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Comment être chrétien dans un monde qui ne l'est plus ?

Se demander comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus, c’est commencer par s’interroger sur ce monde, par se demander pourquoi il n’est plus chrétien, pourquoi le monde tel qu’il est est tel qu’il est. Dans un monde qui change, comment être fidèle à l’Évangile et à Dieu qui, eux, ne changent pas.

Si nous voulons survivre, il nous faut retourner aux racines de notre foi, dans nos pensées comme dans nos actes. Il va falloir renouer avec des habitudes intérieures que les croyants occidentaux ont délaissées. Il va falloir radicalement changer nos vies, notre vision du monde. En un mot, il va nous falloir être l’Eglise, sans compromis, quel qu’en soit le coût !

Voici l'introduction des deux premiers enseignements donnés lors du WE Jeunes des 27-28 janvier 2018 à Saint Pierre de Colombier par la Famille Missionnaire de Notre-Dame. Les enseignements complets peuvent être lus sur leur blog oficiel : Blog 'Domini'.

1ère partie : Les racines de la crise

Cet article s’inspire du deuxième chapitre de l’ouvrage de R. Dreher, « Comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus, le pari bénédictin. » Éditions Artège, 2017.

Introduction :

Se demander comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus, c’est commencer par s’interroger sur ce monde, par se demander pourquoi il n’est plus chrétien, pourquoi le monde tel qu’il est est tel qu’il est. Dans un monde qui change, comment être fidèle à l’Évangile et à Dieu qui, eux, ne changent pas.

Mais, n’est-il pas plus urgent, me direz-vous, de s’attaquer aux problèmes du monde (justice, paix, liberté…) ? Justement, c’est précisément en étant vraiment chrétiens (le radicalisme chrétien, c’est l’extrémisme de la charité) que nous apporterons la lumière de la vérité à tous ceux que nous rencontrerons : « Soyez ce que vous devez être et vous mettrez le feu de l’amour dans le monde ! »[1]. C’est ce qu’on fait les Apôtres : ils étaient Douze, nous sommes aujourd’hui deux millions de chrétiens !

Point n’est besoin d’avoir un doctorat pour constater que « rien ne va plus, c’était mieux avant… » (sic), que le monde (occidental) est décadent, qu’il rejette Dieu et s’enfonce dans le nihilisme (c’est-à-dire que plus rien n’a de sens) donc dans la violence… Pour comprendre ce monde dans lequel nous vivons, les discours que nous proposent les médias, avec leurs présupposés philosophiques et moraux, avoués ou non, et qui nous affectent tous en tant que nous sommes dans le monde, il est nécessaire de se pencher sur l’histoire des idées qui les ont forgés. Expliciter ces fondements philosophiques permet en outre de les considérer avec un recul critique et ainsi d’agir librement (c’est-à-dire en sachant pourquoi), en portant un regard lucide sur les causes profondes de notre agir, auxquelles nous ne faisons, le plus souvent, pas plus attention qu’à l’air que nous respirons.

On assiste donc, en un mot, à un éclatement progressif de la société, qui laisse envisager à plus ou moins court terme, la mort de la civilisation européenne. Tout cela est vrai, mais ce qui nous intéresse ici est l’origine de cette crise de civilisation, ses causes (nous nous intéresserons ici aux causes lointaines, profondes). Les connaître est la première étape pour pouvoir remédier à la crise. Cette balade historique devrait nous faire prendre conscience que l’Occident est de plus en plus éclaté, culturellement et socialement, à mesure qu’il s’éloigne du ciment de son unité, le christianisme.

L’Occident antique était unifié par la force militaire des armées romaines. L’Empire romain s’est effondré et un nouveau principe d’unité a pris le dessus, la religion chrétienne.

Étymologiquement, la religion (de religare) relie. Les hommes à Dieu, d’une part, les hommes entre eux, d’autre part. Le Moyen-âge est une période où l’unité de l’Occident est forte, parce qu’il est chrétien. Les hommes y sont reliés entre eux par un ordre qui les transcende et qu’ils reconnaissent comme tel. Ils sont, par conséquent, également unis par des croyances et des pratiques communes. Voilà le point de départ. A partir de là, nous verrons quelques grandes étapes qui nous acheminent à l’Occident moderne déchristianisé tel que nous le connaissons :

  1. Au XIVe siècle, avec le nominalisme, on cesse de croire au lien entre Dieu et la Création.
  2. Au XVIe, la Réforme engendre un refus de l’autorité dans et de l’Église et un effondrement de son unité.
  3. Au XVIIIe, les Lumières remplacent Dieu par le culte de la Raison ; la vie spirituelle est reléguée dans la vie privée.
  4. Au XIXe, on assiste à la révolution industrielle (et à l’exode rural subséquent) et à l’expansion du capitalisme (la recherche du profit matériel se fait au détriment du progrès spirituel).
  5. Enfin, 1968 et sa révolution sexuelle consacrent le triomphe de l’individualisme.

L’Histoire ne s’est certes pas faite que par les idées, mais pour comprendre la crise actuelle, il importe de remonter aux grandes idées qui façonnent notre culture et notre société, souvent à notre insu. Nous baignons dans une atmosphère intellectuelle et philosophique dont nous sommes tributaires, sans en avoir toujours conscience.

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2ème partie : Les clefs pour un réveil chrétien authentique

Introduction :

Le christianisme ne fait plus partie du centre de culture ; nous sommes en quelque sorte devenus marginaux. Nous avons essayé de donner une synthèse vous montrant comment nous en étions arrivés à cet état de fait.

Nous voulons vous donner quelques clés vous permettant de garder la foi, de continuer à être chrétien et de provoquer un réveil chrétien authentique.

Notre chemin sera éclairé, balisé par Benoît de Nurcie, plus connu sous le nom de st Benoît.

Si nous voulons survivre, il nous faut retourner aux racines de notre foi, dans nos pensées comme dans nos actes. Il va falloir renouer avec des habitudes intérieures que les croyants occidentaux ont délaissées. Il va falloir radicalement changer nos vies, notre vision du monde. En un mot, il va nous falloir être l’Eglise, sans compromis, quel qu’en soit le coût ! Il va falloir collaborer avec les chrétiens de notre entourage pour bâtir des réponses aux défis que ce monde lance à l’Eglise. Pour que le sel ne perde pas sa saveur, nous devons agir.

Arrêter de vouloir colmater les fuites, sauver ce qui est existant. Non ! car bien souvent les structures existantes n’ont plus l’Esprit, elles sont corrompues, elles sont compromises. Il faut créer des structures nouvelles dans lesquelles il n’y pas de compromission, dans lesquelles le monde ne peut faire entrer son venin. C’est un travail passionnant mais aussi c’est un travail qui nécessite des choix radicaux, qui nécessite  de la générosité, des convictions, un changement de vie. Qui nécessite de renoncer parfois à une belle carrière.

Aujourd’hui, il y a des métiers qui ne peuvent plus être exercés : pharmaciens, médecins jusqu’à quand ?

Attention cela ne veut pas dire que l’on sera clos sur nous-mêmes, que nous ferons un repli identitaire.

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