La mort de la femme


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Catégorie : Dignité de l'homme et de la femme

Auteur : Mark Mallett

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Lorsque la liberté de créer devient la liberté de se créer soi-même,
on en arrive nécessairement à nier le Créateur lui-même, et en définitive,
l'homme est lui aussi privé de sa dignité en tant que créature de Dieu,
en tant qu'image de Dieu dans l'essence de son être.
... quand Dieu est nié, la dignité humaine se dissout elle aussi.

— Pape Benoît XVI, discours de Noël à la Curie romaine
21 décembre 2012

Dans le conte [d'Andersen] « Les Habits neufs de l'empereur », deux escrocs arrivent en ville et proposent de confectionner de nouveaux habits pour l'empereur — le tissu dont sont faits ces habits possèdent des propriétés particulières : il rend ceux-ci invisibles pour toute personne incompétente ou stupide. L'empereur engagea ces hommes, mais bien sûr, quand ils aidèrent l'empereur à enfiler son nouvel habit, ils lui cachèrent bien que celui-ci n'existait tout simplement pas. Cependant, personne, à commencer par l'empereur lui-même, ne voulut admettre qu'il ne voyait pas l'habit au risque d'être considéré comme stupide. Ainsi, le peuple entier feignit de voir et d'admirer les nouveaux habits qui n'existaient pas, tandis que l'empereur arpentait les rues complètement nu. Finalement, un petit enfant s'écria : « Mais il ne porte pas d'habits du tout ! » Malgré cela, l'empereur trompé ignora l'enfant et continua son absurde procession.

Ce pourrait n'être qu'un conte humoristique... si cela n'eut été une histoire vraie. De nos jours, des escrocs du politiquement correct ont en effet rendu visite aux empereurs de notre siècle. Séduits par la vaine gloire et le désir de se faire applaudir, ils se sont dépouillés de la loi morale naturelle et se sont revêtus d'absurdes rationalisations telles que « le mariage peut être redéfini », « le "masculin" et le "féminin" sont des constructions sociales », et « les gens peuvent s'identifier à ce qu'il veulent, suivant ce qu'ils pensent être dans leur tête. »

Or en réalité, ces empereurs sont nus comme des vers.

Mais que penser des éducateurs, scientifiques, biologistes, éthiciens et autres politiciens qui font la queue pour acclamer les nouveaux habits de l'empereur ? En reniant leur conscience, en rejetant toute logique et tout bon sens, et en interdisant les discours intelligents, ils se joignent eux aussi à ce défilé d'illusionnistes trompeurs qui devient très vite une véritable mascarade, entassant contradictions sur contradictions.

Cela devient particulièrement évident dans le cas du mouvement féministe qui, ironiquement, est parvenu à détruire le féminisme.

Fausse émancipation

L'idée maîtresse du mouvement féministe, qui s'est épanoui dans les années 1960, est passée de la lutte pour le suffrage et l'égalité politique, financière et culturelle... à la défense de la liberté sexuelle (accès à la contraception) et des droits reproductifs (accès à l'avortement), et à la promotion des groupes marginalisés (par exemple, les droits des homosexuels et des transgenres).

Plusieurs aspects du mouvement féministe sont sans aucun doute bons et nécessaires. Par exemple, lorsque mon épouse commença sa carrière dans le graphisme, elle était beaucoup moins bien payée que ses collègues masculins, à travail identique. C'est tout simplement injuste. De même, les revendications à être traitées avec respect, à accéder au droit de vote et à participer aux institutions publiques sont de nobles causes qui s'enracinent dans la justice et procèdent de la vérité selon laquelle les femmes et les hommes possèdent une égale dignité.

En créant l'être humain homme et femme, Dieu donne une même dignité personnelle à l'homme et à la femme. L'homme est une personne et cela dans la même mesure pour l'homme et pour la femme, car tous les deux sont créés à l'image et à la ressemblance d'un Dieu personnel.

Catéchisme de l'Église catholique, n° 2334

Cette dignité, bien sûr, a été entachée par le péché originel. Ce n'est qu'en se réappropriant l'ordre divin que les hommes et les femmes retrouveront leur vraie dignité. Et c'est là que le féminisme a malheureusement déraillé.

