par Jésus au Paradis, sans passer par la case « Purgatoire » ! Mince alors ! Tout « mon » édifice s'écroulerait-il comme château de cartes ?

Cet épisode du Bon Larron m'inspire plusieurs réflexions que je souhaiterais vous partager.

La première – celle qui m'est venue spontanément à l'esprit – est que le Bon Larron est sauvé… alors qu'il est cloué sur une Croix. Lorsqu'il rencontre Jésus, il est dans les affres de l'agonie ; il subit une peine pénale – la plus lourde : la peine capitale ; et la plus infamante et atroce qui soit : le crucifiement.

Deuxième réflexion – chose admirable et étonnante : le Bon Larron ne se révolte pas contre cette peine. Il estime l'avoir méritée : « Pour nous, c'est juste, dit-il : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. » (Lc 23. 41). Bien sûr, rien ne dit que c'est pour cela que Jésus l'accueille directement au Paradis (nous allons voir qu'il n'en est rien), mais il convient, je crois, de ne pas oublier cet arrière-fond de souffrance et de justice lorsque l'on médite sur la figure du Bon Larron.

Revenons donc sur ces deux éléments de réflexion :

1. Le Bon Larron subit une peine

Le Bon Larron a vécu sa vie terrestre comme un brigand. Il l'a finit sur une Croix, crucifié aux côtés de Jésus. On peut donc considérer qu'il « paye » par sa souffrance le prix de son péché. On se souvient de la parole de Jésus dans le Sermon sur la Montagne : « Hâte-toi de t'accorder avec ton adversaire tant que tu es encore avec lui sur le chemin, de peur que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu'on ne te jette en prison. Amen, je te le dis, tu n'en sortiras pas avant d'avoir payé jusqu'au dernier sou » (Mt 5. 25-26). Jésus évoque dans ce passage un prix à payer pour le péché (ici : le désaccord avec un « adversaire » – qui s'avère être en l'espèce un « créancier » à qui une dette est due). Non qu'il y ait dans l'esprit de Jésus une quelconque peine à subir pour satisfaire extérieurement à une justice commutative ou vindicative (« oeil pour oeil, dent pour dent ! ») ; ou qu'il y ait un prix à payer pour la seule raison qu'il faille payer (« Un vol = 10 coups de fouets ! ») ; mais parce que le péché a provoqué un désordre, une injustice (quelqu'un a été lésé) ; et que cette injustice doit être réparée (il convient de lui rendre son dû). Elle ne peut pas perdurer car elle a bouleversé l'ordre de l'amour (le « créancier » se révèle être dans l'Evangile un frère que j'ai blessé par ma faute, et qui a quelque chose à me reprocher). Ce bouleversement appelle une « re-création », une « restauration », non pas tant de l'ordre ancien – qui restera à jamais marqué par la faute passée (le pardon n'est pas l'oubli, et tout péché n'est pas réparable) – que de celui qui a provoqué le désordre, et d'abord à l'intérieur de lui-même…

« Quoi qu'on en dise, il y a une dette à payer, mais loin d'être contre l'amour, cette exigence provient de l'amour même. Ce qui répare un amour et réconcilie ceux qui ont rompu, c'est de pleurer ensemble sur le mal qui a été fait, ce sont les larmes versées sur cette rupture » (P. Bernard Bro).

La dette à payer, les "larmes" de pénitence, c'est ce que l'Eglise appelle la « peine temporelle du péché ». La satisfaction de cette peine, nous dit le Catéchisme de l'Eglise catholique, « peut consister dans la prière, une offrande, dans les oeuvres de miséricorde, le service du prochain, dans des privations volontaires, des sacrifices, et surtout dans l'acceptation patiente de la Croix que nous pouvons porter. De telles pénitences aident à nous configurer au Christ qui, seul, a expié pour nos péchés une fois pour toutes. Elles nous permettent de devenir les cohéritiers du Christ ressuscité, puisque nous souffrons avec lui (Rm 8. 17) » (§ 1460).

L'enseignement que nous pouvons tirer de l'expérience du Bon Larron est que nos souffrances vécues ici-bas peuvent nous purifier intérieurement, et acquitter la « peine temporelle du péché », nous épargnant ainsi un très long purgatoire où sont purgées les peines non accomplies sur la terre… Comme l'écrivait Saint Augustin dans « La Cité de Dieu » (21.13) : « les uns souffrent les peines temporelles en cette vie seulement, d'autres après la mort, d'autres et durant et après cette vie. » Il est donc des personnes très éprouvées et traversant de grandes souffrances dont on peut dire, en quelque sorte, qu'elles font leur Purgatoire sur la terre… Tel fut sans doute le cas du Bon Larron.

