La crise derrière la crise


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Catégorie : Témoignages & évangélisation

Auteur : Mark Mallett

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Se repentir, ce n'est pas simplement reconnaître que j'ai mal agi ;
c'est tourner le dos à l'erreur et commencer à incarner l'Evangile.
De cela dépend l'avenir du christianisme dans le monde d'aujourd'hui.
Le monde ne croit pas ce que le Christ a enseigné
parce que nous n'incarnons pas [Son enseignement].

—Servante de Dieu Catherine Doherty, extrait de Kiss of Christ

La plus grande crise morale de l'Église continue de s'aggraver. Ce qui a abouti à des "inquisitions laïques" menées par des médias catholiques, appelant à des réformes radicales, à une refonte des systèmes d'alerte (pour prévenir les abus sexuels), à des procédures révisées [à l'encontre des auteurs de tels abus], à l'excommunication d'évêques, etc. Mais en tout cela nous échouons à reconnaître la véritable racine du problème et à comprendre pourquoi toutes les "rustines" proposées jusqu'à présent, même si elles se voient soutenues par une juste indignation et de sains raisonnements, ne parviennent pas à répondre à l'autre crise sous-jacente.

Le coeur de la crise

Les papes de la fin du XIXe siècle avaient commencé à nous avertir de cette inquiétante révolution mondiale en cours, si insidieuse qu'elle semblait être le signe annonciateur des "derniers temps" prédits dans les Saintes Écritures.

... il semble que nous soyons arrivés à cette époque perverse prédite par saint Paul, où les hommes, aveuglés par un juste jugement de Dieu, regarderont comme vrai ce qui est faux et croiront au « Prince de ce monde », qui est menteur et père du mensonge, comme s'il était le docteur de vérité. « Dieu leur enverra l'esprit d'erreur, afin qu'ils croient au mensonge (2 Thess 2: 10) ; dans les derniers jours, certains abandonneront la foi, s'attachant à l'esprit d'erreur et aux doctrines diabolique. » (1 Tim 4: 1)

—Pape Léon XIII, Divinum Illud Munus, n° 10

La réponse la plus raisonnable qui fut apportée à l'époque à cette crise fut de rappeler fermement les vérités immuables de la foi et de condamner les hérésies du modernisme, du marxisme, du communisme, du socialisme, etc. Les papes commencèrent également à invoquer le Sacré-Coeur de Jésus, la Sainte Vierge Marie, l'Archange Saint Michel et pour ainsi dire toute la multitude des saints. Dans les années 1960, cependant, le Tsunami moral semblait inévitable. La révolution sexuelle, le divorce sans notion de tort ou de faute, le féminisme radical, la contraception, la pornographie et l'émergence d'une communication sociale de masse qui ne faisait qu'alimenter tout cela, étaient déjà bien engagés. Le préfet de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée déplora que la culture sécularisée se fût infiltrée jusque dans les ordres religieux en Occident...

... [Et pourtant,] la vie [religieuse] devrait justement représenter une alternative à la "culture dominante", au lieu de la refléter.

—Cardinal Franc Rodé, Préfet ; lu dans Benoît XVI, Lumière du Monde, un entretien avec Peter Seewald (Bayard), p. 59

Le Pape Benoît XVI ajouta :

... [Le climat] spirituel des années 70, qui se dessinait déjà dans les années 50, y a bien entendu contribué. A cette époque, certains ont même pu considérer la pédophilie comme quelque chose de positif, de libérateur. Mais on a surtout prétendu — jusque dans la théologie morale catholique — que rien n'est mauvais en soi. Le mal serait "relatif". Les conséquences seules décideraient de ce qui est bon ou mauvais.

—Ibid. p. 59

Nous connaissons le reste de l'histoire, triste mais vraie : le relativisme moral a fait s'effondrer presque complètement les fondements de la civilisation occidentale et la crédibilité de l'Église catholique.

Il est devenu évident dans les années 60 que ce que faisait l'Église, préserver le statu quo, n'était pas suffisant. La menace de l'Enfer, l'obligation de la messe dominicale, les nobles ornements et objets liturgiques — ne suffirent bientôt plus à remplir nos églises. C'est alors que Saint Paul VI identifia le coeur de la crise : le coeur lui-même [était atteint].