En rejetant les contraintes morales, le mouvement féministe a entraîné à son insu les femmes dans un plus profond état de servitude — une servitude de nature spirituelle. Comme l'écrit saint Paul :

C'est pour que nous soyons libres que le Christ nous a libérés. Alors tenez bon, ne vous mettez pas de nouveau sous le joug de l'esclavage.

Ga 5: 1

« La liberté », déclarait saint Jean-Paul II, « n'est pas la capacité de faire tout ce que nous désirons, chaque fois que nous le voulons. »

La liberté est, plutôt, la capacité de vivre de façon responsable la vérité de notre relation avec Dieu et avec les autres.

— PAPE SAINT JEAN-PAUL II, Discours aux jeunes des États-Unis d'Amérique (Saint-Louis), 1999 ; Vatican.fr

Le « génie féminin », déclarait Jean-Paul II, resplendit dans le monde, non pas à travers une affirmation tragique de l'ego comme ce fut le cas pour Eve, mais précisément s'il est mis au « service de l'amour ».

... Le « génie des femmes » [se retrouve non seulement chez ces] femmes importantes et célèbres, contemporaines ou du passé, mais aussi chez ces femmes ordinaires, qui révèlent tout leur talent féminin quand elles se mettent au service des autres dans leur vie quotidienne ! Car en se donnant aux autres dans la vie de tous les jours, la femme réalise sa vocation la plus profonde. Peut-être plus encore que l'homme, la femme reconnaît la personne, parce qu'elle voit les personnes avec son cœur. Elle les voit indépendamment des différents systèmes idéologiques ou politiques. Elle voit les autres avec leur grandeur et leurs limites ; elle cherche à aller à leur rencontre et à leur venir en aide. De cette manière, le dessein fondamental du Créateur prend chair dans l'histoire de l'humanité ; apparaît alors sans cesse, dans la diversité des vocations, la beauté — pas simplement physique mais surtout spirituelle — que Dieu a conféré depuis le commencement à toutes créatures, et en particulier à la femme.

— PAPE SAINT JEAN-PAUL II, Lettre aux femmes , n° 12, 29 juin 1995 (traduction depuis l'anglais)

Si les hommes peuvent généralement se caractériser par leur force et leur ingéniosité, les femmes se distinguent par leur tendresse et leur intuition. Il ne faut pas une grande imagination pour voir comment ces traits sont parfaitement complémentaires et, en fait, nécessairement équilibrés les uns par rapport aux autres. Or le féminisme radical a rejeté le « génie féminin » prétextant qu'il n'est que faiblesse et capitulation. La tendresse et l'intuition ont été remplacées par la fonction sexuelle et la séduction. Le « service de l'amour » a été remplacé par le « service de l'eros ».

Celui qui veut éliminer l'amour se prépare à éliminer l'homme en tant qu'homme.

— Pape Benoît XVI, Lettre encyclique, Deus Caritas Est (Dieu est amour), n° 28b (traduction depuis l'anglais)

La mort de la femme

En abandonnant les absolus moraux, le féminisme a provoqué des dommages collatéraux spectaculaires. Le rejet de toutes contraintes a, en un mot, eu l'effet inverse de celui escompté. « Si Dieu n'existe pas », déclarait Dostoïevski, « alors tout est permis. »

Aujourd'hui, les mots « femme » et « homme » ont été retirés, par nos gouvernements, des formulaires administratifs. « Mère » et « père » ont été remplacés par « Parent 1 » et « Parent 2. » A peine le mot « femme » a-t-il gagné le respect qui lui était dû dans la sphère publique qu'il se fait à présent abolir. La longue bataille du langage inclusif, la reconnaissance des femmes dans les domaines sportif, professionnel et politique, les mouvements de libération [et de protection] des femmes vis-à-vis de « l'abus de pouvoir [et de la violence] de la part des hommes » ... tout cela est aujourd'hui carrément discriminatoire, je me trompe ? « Homme » et « femme », « masculin » et « féminin » sont des termes qui ne doivent plus exister. Le féminisme doit à présent passer à l'étape suivante, celle du transgendérisme.