La souffrance vécue ici-bas n'est certes pas la garantie absolue de notre parfaite purification, car on peut tout aussi bien se révolter contre notre souffrance, et s'enfermer dans un refus obstiné du réel (de notre condition de créature, ou de l'existence et des conséquences du péché) : c'est là l'expérience du Mauvais Larron – et c'est évidemment l'enfer pour qui le vit… Mais en contemplant le Bon Larron, nous sommes invités à voir dans la souffrance et les épreuves de toutes sortes une grâce à accueillir, en ce qu'elles nous font sentir notre condition de créature, et saisir combien le mal est mal et fait mal : c'est alors que notre coeur peut comprendre que son seul Bonheur est en Dieu ; que son seul Bien est Dieu lui-même.

Cela dit, le Seigneur, dans sa grande Miséricorde, nous offre d'autres moyens (dont certains évoqués plus haut) de « travailler » à notre Salut et de satisfaire la peine temporelle du péché. Parmi ces moyens, il y a le don merveilleux de l'Indulgence que Dieu a confié à son Eglise en vertu du pouvoir qui lui a été accordé de lier et de délier. « L'Indulgence est la rémission devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est déjà effacée » (cf. Paul VI, Indulgentiarum doctrina, 1) Par l'indulgence, l'Eglise « intervient en faveur d'un chrétien, et lui ouvre le trésor des mérites du Christ et des saints pour obtenir du Père des miséricordes la remise des peines temporelles dues pour ses péchés. » (cf. Paul VI, loc. cit, 5) Le chrétien "indulgencié" est donc libéré de la perspective du Purgatoire ! Notons que les indulgences sont toujours données sous conditions : confession et communion, prière aux intentions du Pape et tel acte de charité. Pourquoi ? Parce que « l'Eglise ne veut pas seulement venir en aide [au] chrétien, mais aussi l'inciter à des oeuvres de piété, de pénitence et de charité » (cf. Paul VI, loc. cit, 8).

Il est donc possible de recevoir aujourd'hui la même grâce que celle qui fut accordée par Jésus au Bon Larron – l'accès direct au Paradis – sans avoir rien d'autre à souffrir que les quelques petites exigences que l'Eglise nous impose. Si nous ne pouvons pas faire l'économie ici-bas du mystère de la Croix, le redoutable Purgatoire, lui, est évitable – ce qui est quand même une très bonne nouvelle ! un don ineffable de la grâce divine. Il suppose toutefois un choix radical en faveur de la sainteté et du Paradis. Ne repoussons pas ce choix au moment de notre mort, en nous disant « qu'après tout, le Bon Larron, lui, s'est décidé le jour de sa mort. J'en ferai donc autant ! » Ce serait là un très mauvais calcul… N'oublions pas que le Seigneur nous a averti qu'il reviendrait à l'improviste, comme un voleur. Et que c'est à l'heure où nous n'y penserons pas que nous paraîtrons face à lui… Alors prenons notre existence au sérieux ; pesons bien le poids de nos actes de chaque jour qui façonnent notre éternité ; et choisissons dès maintenant la vie, la vraie vie, la vie éternelle avec Dieu, la vie en plénitude promise par Jésus.

2. Le Bon Larron estime sa peine juste

… et c'est bien là sans doute le plus important. Il ne cherche pas à se défendre ou à justifier ses actes. Il en confesse le caractère mauvais ; il en assume la responsabilité et toutes les conséquences. « Pour nous, c'est juste ; après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons »… Il se voit dans la vérité de son être pécheur. Il est pauvre et désarmé.

Le contraste avec son « camarade » est saisissant : le mauvais larron, lui, ne sait qu'injurier. En se tournant vers Jésus, il se met à le railler : « N'es-tu pas le Messie ! Sauve-toi toi-même, et nous avec ! » (Lc 23. 39) Nul repentir dans ses paroles, mais un enfermement : il réclame d'être « sauvé » de la Croix ! Qu'il ait fait le mal, et que ce mal l'ait conduit là où il est, il n'en a cure ; son seul regret, semble-t-il, est d'avoir été « pris » par la soldatesque romaine, et de subir, lamentablement pendu à une Croix, les conséquences de ses actes. En insultant Jésus, il trahit son aveuglement : il ne sait plus discerner où est le bien et le mal ; où est la justice et l'injustice. Et cela le conduit à se révolter contre la justice même dont il est l'objet, et dont il rejette le verdict implacable.