L'évangélisation doit redevenir notre mission

La lettre encyclique historique de Paul VI, Humanae Vitae, qui traitait de la question controversée du contrôle des naissances, est devenue l'emblème de son pontificat. Mais là n'était pas son intuition. Celle-ci fut explicitée plusieurs années plus tard dans l'exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi (« La proclamation de l'Évangile »). Comme si celle-ci venait dépoussiérer une ancienne icône recouverte de suie, le pontife transcenda des siècles de dogmes, de politiques, de canons et de conciles pour ramener l'Église à son essence et à sa raison d'être : proclamer l'Évangile et Jésus-Christ en tant que Seigneur et Sauveur de chaque créature.

Evangéliser est, en effet, la grâce et la vocation propre de l'Eglise, son identité la plus profonde. Elle existe pour évangéliser, c'est-à-dire pour prêcher et enseigner, être le canal du don de la grâce, réconcilier les pécheurs avec Dieu, perpétuer le sacrifice du Christ dans la Sainte messe, qui est le mémorial de Sa mort et de Sa Résurrection glorieuse.

—PAPE ST PAUL VI, Evangelii Nuntiandi, n° 14 ; vatican.va

De plus, la crise avait directement affecté le coeur : l'Église avait cessé de témoigner de sa foi. Elle avait perdu son premier amour, si merveilleusement vécu et proclamé par les saints, lequel consistait à se donner personnellement et sans réserve à Jésus — comme des époux se donnant l'un à l'autre. Cela devint le "programme" des séminaires, écoles et institutions religieuses : faire en sorte que chaque catholique incarne véritablement l'Évangile, fasse connaître et aimer Jésus, à l'intérieur d'abord, puis à l'extérieur, dans un monde « assoiffé d'authenticité ». [1]

Le monde réclame et attend de nous simplicité de vie, esprit de prière, charité envers tous, spécialement envers les petits et les pauvres, obéissance et humilité, détachement de nous-mêmes et renoncement. Sans cette marque de sainteté, notre parole fera difficilement son chemin dans le coeur de l'homme de ce temps. Elle risque d'être vaine et inféconde. —PAPE ST PAUL VI, Evangelii Nuntiandi, n. 76; vatican.va

En fait, certains théologiens ont suggéré que le Pape Jean-Paul II aurait participé anonymement à la rédaction de l'exhortation Evangelii Nuntiandi. [2] En effet, au cours de son propre pontificat, le saint pontife a continuellement insisté sur la nécessité d'une « nouvelle évangélisation », en particulier des cultures ayant autrefois été évangélisées [mais s'étant depuis sécularisées, ndt]. Sa propre intuition n'aurait d'ailleurs pu être plus clairement formulée :

J'estime que le moment est venu d'engager toutes les forces ecclésiales dans la nouvelle évangélisation et dans la mission ad gentes [à toutes les nations].

—PAPE ST JEAN-PAUL II, Redemptoris Missio, n° 3; vatican.va

Lire aussi cette parole prophétique de Marthe Robin : « La France retrouvera sa mission de fille aînée de l'Eglise et enverra à nouveau des missionnaires dans le monde entier » (Ajout de Pierre et les Loups)

Considérant les jeunes comme livrés à eux-mêmes et périssant faute de véritable vision [évangélique], il inaugura les Journées Mondiales de la Jeunesse et invita les jeunes à devenir une armée d'évangélisateurs :

N'ayez pas peur d'aller dans les rues et dans les lieux publics tels que le firent les premiers apôtres qui annoncèrent le Christ et la Bonne Nouvelle du Salut sur les places, dans les villes et villages. Ce n'est pas le moment d'avoir honte de l'Évangile ! Le moment est venu de l'annoncer du haut des toits. Ne craignez pas de rompre avec des modes de vie confortables et routiniers afin de relever le défi de faire connaître le Christ dans le ‘metropolis' d'aujourd'hui. C'est à vous d'“aller par les chemins” pour inviter chaque personne que vous rencontrez au banquet que le Seigneur a préparé pour Son peuple. L'Evangile ne doit pas rester caché par peur ou indifférence. Il n'a jamais été destiné à être dissimulé et gardé privé. Il doit être élevé bien haut de sorte que le monde puisse voir sa lumière et louer Notre Père Céleste.