Au début, il y avait des hommes et des femmes. Bientôt, il y eut l'homosexualité. Plus tard, il y eut des lesbiennes, et bien plus tard des gays, bisexuels, transgenres et queers... À ce jour (au moment où vous lirez ceci, la... famille des sexualités aura sans doute augmenté et se sera probablement multiplié) nous avons : transgenre, transsexuels, intersexe, androgyne, agenre, travesti, drag king, drag queen, gender fluid, non-binaire, intergenre, neutrois, pansexuel, pangenre, troisième genre, troisième sexe, sistergirl et brotherboy...

— Diacre Keith Fournier, “Exchanging the Truth of God for a Lie: Transgender Activists, Cultural Revolution” (“Échanger la vérité de Dieu contre un mensonge: Activistes du transgendérisme, révolution culturelle”), 28 mars 2011, catholiconline.com

Lire : Pansexuel, non-binaire, gender fluid : ces jeunes qui brouillent les frontières du genre

Aujourd'hui, les hommes peuvent s'identifier comme des femmes — simplement en se disant femme. Ainsi, non seulement les personnes ayant un sexe biologique masculin ont, dans de nombreux endroits, le droit d'entrer dans des toilettes pour femmes (exposant ainsi nos épouses et nos filles à des pervers potentiels), mais ils peuvent également participer aux sports féminins au plus haut niveau. Dans ce qui doit être l'un des effets pervers les plus spectaculaires des temps modernes, les femmes qui ont travaillé dur dans leurs domaines d'athlétisme respectifs ont aujourd'hui beaucoup à perdre face à ces hommes qui s'identifient comme des femmes, que ce soit dans la course à pieds, le cyclisme, la lutte, l'haltérophilie ou kickboxing. Les féministes ont revendiqué la liberté sexuelle, et à présent elles l'ont à la pelle. La boîte de Pandore a été ouverte — ils ne s'attendaient tout simplement pas à voir apparaître les hommes (avec du rouge à lèvres et des justaucorps).

Mais cela ne se limite pas au sport. En vertu d'un projet de loi émis en 2017 par le ministère de la Justice du Royaume-Uni, les détenus de sexe masculin peuvent être transférés dans des pénitenciers pour femmes s'ils expriment « un désir constant de vivre de façon permanente selon le genre auquel ils s'identifient ». Surprise, surprise, l'année où ce projet de loi fut adopté, le nombre d'hommes s'identifiant comme femmes a bondi de 70%. Aujourd'hui, des femmes détenues seraient victimes d'agressions sexuelles de la part de détenus "transgenres". [1]

Oh, et l'ancien athlète masculin Caitlyn (« Bruce ») Jenner a été nommé Femme de l'année ...

Lire aussi : James Charles, un Américain de 17 ans, est devenu le premier ambassadeur masculin de la marque de cosmétiques CoverGirl.

Aurais-je oublié de mentionner à quel point les habits de l'empereur sont beaux ?

L'autre côté de cette bizarrerie est tout aussi tragique. Dans un effort pour se libérer du « système patriarcal » qui réduit les femmes au statut de vaches laitières (disent-ils), les féministes ont réclamé l'accès au contrôle des naissances afin de « libérer sexuellement » les femmes de la maternité et de les placer sur le marché du travail aux côtés de leurs homologues masculins (du temps où les "hommes" existaient encore, bien sûr). Mais cela aussi a eu un effet considérablement pervers. Le Pape saint Paul VI l'avait vu venir quand, en 1968, il a averti de ce que provoquerait une culture contraceptive :

Qu'ils considèrent d'abord quelle voie large et facile ils ouvriraient ainsi à l'infidélité conjugale et à l'abaissement général de la moralité... On peut craindre aussi que l'homme en s'habituant à l'usage des [méthodes contraceptives], ne finisse par perdre le respect de la femme et, sans plus se soucier de l'équilibre physique et psychologique de celle-ci, n'en vienne à la considérer comme un simple instrument de jouissance égoïste, et non plus comme sa compagne respectée et aimée.

