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Le Pape François demande pourquoi les catholiques ont le droit de se faire livrer une pizza mais pas de recevoir l'eucharistie

ROME — Le Pape François a écrit (*) le 15 mars 2020 une puissante lettre exhortant les prêtres de Rome à intensifier les soins spirituels apportés aux âmes pendant la pandémie du coronavirus.

Dans une lettre adressée aux prêtres en date du 13 mars, et qui aurait été écrite par le Pape François bien que signée par son secrétaire personnel (*), le Saint Père avertit que les autorités civiles font leur travail tandis que les bergers de l'Église risquent d'agir comme des « fonctionnaires » effrayés plutôt que comme de « bons bergers » prêts à donner leur vie pour leurs brebis, en référence aux paroles de Jésus telles que rapportées par saint Jean.

« Dans l'épidémie de peur que nous vivons tous à cause de la pandémie du coronavirus, nous risquons d'agir comme des fonctionnaires et non comme des bergers », écrit-il.

Le Pape François avait donné son accord le 12 mars pour que toutes les églises de Rome soient fermées mais serait revenu sur cette décision en demandant à ce que la plupart des églises rouvrent le 13 mars, apparemment après avoir reçu un certain nombre de plaintes de la part de plusieurs prélats.

« Il est bon que les églises restent ouvertes. Les prêtres devraient être en première ligne », déclare la lettre. « Les fidèles devraient trouver courage et réconfort en restant en contact avec leurs bergers. Ils doivent savoir qu'ils peuvent courir à tout moment dans leurs églises et paroisses pour s'y réfugier en les trouvant ouvertes et accueillantes. »

« L'Église doit vraiment être missionnaire, par exemple en mettant en place une hotline que chacun peut appeler pour trouver du réconfort, demander le sacrement de la Confession ou de la Sainte Communion pour eux ou leurs proches », a déclaré François.

La lettre commence par une référence à la tradition apocryphe du « Quo vadis ? », Une rencontre entre Saint Pierre et Jésus qui se serait produite sur la via Appia alors que Pierre tentait de fuir Rome pour éviter de mourir sous les persécutions de Néron.

« Humainement parlant, Pierre avait parfaitement le droit de fuir la persécution pour sauver sa vie, afin peut-être même de pouvoir fonder une autre communauté et d'autres églises, mais en réalité, il agissait selon la logique du monde, tout comme Satan, c'est-à-dire penser à la manière des hommes et non celle de Dieu  », lit-on dans la lettre.

Le Pape semble également suggérer que si les prêtres ne doivent pas enfreindre les décisions de l'autorité civile, ils ont une autorité supérieure à laquelle ils sont appelés à obéir, et qui exige d'eux une volonté de sacrifice.

« Pensez à toutes ces âmes qui se sentent terrifiées et abandonnées parce que nous, pasteurs, suivons les injonctions des autorités civiles — ce qui est juste dans ces circonstances pour éviter la contagion — alors que nous risquons de mettre de côté les injonctions divines — ce qui est un péché. Nous pensons à la manière des hommes et non de Dieu, » dit le Saint Père. « Nous rejoignons les rangs de ceux qui sont terrifiés plutôt que de rejoindre les médecins, les infirmières, les bénévoles, les travailleurs de la santé et les mères et les pères, qui sont en première ligne. »

Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. Le berger mercenaire n'est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui : s'il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s'enfuit ; le loup s'en empare et les disperse. Ce berger n'est qu'un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui. Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis.

Jn 10: 11-15

« Je pense à tous ceux qui vivent en se nourrissant de l'Eucharistie, parce qu'ils croient en la présence réelle de Jésus qui se donne dans la sainte communion », poursuit-il. « Je pense à ces gens qui doivent maintenant se satisfaire d'une messe transmise en streaming. Je pense aux âmes qui ont besoin de réconfort spirituel et du sacrement de la confession. Je pense à tous ces gens qui abandonneront certainement l'Église, quand ce cauchemar sera terminé, parce que l'Église les a abandonnés quand ils ont eu besoin d'elle. »

Dans sa lettre, le Pape exhorte les prêtres à sortir et à rencontrer les gens — de porte à porte si nécessaire — pour leur offrir l'assistance spirituelle qu'ils sont seuls à pouvoir leur apporter, « sans jamais s'enfermer, ni se tenir en arrière comme des spectateurs. »

« Sinon, nous constaterons que les gens passent commandes pour se faire livrer leurs repas et leurs pizzas, mais ils ne reçoivent pas la Sainte Communion quand ils sont âgés ou malades ou dans le besoin, » écrit-il. « Il arrivera que les supermarchés, les kiosques à journaux et les buralistes rouvriront, mais pas les églises. »

« Le gouvernement a le devoir de garantir des soins et une subsistance matérielle au peuple, mais nous avons le devoir d'en faire de même pour leur âme », fait remarquer François. « Que jamais nous n'entendions dire : "Je ne retournerai jamais plus à l'église où je n'ai trouvé personne quand j'avais besoin d'aide." »

« Alors prenons toutes les mesures nécessaires mais ne nous laissons pas conditionner par la peur », conclut-il. « Demandons la grâce et le courage de nous comporter selon Dieu et non selon les hommes ! »

(*) La lettre est signée par le secrétaire personnel du Pape, Don Yoannis Lahzi GAID, mais un prélat familier de la situation a assuré à Breitbart News que le Pape était le véritable auteur de la lettre.

Source : breitbart.com

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