Le Bon Larron, lui, ne se révolte pas contre la justice – en dépit de sa grande rigueur ; mais contre l'injustice. En voyant les tourments subis par Jésus, son coeur se soulève. Son attitude révèle une grande lucidité : il appelle mal ce qui est mal, et bien ce qui est bien ; il reconnaît juste ce qui est juste, et injuste ce qui est injuste. Il se met alors à faire de vifs reproches à son compagnon : « Tu n'as donc aucune crainte de Dieu ! Tu es pourtant un condamné toi aussi ! Et puis, pour nous, c'est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n'a rien fait de mal » (Lc 23. 41). Il reconnaît en Jésus le Juste et l'Innocent ; c'est pourquoi il croit en sa messianité. Parce qu'au fond de son coeur, il sait que l'Amour ne peut mentir ; que l'Innocence ne peut tromper. Si Jésus, le Juste et l'Innocent, affirme qu'il est le Messie, c'est qu'il l'est. Le Bon Larron peut alors se tourner vers lui pour lui demander, dans un acte d'humilité bouleversant : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne »…

Ce qui sauve le Bon Larron, en définitive, c'est sa pauvreté et son humilité. Il ne revendique rien pour lui-même, il ne se reconnaît aucun droit. Il ne demande pas à être sauvé d'un supplice qu'il reconnaît mérité. Mais il demande au Seigneur de se souvenir de lui, le jour où il viendra établir son Règne de Justice. Il manifeste ainsi son aspiration à vivre de la Justice de Dieu ; il la désire, il l'espère. Il reconnaît que sa vie a été une impasse, un échec. Mais l'échec apparent du Messie crucifié mourrant à ses côtés lui donne d'entrevoir aussi Sa victoire et Sa Royauté absolue ; un au-delà du mal et du péché où la justice et l'amour seront victorieux. Il ose alors demander à Jésus de se souvenir de lui le Jour où il viendra inaugurer son règne ; et confesse ainsi son désir d'être associé à cette Victoire sur le mal et le péché qui l'ont crucifié sur cette terre.

Cette demande lui vaudra cette réponse magnifique de Jésus, que nous rêvons tous un jour d'entendre de sa bouche : « Amen, je te le déclare : aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le Paradis »…

Le Bon Larron n'a donc pas de Purgatoire à faire pour entrer au ciel, pour la bonne raison qu'il est déjà prêt. Son coeur est disposé à rejeter le mal et à embrasser le bien ; il aime déjà le Royaume et sa Justice. Il n'a plus rien à souffrir : la souffrance et les épreuves endurées sur la terre lui ont donné un coeur de pauvre. Et l'on entend résonner cette parole de Jésus, prononcée au début de son ministère : « Heureux les pauvres de coeur, le Royaume des Cieux est à eux ». Béatitude dont on remarquera qu'à la différence des suivantes – et à l'instar de la dernière –, elle est au présent de l'indicatif. Et l'on peut dérouler ainsi les Béatitudes en songeant au Bon Larron : « Heureux les doux : ils obtiendront la terre promise ! Heureux ceux qui pleurent : il seront consolés ! Heureux ceux qui ont faim et soif de la Justice : ils seront rassasiés ! »… (Mt 5. 1-12).

La finalité du Purgatoire n'est pas de nous faire souffrir. Il est de nous rendre pauvre. De nous rendre aptes à accepter de devoir dépendre en toute chose de Dieu, et de Lui seul. On peut donc avoir commis beaucoup de péchés sur la terre et monter directement au ciel, parce que le péché est un esclavage, et que du coeur de l'esclave peut jaillir un cri de liberté (aussi puissant que l'appel de l'oxygène chez la personne qui se noie au fond de l'eau). Rappelons-nous cette parole de Jésus aux chefs de prêtres et aux Anciens : « les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu » (Mt. 21.31). On peut aussi avoir commis peu de péchés, et se retrouver dans un long et pénible purgatoire, parce que notre vie n'aura pas été donnée à Dieu et à nos frères, et que notre coeur, fait pour le grand large de l'Amour, se sera peu à peu rétréci...

Retenons donc que le Purgatoire (et a fortiori l'enfer) ne sont pas des fatalités. Que Jésus est venu sur la terre non pour nous juger, mais pour nous sauver (on le voit bien avec le Bon Larron). Que tous, nous pouvons espérer entrer dans le Royaume de Dieu, quelque soit notre passé, nos échecs, la gravité de nos fautes. Que nos souffrances ici-bas, intérieures ou physiques, causées par le péché ou inhérentes à notre condition de créature mortelle, peuvent purifier puissamment notre coeur si nous savons les accueillir avec humilité dans notre pauvreté de créature pécheresse ; qu'elles peuvent nous préserver d'un long et pénible purgatoire. Qu'il existe des moyens spirituels de grandir dans l'amour et la pauvreté : la prière personnelle, les sacrements (spécialement l'Eucharistie et la Confession), les Indulgences offertes par l'Eglise, les actes de pénitence (jeûne et privations diverses, méditation sur la Passion de notre Seigneur…), et autres oeuvres de miséricorde et de charité (souvenons-nous que « la charité couvre une multitude de péchés » - 1 P 4. 8) ; et par dessus tout, la confiance en la miséricorde divine, qui (...) est vraiment TRES TRES grande. « C'est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l'Amour » disait Petite Thérèse…

Matthieu BOUCART - totus-tuus.fr

Seigneur Jésus, Roi de miséricorde, nous t'adorons et nous te bénissons.
Nous te prions de poser sur chacun de nous un regard d'amour et de tendresse,
celui-là même que tu posas sur le Bon Larron du haut de la Croix.
Nous avons tant besoin de toi ! Nous te supplions de nous pardonner tous nos péchés,
toutes nos fautes, et d'ouvrir notre coeur à l'Amour, à la Justice et à la Vérité.
Prends pitié de nous qui sommes de pauvres pécheurs,
et souviens-toi de nous quand tu viendras inaugurer ton règne.