— Pape Saint Paul VI, Humanae Vitae, n° 17 ; Vatican.va

On a prétendu que Paul VI ne comprenait pas grand-chose aux questions féminines. Il aurait été réticent face aux programmes de libération de la femme... Or à y regarder attentivement, par ses prises de position, Paul VI a contribué à la libération de la femme ; il a mis en évidence [la considération] qu'il avait pour sa dignité, et en particulier pour le respect de son corps... Le Pape Paul VI soulève en effet une question de fond dans les rapports hommes-femmes. Comment se fait-il que des pilules pour les hommes n'aient pas été commercialisées ? La réponse à cette question a quelque chose de tragique. En acceptant, et même plutôt en revendiquant le droit à la pilule et à la contraception, les femmes ont accepté ce que les hommes n'acceptaient pas, à savoir que leur fertilité soit remise en question.

— Mgr Michel Schooyans, La prophétie de Paul VI ; préface de l'encyclique Humanae Vitae (ajout de Pierre et les Loups)

Loin de la libérer, la révolution sexuelle a assujetti la femme, la réduisant à un objet. La pornographie est la véritable icône du féminisme radical. Pourquoi ? Comme le fait remarquer le journaliste Jonathon Van Maren, « le mouvement féministe de la troisième vague dit "mouvement sexpositif" refuse de porter le moindre jugement sur les comportements sexuels quels qu'ils soient — même si cela implique des hommes qui trouvent excitant de détruire physiquement des femmes devant la caméra pour le plaisir des téléspectateurs. » [2] Si l'on devait comparer le contrôle des naissances à une graine, l'objectification du corps de la femme en serait le fruit.

Jamais encore dans l'histoire humaine l'image de la femme n'a été aussi dégradée, aussi corrompue, aussi profanée qu'elle ne l'est aujourd'hui. (...) Par conséquent, on peut considérer que l'image authentique de la femme — la femme tendre, intuitive, féminine, douce et maternelle — a été pratiquement anéantie dans notre culture occidentale. Dans son analyse glaciale sur l'effondrement de l'Occident, le cardinal Robert Sarah fait à juste titre remarquer :

Quand sa relation à l'homme n'est présentée que sous un aspect érotique et sexuel, la femme est toujours perdante... À son insu, la femme est devenue un objet au service de l'homme.

— Cardinal Robert Sarah, le soir approche et déjà le jour baisse (fayard), p. 210 (books.google.be)

D'un autre côté, dans le monde oriental, la femme tendre, intuitive, féminine, douce et maternelle est complètement recouverte d'une burqa (imposée par la loi) partout où règne la charia (ou dans les « zones contrôlées par la charia » comme à Londres, en Angleterre et dans d'autres villes ayant accueilli un grand nombre de migrants). Encore une fois, il s'agit là d'une autre ironie stupéfiante : alors que les nations occidentales et leurs politiciens féministes sont en train d'ouvrir tout grand les vannes pour faire entrer des dizaines de millions de migrants qui vivent selon une culture qui traite les femmes avec moins de dignité qu'il n'a jamais été donné de voir en Occident, le féminisme est en fin de compte en train de scier, une fois de plus, la branche sur laquelle il est assis. [7]

Une étude menée par le Pew Research Center sur les musulmans américains de moins de trente ans a révélé que soixante pour cent d'entre eux ressentaient une plus grande loyauté envers l'islam qu'envers l'Amérique... Une enquête à l'échelle nationale menée par The Polling Company pour le Center for Security Policy révèle que 51% des musulmans approuvent l'idée selon laquelle « les musulmans en Amérique devraient avoir le choix d'être gouvernés selon la charia ». De plus, 51% des personnes interrogées pensaient qu'elles devraient avoir le choix entre des tribunaux américains ou de la charia.

— William Kilpatrick, « Know-Nothing Catholics on Muslim Immigration » (Des catholiques naïfs et ignorants au sujet de l'immigration musulmane), 30 janvier 2017 ; Crisis Magazine

Lire : Les médias occidentaux ont adopté un système rigide d'autocensure qui les empêche d'admettre que ces atrocités sont en fait commises au nom de l'Islam

Mais ce qui est encore plus bouleversant est la mort de la femme dans son sens littéral. Le « droit à l'avortement » revendiqué par les féministes radicales a entraîné l'élimination directe de dizaines de millions de femmes. Et ce, en particulier, dans les pays asiatiques où l'on interrompt une grossesse dès qu'un fœtus de sexe féminin est détecté dans l'utérus, alors qu'un garçon est plus souhaitable. Ce qui me vient à l'esprit est la bataille spirituelle décrite par saint Jean dans l'Apocalypse, entre la « femme » et le « dragon », laquelle saint Jean-Paul II a directement comparée à la lutte entre la « culture de vie » et la « culture de mort » :

Elle est enceinte et crie dans les douleurs et le travail de l'enfantement... Le Dragon vint se poster devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer l'enfant dès sa naissance.