— PAPE JEAN-PAUL II, Homélie au Parc d'État de Cherry Creek, Denver, Colorado, 15 août 1993 ; vatican.va

Seize ans s'étaient écoulés lorsque son successeur, le Pape Benoît XVI, souligna à son tour l'urgence absolue de la mission de l'Église :

À notre époque où dans de vastes régions de la terre la foi risque de s'éteindre comme une flamme qui ne trouve plus à s'alimenter, la priorité qui prédomine est de rendre Dieu présent dans ce monde et d'ouvrir aux hommes l'accès à Dieu. Non pas à un dieu quelconque, mais à ce Dieu qui a parlé sur le Sinaï ; à ce Dieu dont nous reconnaissons le visage dans l'amour poussé jusqu'au bout (cf. Jn 13, 1) – en Jésus Christ crucifié et ressuscité.

—PAPE BENOÎT XVI, Lettre de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI à tous les évêques du monde, 12 mars 2009; vatican.va

Un appel pour notre temps

La lettre de Benoît XVI, adressée à « Tous les évêques du monde », eut l'effet d'un examen de conscience qui permit à l'Église de déterminer si elle répondait fidèlement aux directives de ses prédécesseurs. Si la foi des brebis risquait de s'éteindre, qui d'autre blâmer si ce n'est leurs enseignants ?

L'homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres, ou s'il écoute les maîtres, c'est parce qu'ils sont des témoins.

Evangelii Nuntiandi, n° 41; vatican.va

Si le monde plongeait dans les ténèbres, n'était-ce pas parce que la lumière du monde, qui est l'Eglise (Mt 5: 14), était elle-même en train de faiblir ?

Nous arrivons ici à l'autre crise sous-jacente. L'appel des derniers papes à l'évangélisation fut adressé à des hommes et des femmes qui eux-mêmes n'avaient peut-être pas été évangélisés. Après Vatican II, les institutions religieuses devinrent des foyers de théologie libérale et d'enseignement hérétique. Les retraites et les couvents catholiques se transformèrent en centres d'inspiration "new age" pour féministes radicales. Plusieurs prêtres m'ont raconté à quel point l'homosexualité sévissait dans les séminaires et comment il était demandé à ceux qui avaient des croyances orthodoxes de suivre une « évaluation psychologique ». [3] Mais le plus troublant est peut-être que la prière et la riche spiritualité des saints furent rarement, voire jamais, enseignées. Au lieu de cela, l'intellectualisme a commencé à dominer tandis que Jésus était devenu une simple figure historique plutôt que le Seigneur ressuscité, et les évangiles furent traités comme des rats de laboratoire à disséquer plutôt que la Parole Vivante de Dieu. Le rationalisme fit place à la mort du mystère. Ainsi, comme le disait Jean-Paul II :

Parfois même les catholiques ont perdu ou n'ont jamais eu l'occasion de faire l'expérience du Christ personnellement : non pas le Christ en tant que simple "paradigme" ou "valeur", mais le Seigneur ressuscité, « le chemin, la vérité et la vie » .

—PAPE JEAN-PAUL II, L'Osservatore Romano (édition anglaise du journal du Vatican), 24 mars 1993, p.3.

C'est ce que le Pape François a cherché à ranimer dans l'Église à cette heure tardive de son histoire, en ce « temps de la miséricorde », que le Saint Père pense être « sur le point de s'épuiser ». [4] S'appuyant largement sur la pensée de ses prédécesseurs en ce qui concerne le thème de l'évangélisation, François a appelé les prêtres et les fidèles, avec des paroles parfois très franches, à plus d'authenticité. Il n'est pas suffisant de connaître et régurgiter l'apologétique chrétienne ni de lutter pour la préservation de nos rituels et de nos traditions, a-t-il insisté. Nous devons tous devenir des messagers compatissants, présents et transparents d'un Évangile de la Joie — le titre de son exhortation apostolique.

