Comment savoir quand le jugement est proche


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Catégorie : Réflexions sur les signes des temps

Auteur : Mark Mallett

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Après une salutation cordiale dans sa lettre adressée aux Romains, Saint Paul avertit vigoureusement ses lecteurs :

... la colère de Dieu se révèle du haut du ciel contre toute impiété et toute iniquité des hommes qui, par leur injustice, font obstacle à la vérité.

Rm 1: 18

Photo : Le pulsar PSR B1509-58 : la "main de Dieu" © Nasa

Et ensuite, dans une description que l'on pourrait qualifier à juste titre de prophétique, Saint Paul décrit la progression d'une rébellion qui finirait par déchaîner le jugement des nations. En fait, ce qu'il décrit coïncide remarquablement avec la période débutant il y a 400 ans et s'étendant jusqu'à ce jour. C'est comme si saint Paul s'adressait, inconsciemment, à notre propre époque.

Au sujet de ceux qui « font obstacle à la vérité », il rajoute :

En effet, ce que l'on peut connaître de Dieu est clair pour eux, car Dieu le leur a montré clairement. Depuis la création du monde, on peut voir avec l'intelligence, à travers les oeuvres de Dieu, ce qui de lui est invisible : sa puissance éternelle et sa divinité.

Rm 1: 19-20

Au début de la période dite des Lumières, il y a quatre siècles, la science commença à émerger, accroissant ses possibilités et multipliant ses découvertes. Mais plutôt que d'attribuer les merveilles de la création à Dieu, les hommes — succombant à la tentation et à l'erreur d'Adam et Eve — crurent qu'eux aussi pourraient devenir des dieux.

… les adeptes du courant de pensée de l'ère moderne, que [Francis Bacon] a inspiré, en considérant que l'homme serait racheté par la science, se trompaient. Par une telle attente, on demande trop à la science; cette sorte d'espérance est fallacieuse. La science peut contribuer beaucoup à l'humanisation du monde et de l'humanité. Cependant, elle peut aussi détruire l'homme et le monde si elle n'est pas orientée par des forces qui se trouvent hors d'elle.

— BENOÎT XVI, Lettre encyclique, Spe Salvi, n° 25

En effet, le “grand Dragon, le Serpent des origines, celui qu'on nomme Diable et Satan” [1] commença l'un de ses assauts ultimes contre l'humanité — non pas sous une forme violente (qui se développerait plus tard) — mais philosophique. Par le biais des sophismes, le dragon commence par mentir, non pas en niant radicalement l'existence de Dieu, mais en falsifiant la vérité. Et ainsi, écrit Paul :

… Ils n'ont donc pas d'excuse, puisque, malgré leur connaissance de Dieu, ils ne lui ont pas rendu la gloire et l'action de grâce que l'on doit à Dieu. Ils se sont laissé aller à des raisonnements sans valeur, et les ténèbres ont rempli leurs coeurs privés d'intelligence.

Rm 1: 20-21

Quelle imposture ! Un raisonnement obscurci se fait passer pour éclairé ; l'erreur doit être considérée comme vérité. En effet, nous pouvons observer, avec le recul, comment la vanité a empoisonné l'humanité et assombri notre raison. Telle une éclipse au ralenti, d'incessantes philosophies errantes ont fini par obscurcir la vérité sur Dieu et sur l'homme lui-même : rationalisme, scientisme, darwinisme, matérialisme, athéisme, marxisme, communisme, relativisme et, à présent, individualisme, ont progressivement éclipsé la lumière de la Vérité divine. Tel un navire allant imperceptiblement à la dérive, il ne réalise qu'il s'est complètement perdu que des milliers de kilomètres plus loin dans l'océan.

Saint Paul nous révèle clairement quelles sont les conséquences de nos vains raisonnements :

Dans leur prétention à la sagesse, ils sont devenus fous ; ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible contre une représentation, simple image d'hommes corruptibles, d'oiseaux, de quadrupèdes, de reptiles.