Ap 12: 2-4

Lire : Belgique : Avortement: jusqu'à la naissance ?

Les empereurs nous disent que l'avortement est « libérateur. » Mais une étudiante, lors de la dernière marche pour la vie de Washington, D.C., vient de révéler ce sophisme pour ce qu'il est :

C'est insultant pour la femme que je suis de penser que l'avortement est en quelque sorte un cadeau qui m'est fait ou qui m'aidera à me libérer. Je ne voudrais jamais me libérer en tuant quelqu'un d'autre. Ce n'est pas de la libération, c'est un mensonge. C'est un mensonge qu'on a fait avaler aux femmes aux quatre coins de la planète.

— Kate Maloney, Students for Life of America, 24 janvier 2020, lifesitenews.com

Lire : Gianna Jessen survivante d'un avortement par solution saline à 7 mois 1/2

Une autre ironie sidérante est de constater que le plus grand don qu'a reçu la femme, et le plus grand pouvoir qu'elle possède, a été confisqué par le mouvement féministe.

En effet, la femme a une supériorité naturelle sur l'homme, car c'est par elle que tout homme vient au monde.

— Cardinal Robert Sarah, le soir approche et déjà le jour baisse (fayard), p. 211 (books.google.be)

Ainsi,

En voulant « libérer la femme de l'esclavage de la reproduction », selon l'expression de Margaret Sanger, fondatrice du Planning familial international, ils la coupent de la grandeur de la maternité qui est un des fondements de sa dignité. Cette libération-là est trompeuse et illusoire. Elle peut même accentuer le problème. Sans s'en rendre compte, un certain féminisme pousse les femme à se regarder elles-mêmes avec ce point de vue des hommes pervers et méprisants qui les réduisent à un objet de jouissance... Ce n'est pas en rejetant leur féminité profonde que les femmes seront émancipées, mais au contraire en l'accueillant comme une richesse.

— Ibid., p. 210-211 (books.google.be)

Retour au Jardin d'Eden

Le défunt Père Gabriel Amorth, ancien exorciste du diocèse de Rome, a partagé cette réflexion fondamentale mûrie au cours de ses nombreux exorcismes :

Satan s'en prend particulièrement aux femmes jeunes et d'apparence agréable... Lors de certains exorcismes, le démon, d'une voix terrifiante, a avoué en rugissant qu'il cherche à posséder la femme bien plus que l'homme dans le but de se venger de Marie, qui est la cause de sa plus grande humiliation.

— Père Gabriel Amorth, Inside the Vatican, janvier 1994

Si Satan n'est pas parvenu à posséder un grand nombre de femmes, il en a certainement opprimé des multitudes. Dans ce qui est sans doute l'un des nouveaux et des plus bizarres rituels culturels, les femmes se tournent en masse vers Instagram et Facebook pour publier un déluge de « selfies » impudiques, se considérant comme des objets devant le regard d'innombrables hommes anonymes. La quasi totalité des industries, qu'il s'agisse des informations télévisées, de la musique, du cinéma et même des sports, ont sexualisé l'image féminine. C'est comme si nous étions revenus au Jardin d'Eden où le serpent agite une fois encore devant les yeux d'Eve la tentation de se percevoir comme une déesse dont les pouvoirs et la beauté reçus de Dieu peuvent être utilisés comme s'ils n'étaient que de simples pions serviles de son ego :

La femme s'aperçut que le fruit de l'arbre devait être savoureux, qu'il était agréable à la vue et que cet arbre était désirable, puisqu'il donnait l'intelligence. Elle prit [donc] de son fruit, et en mangea. Alors leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils se rendirent compte qu'ils étaient nus.

Gn 3: 6-7

C'est à ce moment que survint la mort primordiale de la femme, la mort de la véritable image de la femme en tant que reflet de son Créateur et complémentarité féconde de son mari.