Amen.

Saint Bon Larron, prie pour nous !

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Commentaire laissé par Simon le

Merci Francine pour ce partage ! C'est une interprétation intéressante en effet.

Cela me fait penser à cette parole de Jésus, où les "violents" ne doivent pas forcément être considérés avec notre vue humaine :

"Depuis les jours de Jean le Baptiste jusqu’à présent, le royaume des Cieux subit la violence, et des violents cherchent à s’en emparer." (Mt 11: 12)

Jésus nous dit que ce qui est fou pour le monde est sagesse pour Dieu, et inversement. Il peut donc être intéressant de méditer sur ce que veut dire "être violent" pour Dieu et comment parvenir à entrer dans le Royaume en étant "violent" selon Dieu.

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Commentaire laissé par francine le

sermon sur Dismas

du livre de Monseigneur Gaume "Histoire du Bon Larron"

"...Quel est, Dimas, cet étrange mystère ? Quoi ! vous trouvez mal, ce que, une seconde plutôt, vous trouviez bien ; et, dans votre complice, vous condamnez hautement ce que vous vous permettiez vous-même sans scrupule ! Qui vous a mis de pareils sentiments dans le cœur, un pareil langage sur les lèvres ? Que s'est-il passé ? Quel oracle s'est fait entendre ? Quel miracle avez-vous vu ?
Mais voici un autre sujet d'étonnement, plus grand que le premier. Après avoir repris son compagnon, Dimas se retourne vers le personnage inconnu, crucifié à son côté, et Lui dit : «Seigneur, souvenez-Vous de moi, lorsque Vous serez dans Votre royaume». Et Jésus lui dit : «En vérité, Je vous le dis, aujourd'hui, vous serez avec Moi dans le Paradis» (Luc,
XXIII, 42, 43).
Ici, la raison se perd. Quoi ! Dimas, ce personnage inconnu que vous venez d'insulter, vous L'appelez Seigneur, vous Le proclamez Roi, vous Lui demandez une place dans Son royaume ? Et ce crucifié qui va mourir, couvert de plaies et de crachats, abreuvé d'outrages, dépouillé de tout, même de son dernier vêtement, vous la promet pour le jour même ! «Encore un coup, demande saint Léon, quel est ce mystère ? Qui a instruit ce voleur ? Qui lui a donné la foi ? Quel prédicateur lui a parlé ? Et cependant il proclame Seigneur et Roi son compagnon de supplice».
«Ne vous étonnez point, répond Dimas, je continue mon métier de voleur, et Jésus Son office de Rédempteur. J'ai vu, à mes côtés, un opulent personnage, porteur de tous les trésors de la sagesse et de la science de Dieu, et j'ai fait à Son égard ce que, tant de fois dans ma vie, j'ai fait contre d'autres.
L'occasion m'a paru excellente : je L'ai arrêté avant qu'Il prît la fuite ; je L'ai dépouillé et je me suis enrichi de ses dépouilles».
Voilà ce qu'a fait le bon Larron, et les Pères de l'Église n'ont qu'une voix pour le louer de ce nouvel acte de brigandage. «L'heureux voleur, dit saint Ambroise, vit qu'il pouvait faire un riche butin. Il ne perd pas un instant ; il attaque le Seigneur sur la route du ciel ; il L'arrête, et, à la manière des brigands, il Le dévalise» (Serm. v in Dom. III Adv).
Saint Augustin l'en félicite avec effusion. «Il fut bienheureux, ce larron. Oui bienheureux ; il ne s'amuse point à tendre des embûches le long de la voie, mais il arrête Celui qui est la voie elle-même, le Christ. Nouveau genre de brigandage ! en un clin d'œil, il s'empare de la vie, et par la mort il se rend possesseur immortel de sa proie».
Un des plus grands poètes chrétiens, Sedulius, chante ce nouvel exploit avec un enthousiasme plus vrai et mieux justifié que celui des poètes païens, célébrant les gloires des anciens triomphateurs. «Tu n'as pas changé d'état ; un dernier acte de brigandage t'a mis en possession du royaume des cieux». "...
"Histoire du Bon Larron de Monseigneur Gaume"

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