Rm 1: 22-23

Combien de choses à notre époque correspondent à cette description ! Les oiseaux et les animaux à quatre pattes n'ont-ils pas davantage de droits qu'un bébé à naître ? (ex: Un girafon d'un an et demi en parfaite santé fut euthanasié il y a quelques années au zoo de Copenhague : « Une décision qui a soulevé une vague d'indignation dans le pays ».) Et notre génération n'a-t-elle pas échangé la gloire de Dieu contre une « simple image » de l'homme corruptible ? C'est-à-dire, ne constatons-nous pas qu'une culture de l'apparence (cf. la mode du "selfie") — individualisme, [narcissisme] et culte du corps — a remplacé l'adoration de Dieu dans de si nombreuses âmes ? Et une grande partie de la population ne passe-t-elle pas ses journées les yeux rivés, comme hypnotisés, sur l'écran de leur télévision, de leur ordinateur ou de leur smartphone, au lieu de contempler le visage de Dieu ? Et en parlant de l'échange de la gloire de Dieu (« La gloire de Dieu, c'est l'homme vivant ! », Saint Irénée de Lyon, ndt) « contre une représentation, une simple image d'hommes corruptibles [et sans âme] », la révolution technologique n'est-elle pas déjà en train de remplacer les ouvriers par des machines ; de produire des robots [dans le but d'assouvir les désirs débridés et pervers des hommes], et des micro-puces pour interagir avec notre cerveau ?

Saint Paul continue, comme s'il voyait l'avenir se dérouler devant lui.

Voilà pourquoi, à cause des convoitises de leurs coeurs, Dieu les a livrés à l'impureté, de sorte qu'ils déshonorent eux-mêmes leur corps. Ils ont échangé la vérité de Dieu contre le mensonge ; ils ont vénéré la création et lui ont rendu un culte plutôt qu'à son Créateur, lui qui est béni éternellement.

Rm 1: 24-25

En effet, l'apogée de la période dite des Lumières pourrait être, à juste titre, considéré comme une révolution sexuelle — un séisme anthropologique par lequel la sexualité — qui est un "signe" et un "symbole" de cette communion qui existe au sein de la Sainte Trinité — a été séparée de sa fonction procréatrice ; le mariage (entre un homme et une femme, ndt) n'est plus considéré comme un élément fondateur essentiel de la société, et les enfants sont vus comme un obstacle au plaisir. Cette révolution a ouvert la voie au dernier "isme" par lequel l'homme et la femme allaient se voir coupés de leur être même — privés de la compréhension et de la réalité de leur véritable nature et identité :

Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme.

Gn 1: 27

Dans la lutte pour la famille, la notion même d'être — de ce que signifie réellement être humain — est remise en question… La profonde supercherie de cette théorie [selon laquelle le sexe n'est plus un élément de la nature mais un rôle social que les gens se choisissent librement], et de la révolution anthropologique qui y est contenue, est évidente…

— PAPE BENOÎT XVI, 21 décembre 2012

Quand on recherche les racines les plus profondes du combat entre la « culture de vie » et la « culture de mort » … Il faut [aller] au coeur du drame vécu par l'homme contemporain : l'éclipse du sens de Dieu et du sens de l'homme conduit inévitablement au matérialisme pratique qui fait se répandre l'individualisme, l'utilitarisme et l'hédonisme.

— Pape Jean Paul II, Evangelium Vitae, n° 21, 23

L'individualisme. C'est-à-dire que, sans aucune référence à Dieu, aux absolus moraux ou à la loi naturelle, la seule motivation qu'il reste à l'homme est celle de la recherche effrénée de ce qui nous procure le plus de satisfaction dans l'instant présent. Maintenant, JE suis dieu, et tout ce qui est à ma disposition, y compris mon corps, a pour unique fonction de satisfaire cette soif enivrante de plaisir. Et ainsi, Saint Paul nous révèle la fin stupéfiante de cette progression qui a commencé par le refus de Dieu… et se termine par la négation de notre propre identité :

C'est pourquoi Dieu les a livrés à des passions déshonorantes. Chez eux, les femmes ont échangé les rapports naturels pour des rapports contre nature. De même, les hommes ont abandonné les rapports naturels avec les femmes pour brûler de désir les uns pour les autres… non seulement ils les font, mais encore ils approuvent ceux qui les font.

Rm 1: 26-27, 32

… (faisant référence notamment aux Gay Prides :) nous voyons … la célébration et même l'exaltation du vulgaire et du blasphématoire, tournant en ridicule le si beau dessein de Dieu, tel qu'Il a voulu nous créer, jusque dans notre corps, destiné à la communion les uns avec les autres et avec Lui-même. On se moque carrément de Dieu jusque dans nos rues, et même [des catholiques] approuvent et applaudissent — et face à cela, nous restons silencieux.