Heureusement, la disparition de l'image féminine à notre époque n'est pas une fatalité. En effet, ni la « Femme revêtue du soleil » qui ripostera à la fin des temps, ni sa progéniture, ne sont vaincues par le dragon. En vérité, Marie règne, même aujourd'hui, en tant que Reine du ciel et de la terre à la droite de son Fils.

L'Église voit en Marie la plus haute expression du « génie féminin » et trouve en elle une source d'inspiration constante. Marie s'est définie elle- même [comme étant la] « servante du Seigneur » (Lc 1: 38). C'est par obéissance à la Parole de Dieu qu'elle a accueilli sa vocation privilégiée, mais pas du tout facile, d'épouse et de mère de la famille de Nazareth. En se mettant au service de Dieu, elle s'est mise aussi au service des hommes : un service d'amour. C'est ce service qui lui a permis de réaliser dans sa vie l'expérience d'une mystérieuse mais authentique « royauté ». Elle n'est pas invoquée par hasard [sous le vocable de] « Reine du ciel et de la terre ». Toute la communauté des croyants l'invoque ainsi ; de nombreux peuples et nations l'invoquent comme [leur] « Reine ». [Pour elle, « régner » c'est servir ! Et servir c'est « régner » !]

— PAPE SAINT JEAN-PAUL II, Lettre aux femmes , n° 10, 29 juin 1995

En effet, qui est le plus grand dans le Royaume des Cieux ?

Celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux... Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.

Mt 18: 4 ; 23: 11

C'est cette même Femme qui, il y a 400 ans, avait prédit la mort de la femme dans toutes ses dimensions :

En ces temps-là, l'atmosphère sera saturée de l'esprit d'impureté qui, tel une mer immonde, inondera les rues, les places et les lieux publics d'une liberté incroyable... L'innocence ne sera presque plus trouvée chez les enfants, ni la pudeur et la modestie chez les femmes... Il n'y aura presque plus d'âmes vierges dans le monde... La fleur délicate de la virginité sera menacée par l'anéantissement complet.

— Notre Dame du Bon Succès (N.D. de Quito) à la Vénéralbe Mère Mariana en la Fête de la Purification, 1634 ; cf. Notre-Dame du Bon Succès - Prophéties de Marie pour le 20e siècle à une religieuse du 17e siècle

La Vierge Marie, par son témoignage, sa modestie, son obéissance, son service et son humilité est l'antithèse de l'anti-femme créée par le mouvement féministe ; elle est le sommet de la féminité. Grâce à sa maternité spirituelle, Marie est source de vie pour la femme parce qu'elle leur donne Jésus, qui est « le chemin, la vérité et la vie ». Les femmes qui acceptent cette Vie trouveront leur véritable identité et une féminité authentique. Une féminité qui a le pouvoir de faire jaillir la vie dans le monde et de façonner l'avenir grâce à un amour désintéressé et inconditionnel.

Mais pour l'heure, peu accordent la moindre attention à la voix de cette Femme ni à celle de son Enfant, dont le cri retentit encore dans nos rues : « L'empereur est nu ! »

Tu dis : « Je suis riche, je me suis enrichi, je ne manque de rien », et tu ne sais pas que tu es malheureux, pitoyable, pauvre, aveugle et nu ! Alors, je te le conseille : achète chez moi, pour t'enrichir, de l'or purifié au feu, des vêtements blancs pour te couvrir et ne pas laisser paraître la honte de ta nudité, un remède pour l'appliquer sur tes yeux afin que tu voies. Moi, tous ceux que j'aime, je leur montre leurs fautes, et je les corrige. Eh bien, sois fervent et convertis-toi.