... un évangélisateur ne devrait pas avoir constamment une tête d'enterrement. Retrouvons et augmentons la ferveur, « la douce et réconfortante joie d'évangéliser, même lorsque c'est dans les larmes qu'il faut semer... Que le monde de notre temps qui cherche, tantôt dans l'angoisse, tantôt dans l'espérance, puisse recevoir la Bonne Nouvelle, non d'évangélisateurs tristes et découragés, impatients ou anxieux, mais de ministres de l'Évangile dont la vie rayonne de ferveur, qui ont les premiers reçu en eux la joie du Christ. »

—PAPE FRANCOIS, Evangelii Gaudium, n° 10 ; vatican.va

Soit dit en passant, ces mots furent écrits pour la première fois par Saint Paul VI. [5] Ainsi, cet appel pour notre temps ne pourrait pas être de façon plus évidente un appel du Christ Lui-même qui disait à Ses disciples : « Qui vous écoute m'écoute. » [6] Alors, que faisons-nous maintenant ?

La première étape consiste pour chacun de nous, individuellement, à « ouvrir tout grand notre coeur à Jésus-Christ. » Allez marcher dans la nature, vous réfugier dans votre chambre ou dans la tranquillité d'une église en journée... et parlez à Jésus tel qu'Il est : une Personne bien vivante qui vous aime plus que quiconque n'est capable de vous aimer. Invitez-le dans votre vie, demandez-Lui de vous transformer, de vous remplir de Son Esprit et de renouveler votre coeur et votre vie. Voilà où vous pourriez commencer ce soir. Et ensuite, Il vous dira : « Viens, suis-moi. » [7] Le Seigneur commença à changer le monde aidé de seulement douze hommes ; il me semble que c'est à nouveau aidé de quelques fidèles âmes qu'il viendra transformer le monde...

J'invite chaque chrétien, en quelque lieu et situation où il se trouve, à renouveler aujourd'hui même sa rencontre personnelle avec Jésus Christ ou, au moins, à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de le chercher chaque jour sans cesse. Il n'y a pas de motif pour lequel quelqu'un puisse penser que cette invitation n'est pas pour lui, parce que « personne n'est exclus de la joie que nous apporte le Seigneur ». Celui qui risque, le Seigneur ne le déçoit pas, et quand quelqu'un fait un petit pas vers Jésus, il découvre que celui-ci attendait déjà sa venue à bras ouverts. C'est le moment pour dire à Jésus Christ : « Seigneur, je me suis laissé tromper, de mille manières j'ai fui ton amour, cependant je suis ici une fois encore pour renouveler mon alliance avec toi. J'ai besoin de toi. Rachète-moi de nouveau Seigneur, accepte-moi encore une fois entre tes bras rédempteurs ». Cela nous fait tant de bien de revenir à lui quand nous nous sommes perdus ! J'insiste encore une fois : Dieu ne se fatigue jamais de pardonner, c'est nous qui nous fatiguons de demander sa miséricorde. Celui qui nous a invités à pardonner « soixante-dix fois sept fois » (Mt 18, 22) nous donne l'exemple : il pardonne soixante-dix fois sept fois. Il revient nous charger sur ses épaules une fois après l'autre. Personne ne pourra nous enlever la dignité que nous confère cet amour infini et inébranlable. Il nous permet de relever la tête et de recommencer, avec une tendresse qui ne nous déçoit jamais et qui peut toujours nous rendre la joie. Ne fuyons pas la résurrection de Jésus, ne nous donnons jamais pour vaincus, advienne que pourra. Rien ne peut davantage que sa vie qui nous pousse en avant !

—PAPE FRANCOIS, Evangelii Gaudium, n° 3; vatican.va

Merci à tous ceux qui ont contribué, par vos prières et votre soutien financier, à ce ministère. Merci et que Dieu vous bénisse abondamment !

Mark Mallett
The Crisis Behind the Crisis


[1] Evangelii Nuntiandi, n° 76 ; vatican.va
[2] Cette exhortation apostolique donna un élan missionnaire nouveau à l'Église catholique et inspira l'enseignement de Jean-Paul II (qui aurait participé à sa rédaction). Wikipedia
[3] cf. Wormwood
[4] discours à Santa Cruz, Bolivie ; la-croix.com, (télécharger le discours complet) 10 juillet 2015
[5] Evangelii Nuntiandi (8 December 1975), 80: AAS 68 (1976), 75.
[6] LC 10: 16
[7] Mc 10: 21

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