— Mgr Salvatore Cordileone, Archevêque de San Francisco, le 11 octobre 2017 ; LifeSiteNews.com

Remarque finale

Peu de temps après, dans une lettre adressée aux Thessaloniciens, Saint Paul résume brièvement cette progression de la rébellion contre les desseins de Dieu. Il appelle cela une « apostasie » de la vérité qui atteint son apogée dans l'apparition de l'Antéchrist

… celui qui s'oppose, et qui s'élève contre tout ce que l'on nomme Dieu ou que l'on vénère, et qui va jusqu'à siéger dans le temple de Dieu en se faisant passer lui-même pour Dieu.

2 Thess 2: 4

Ne voyez-vous pas, frères et soeurs ? L'Antéchrist est accueilli par les nations précisément parce qu'il incarne tout ce que cette génération en est arrivée à accepter et célébrer ! Que "Je" suis dieu ; "Je" suis un objet d'adoration ; "Je" peux manipuler tout ce qui m'entoure ; "Je" suis la fin ultime de mon existence ; “Je suis” (cf. Ex 3: 14, Jn 8: 58, ndt) …

C'est un relativisme…

… qui ne reconnaît rien comme définitif et qui donne comme mesure ultime uniquement son propre ego et ses désirs…

— Cardinal Ratzinger (PAPE BENOÎT XVI) Homélie pré-conclave, 18 avril 2005 ; Vatican.va

C'est pourquoi Dieu leur envoie une force d'égarement qui les fait croire au mensonge ; ainsi seront jugés tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité, mais qui se sont complus dans le mal.

2 Th 2: 11-12

Cependant, au cas où les Romains — ou nous-mêmes — voudrions nous lever pour montrer notre indignation et condamner [cette génération en nous estimant moins coupables], Saint Paul rétorque immédiatement :

De même, toi, l'homme qui juge, tu n'as aucune excuse, qui que tu sois : quand tu juges les autres, tu te condamnes toi-même car tu fais comme eux, toi qui juges.

Rm 2: 1

C'est pourquoi, chers frères et soeurs, Dieu nous exhorte, chacun de nous, à "sortir de Babylone". « Sortez de la ville, vous mon peuple, pour ne pas prendre part à ses péchés et ne rien subir des fléaux qui l'affligent. Car ses péchés se sont amoncelés jusqu'au ciel… » [2]

Je ne connais pas l'agenda du Seigneur… mais les paroles de Saint Paul suggèrent que nous nous rapprochons dangereusement de l'apogée de la rébellion humaine — cette grande apostasie envers Dieu.

Nous [éprouvons] une sorte de terreur à considérer les conditions funestes de l'humanité à l'heure présente. Peut-on ignorer la maladie si profonde et si grave qui travaille, en ce moment bien plus que par le passé, la société humaine, et qui, s'aggravant de jour en jour et la rongeant jusqu'aux moelles, l'entraîne à sa ruine ? Cette maladie, Vénérables Frères, vous la connaissez, c'est, à l'égard de Dieu, l'abandon et l'apostasie… Qui pèse ces choses a droit de craindre qu'une telle perversion des esprits ne soit le commencement des maux annoncés pour la fin des temps, et comme leur prise de contact avec la terre, et que véritablement "le fils de perdition" dont parle l'Apôtre (2 Th 2: 3 ) n'ait déjà fait son avènement parmi nous.

— PAPE ST PIE X, E Supremi, Encyclique Sur la restauration de toutes choses en Christ, n° 3, 5; 4 octobre 1903

À cette époque au cours de laquelle naîtra l'Antéchrist, il y aura de nombreuses guerres et le désordre sera complet sur la terre. L'hérésie sera généralisée et les hérétiques prêcheront ouvertement leurs erreurs sans retenue. Même parmi les chrétiens, le doute et le scepticisme seront entretenus quant à la doctrine catholique.

— Sainte Hildegarde de Bingen (morte en 1179), Details concerning the Antichrist, According to Holy Scriptures, Tradition and Private Revelation, Prof. Franz Spirago ; cf. Prophéties de Sainte Hildegarde de Bingen

… les fondements de la terre [sont menacés], mais ils sont menacés par notre comportement. Les fondements extérieurs vacillent parce que vacillent les fondements intérieurs, les fondements moraux et religieux, la foi dont découle la droite manière de vivre.

— Pape Benoît XVI, ouverture de l'Assemblée spéciale du Synode des évêques pour le Moyen-Orient, 10 octobre 2010 ; vatican.va

Quand sont ruinées les fondations, que peut faire le juste ?

Psaume 10 (11): 3

Mark Mallett
How to Know When Judgment is Near


[1] Ap 12: 9
[2] Ap 18: 4-5

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