Apocalypse 3: 17-19

Mark Mallett
The Death of Woman


[1] thebridgehead.ca ; cf. pouruneécolelibre.com
[2] 23 janvier 2020 ; lifesitenews.com
[3] « Erika Lust », lifesitenews.com ; cf. infochretienne.com
[4] 24 juin 2019; theatlantic.com ; cf. infochretienne.com
[5] 6 décembre 2018 ; The Christian Post
[6] cf. 23 janvier 2020 ; lifesitenews.com
[7] cf. La crise de la crise des réfugiés

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Commentaire laissé par Simon le

Le féminisme idéologique marxiste :

« Je suis contente que nous ayons enfin commencé à éduquer nos filles davantage comme nos garçons. Mais cela ne servira à rien tant que nous n'éduquerons pas davantage nos garçons comme nos filles. »
— Gloria Steinem, journaliste américaine féministe militante

Le féminisme selon l'esprit de l'Evangile :

« Nous devrions commencer à éduquer nos filles pour qu'elles deviennent de véritables femmes. Mais cela ne servira à rien tant que nous n'éduquerons pas davantage nos garçons pour qu'ils deviennent de véritables hommes. »
— cf. Femme et homme authentiques

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Commentaire laissé par Nathalie le

Cet article m'encourage à prier plus et mieux pour supplier l'Esprit-Saint de nous éclairer, nous donner la force de lutter pour que cet esprit du mal, cette idéologie disparaisse et que LA VERITE resplendisse. (C'est pour cela que j'ai cliqué sur la petite icône "encouragement".

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Commentaire laissé par M-P Schepens-van Thiel le

Merci beaucoup pour votre excellent article. Je suis une femme libérée et fière de l'être grâce à Humanae Vitae. Mariée , mère de cinq enfants et grand'mère de douze petits-enfants je remercie les papes Paul VI et St Jean-Paul II qui nous ont donné ces magnifiques fondements chrétiens sur le mariage, qui nous ont libérées , respectées et émancipées. Leur vision sur le mariage a été un grand don. Car j'ai pu donner la vie, travailler pour la vie et pu transmettre la foi et l'amour de Dieu en toute humilité.
La femme est différente de l'homme et ne doit pas jouer à l'homme, elle lui est complémentaire. Dieu dans sa bonté nous a donné ces différents rôles dès le début. La femme a reçu la toute première place, comme Marie,en raison de sa confiance en Lui er son humilité à servir le monde par son exemple. Marie est notre reine tant sur la terre qu'au ciel.

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Commentaire laissé par David le

J'ai toujours pensé depuis que je suis revenu à Dieu que la femme est aussi bien la meilleure allié de Dieu et le meilleur allié de Satan. C'est tout le paradoxe et pourtant il est bien réel. L'impureté et la luxure sont parmi les péchés les plus détestés dans les Saintes Écritures. La prostitution et l'adultère sont souvent cités en métaphore pour critiquer le peuple de Dieu. Hors soyons honnêtes qu'est-ce qu'il y a de plus beau sur Terre d'un point de vue visuelle qu'une femme ?! Elle est par définition dans une lutte contre elle-même et en fonction du choix que la femme fait elle se met soit du côté de Dieu par sa pureté charnel en se protégeant ou alors elle se met à nue et de ce fait devient l'instrument de destruction massive au service de Satan. Et ce même si elle n'en a pas conscience.
Il est en réalité fondamentale que nous autres chrétiens soyons des défenseurs de la femme traditionnelle et vertueuse et d'arrêter de la mépriser. Il faut revaloriser la femme qui s'occupe de la maison, des enfants et du mari car c'est un vrai travail que la plupart des hommes sont incapables de faire. Il m'a fallut du temps pour le comprendre mais désormais je loue la femme d'intérieur qui n'a strictement rien à envier à la femme d'extérieur car contrairement à ce que l'on veut nous faire croire la femme n'a rien à prouver à l'homme. C'est la société qui a fait croire aux femmes cela. C'est de l'orgueil tout simplement et c'est là que nous voyons l'orgueil féminin aussi mauvais que celui de l'homme.

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Extrait de l'homélie de Pâques de Dom Courau, abbé de Triors :

La mort rodait autour du Saint Sépulcre, elle continue de roder encore un peu partout. L'histoire est jonchée de cadavres comme d'autant d'Abel, elle menace au surplus notre vie morale, entravant la victoire pascale. La résurrection finale rendra évidente pour tous la victoire de la vie sur la mort, par Jésus ressuscité, l'unique Sauveur de l'humanité. Mais pour l'heure, elle est encore l'objet de la foi pascale qui chante avec Marie-Madeleine : Scimus Christum surrexisse a mortuis vere – Nous savons désormais que le Christ est vraiment ressuscité des morts. Et cela change nos vies.

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